Chapitre 64

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« Dans les périodes difficiles de ma vie, griffonner des phrases - dussent-elles n'être lues par personne - m'apporte le même réconfort que la prière au croyant : par le langage, je dépasse mon cas particulier, je communie avec toute l'humanité » de Beauvoir.

Je me réveille en sentant quelque chose d'humide sur mon front. J'essaye de m'étirer mais mon bras gauche me fait mal. J'ouvre d'un coup les yeux et voit une bande sur mon bras. Je suis dans ma chambre chez David. Je regarde autour de moi essayant de me rappeler des derniers événements.

De panique, je hurle de toutes mes forces comme pour essayer de sortir d'un rêve, mais cela est un échec. Je vois alors David accourir à mon chevet. Il me prend alors dans les bras en faisant attention à ma blessure. Il me fait des bisous dans les cheveux comme pour me rassurer. J'essaye de me calmer doucement dans ses bras.

- Eh calmes-toi Je suis là. Il t'a encore fait mal, je sais. Mais maintenant, il ne t'atteindra plus. C'est fini mon Ange.

J'essaye de le croire, mais dès que je remettrais les pieds en cours, il viendra me voir. Puis, je ne sais pas ce qui s'est passé entre la voiture de Fred et ma chambre. J'ose alors de lui poser doucement la question.

- Fred t'a directement ramené ici. Tu t'es endormie. Je t'ai emmené dans ta chambre et j'ai fait soigner ta griffure par Linda. Je sais, je ne devrais pas être dans ta chambre...

- Non, je le coupe en lui prenant la main comme pour le retenir s'il partait. Je veux que tu restes avec moi. Et merci pour ce que tu as fait et aussi à Fred d'avoir été là.

- De rien, me dit-il.

Je commence à vraiment l'apprécier. En sa présence, j'arrive à être sur un petit nuage, notre petit nuage sans me préoccuper du reste. J'en ai vraiment besoin à ce moment-là. Mais il faut aussi que je réfléchisse à ce qui s'est passé.

Je dois être claire avec Emilien, mais il est hors de question de le voir de nouveau, puis je ne pense pas que Dou me laisse y aller, même avec Fred. Je réfléchis encore quelques instants dans ses bras.

Je me détache de David, qui parait un peu surpris. Je me lève doucement, car j'ai la tête qui tourne. Il me prend alors la main pour m'aider après avoir insisté pour que je reste allongé. Je me dirige vers mon sac pour prendre mon portable, mais je ne le trouve pas.

- C'est cela que tu cherches ? Me demande David avec mon Nokia neuf touches entre les mains.

J'acquiesce avec la tête. Il m'explique alors qu'Emilien m'a appelé cinquante fois et envoyé une centaine de textos. Je fais une tête désespérée. Mais il a une solution. Il me tend un nouveau portable : un IPhone - alors que je déteste cela – et un nouveau numéro. Je lui saute quand même dans les bras. Il me dit qu'il a envoyé un message à tous mes contacts utiles. Je ne dois pas en avoir beaucoup, je n'ai jamais eu beaucoup d'amis.

Je prends mon ancien téléphone pour envoyer un texto très explicite à Emilien sans lire, ni écouter ses messages. Je le tape en le montrant en même temps à David.

« C'est fini. Je ne veux plus entendre parler de toi. JAMAIS. ».

Ensuite, je jette mon téléphone à la poubelle après avoir enlevé la batterie. Je reste quelques instants sans savoir si j'aurai du lire les messages ou non. Mais je sais pertinemment qu'il faut passer à autre chose, oublier cette grosse partie de ma vie.

Je retourne prendre Dou dans les bras et poser mes lèvres sur les siennes. Elles ont un goût agréable de menthe. Il me caresse les cheveux pour descendre dans mon dos. Ses mouvements sont lents, mais ciblés. Je ressens un frisson à chaque fois que ses mains changent d'endroit. Il passe une de ses mains sous mes fesses pour pouvoir me soutenir vu que je suis à la pointe des pieds. Il me tient à son cou pour enrouler les jambes autour de sa taille.

Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...Where stories live. Discover now