Chapitre 71

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« Le cerveau des poètes est un fond de mer où bien des coques reposent » de Paul Valéry.

- N'oublie jamais ce message, me murmure-t-il au creux de l'oreille.

Je me retourne et l'embrasse en passant mes mains dans ses cheveux. Il passe une de ses mains au bas de mon dos et l'autre derrière mon cou. Ses lèvres sont dures comme à chaque fois qu'il est contrarié. Mais j'apprécie quand même ce baiser. Il promet d'être toujours présent pour moi et pour l'instant, c'est le cas.

Il finit par se détacher de moi. Je vois l'heure, il est midi. A cet instant, mon ventre se met à faire du bruit. Cela fait rire David, qui me prends la main pour nous diriger vers la salle à manger en bas.

Linda est dans la cuisine en train de nous servir des pâtes au reblochon. L'odeur affole mes papilles. Je m'assois rapidement à la table de la salle à manger. David a l'air ravi et me sert un peu d'eau.

Nos assiettes sont alors servies gentiment par Linda. Je la remercie chaleureusement et commence à dévorer ce repas. David sourit en voyant mon enthousiasme. Lui, comme à son habitude, il prend son temps.

Après quelques instants, il pose sa fourchette et me regarde. Je sais que l'on doit parler de la faculté. Alors, je l'imite pour lui donner toute mon attention, il ne m'en restait pas beaucoup. Il prend une grande respiration avant de commencer à me parler.

- Tu retournes en cours lundi comme on l'avait prévu. J'espère que tu as réussi à rattraper ton retard...

- Oui ! Je le coupe dans son élan.

Il est surpris par ma réaction, peut-être un peu excessive pour la situation. En même temps, je ne veux pas qu'il regrette de m'avoir engagé, que je mette à ne plus rien faire croyant qu'il m'aidera à passer s'il me manque quelques points.

Depuis la primaire, je donne toujours le meilleur pour arriver à être dans les premiers de la classe. La première année de droit a été, pour moi, un véritable échec et je ne veux pas que ma deuxième année soit pareil.

- Je n'en doute pas, me dit-il avec un petit sourire.

Ce dernier reste encore nerveux. Peu à peu, son sourire devient plus sombre. Je ne vois vraiment pas de quoi il veut me parler maintenant. Je réfléchis rapidement et, avant qu'il ne puisse dire autre chose, je demande en levant les yeux au ciel comme pour lui dire que c'est une évidence pour moi :

- Tu veux que notre relation reste un secret et que je ne dise pas où je vis.

David hoche la tête. Je vois dans son regard que pour lui aussi c'est une évidence cela. Je soupire alors de désespoir. Je baisse les bras face à mon incapacité à lire dans ses pensées ou même à les deviner.

Il m'observe encore quelques instants comme s'il voulait encore jouer aux devinettes. Il soupire avec un petit sourire aux lèvres et recommence à me parler :

- Je veux te protéger et je ne veux plus qu'il t'arrive quoi que ce soit.

J'incline la tête et hausse les sourcils. Je ne comprends pas le rapport entre cela et mon retour à la faculté. De toute façon, il sait que je ne peux pas rester éternellement dans cet appartement. Puis, il m'a laissé aller courir dans les rues et parcs de la ville ce matin.

- Je ne veux pas...

Il hésite un instant avant de reprendre en s'éclaircissant la voix.

- Fred va te suivre.

Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant