Chapitre 51

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« Les tendres nuages que je vois ébréchés dans le ciel bleu n'ont pas connu mon père et pourtant par leur consentement au réel qui les broie, ils me parlent très ben de lui » de Christian Bobin.

Il me sourit. Il prend ma main pour que l'on sorte de sa chambre. Il appelle Linda en lui disant qu'elle peut nettoyer sa chambre. Arrivée sur la mezzanine, je tire le haut de son T-shirt pour l'embrasser tendrement. Ma langue ne fait qu'effleurer ses lèvres. Je me décolle pour le regarder. Il rouvre ses yeux et me sourit.

Il me propose de manger un truc, car il commence vraiment à se faire tard. Nous descendons dans la cuisine. Linda y est et finit de faire cuire de la polenta accompagné de bœuf. Elle nous sert avant de se tourner vers moi et demander :

- Il faudra me dire si tu veux certains plats, notamment pour la fac.

Je la remercie en lui expliquant que je préfère manger avec des amis dans les restaurants universitaires, même si cela ne vaut vraiment pas les plats qu'elle nous cuisine. Elle est ravie et s'éloigne avec un sourire.

Malgré tout, elle laisse à ma disposition un papier sur le frigo où je peux mettre ce que j'ai besoin. C'est apparemment elle aussi qui fait les courses. Mais il y a déjà toute la nourriture qu'il faut et je préfère moi-même aller acheter mes shampoings, mes gels douches, mes crèmes et toutes ces choses-là. Je trouve cela particulièrement intime. Je ne me vois pas déléguer cela à une personne quasiment inconnue, surtout que la liste est sous les yeux d'un homme, de David.

Ce dernier prend place à mes côtés sur le bar au centre de la cuisine. Le temps dehors s'est assombri. Cela rend l'appartement beaucoup plus mystérieux. Je regarde un peu partout. A chaque bruit, je me retourne. Je ne suis pas vraiment à l'aise. Cela fait rire David, qui fait exprès de faire du bruit.

Je finis mon assiette. Je la prends en me levant pour la déposer dans l'évier sans la nettoyer pour une fois. Je regarde David en le faisant. Je m'adresse alors à lui :

- Faut que je travaille. Il est déjà tard et je retourne en cours demain.

Il me regarde d'un air interloqué. Il n'a pas vraiment l'air d'accord avec cela. Mais je ne vois pas vraiment comment je vais pouvoir faire. On est rentré autant que je retourne en cours. Il baisse la tête après m'avoir dit d'un ton sec :

- Non.

- Non ? Je le questionne.

- Non, c'est ce que j'ai dit, répond-t-il en redressant la tête.

Il soupire un grand coup et se lève pour poser son assiette. Je le suis du regard. Il pose tout à côté de levier et s'adosse au plan de travail.

- Non. J'ai trop peur qu'il t'arrive quelque chose. Je voudrais d'abord reprendre contact avec Stéphanie. Ensuite, que tu prennes tes marques ici.

- Elle ne répond pas à mes textos.

Je baisse la tête avant de sortir de la cuisine. Cela me rend vraiment malade qu'elle ne veuille pas me parler. Nous prenons tous les jours des nouvelles l'une de l'autre. J'aurai voulu qu'elle me donne un signe de vie, même si elle ne souhaite pas me parler. J'aimerai bien comprendre quelle mouche l'a piqué pour qu'elle change complétement d'avis au sujet de David.

Je suis alors au niveau de la table base du salon. Je marche sans trop réfléchir. David s'approche de moi en me prenant par les bras. Il m'explique alors :

- Ton copain...

En prononçant ce mot, j'ai l'impression qu'il me brise complétement. Mais n'a-t-il pas raison sur ce point ? C'est une question que je me pose encore.

Liaison dangereuse 1. Plus qu'un prof...Where stories live. Discover now