Chapter 13

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La lumière du soleil nous réveilla, les quelques vagues des marais nous refaisait prendre conscience de l'endroit où nous avions passé la nuit. Aucune trace des garçons à l'horizon, seulement diverses mouettes voltigeant autour de nous. Ce réveil était paisible, loin de toute population, je me sens vivante.

Après avoir mangé un nombre considérable de fruits que nous avions dérobé au restaurant des parents de Kiara, nous attendons avec impatience le retour des trois génies.

C'est après plusieurs minutes qu'ils arrivèrent, un sourire fier aux lèvres, ils rigolèrent comme des imbéciles au loin.

Kiara : On va faire comme si leur plan n'avait pas marché.

June : C'est clair. Je ne veux pas qu'ils prennent la confiance.

Sarah : Et c'est clairement ce qu'ils feront s'ils savent que leur stratégie a fonctionnée.

June : D'ailleurs, comment tu vas faire avec Topper ?

Sarah : Oh, lui. Je vais rompre, il n'est pas très saint.

Kiara : C'est à dire ?

Sarah : Il refuse que je fasse quelque chose sans lui, et me force à avoir des rapports. Enfin, il ne me force pas mais il me fait la gueule si je refuse.

June : Quel connard.

Sarah : Je ne te le fais pas dire, mais de toute façon j'ai toujours refusé.

Kiara : Tu as bien raison, il ne mérite pas d'avoir ta virginité.

Nous nous échangeons des sourires, puis les garçons arrivent à notre niveau.

John B : YOUHOUUUU ! Alors c'était comment ?

June : Horrible, on ne vous remercie pas.

JJ : Quoi ? Vous ne vous êtes même pas réconciliées ?

Kiara : On est pas des gamines à se réconcilier en deux secondes. C'est bien plus profond que ça notre embrouille.

Sarah : Oui, c'est vrai. J'ai fait un geste impardonnable, dit-elle d'un air faux triste.

Pope : Bon aller, on rentre à la rive.

De retour chez moi, ma maison est vide, ce qui me réjouit. Je n'ai pas envie de les voir. Je monte dans ma chambre, heureuse d'avoir enfin pu arranger les choses avec ma meilleure amie d'enfance. Cependant, il faudra que je reste discrète car la harangue entre mes parents et les siens, quant à elle, n'est pas achevée. Je pense que s'ils savent qu'on se fréquente, nous pouvons dire adieu à notre vie.

Lorsque la porte d'entrée claque, accompagnée de cris, je comprends qu'ils sont de nouveau en colère, l'un et l'autre. Je descends pour vérifier si ce que je dis et juste, et je me reçois littéralement une gifle, provenant de mon père.

Aïe.

Je fronce les sourcils pour montrer mon incompréhension face à un tel geste, ce qui entraîne une deuxième gifle sur mon autre joue, provenant cette fois-ci de ma mère.

Aïe.

Je leur demande la raison de cet énervement soudain après moi, sachant que je les avais prévenu de mon absence pour la nuit, ce n'est donc pas à cause de cela. Mon père dit d'abord que j'ai trahi leur confiance, et que je les déçois. Ma mère poursuit en disant que je leur fais honte, qu'elle aurait préférée ne jamais m'avoir et que je suis privée de tout jusqu'à nouvel ordre.

Je prends mon courage à deux mains et ose de nouveau leur demander pourquoi, et c'est à ce moment qu'ils me confient que le fils Cameron est venu leur dire que j'étais amie avec des Pogues.

Il va me le payer.

De plus, il leur a montré une photo qu'il avait lui-même prise pour apporter une preuve à ce qu'il avançait. Ma génitrice poursuit que je suis une honte, et qu'ils étaient tous deux très embarrassés d'apprendre une telle nouvelle par un Cameron.

Bien sûr, leur honneur avant tout.

Je monte donc dans ma chambre, sans essayer de me défendre afin de ne pas aggraver mon sort. Je déteste Rafe, nous avions un accord, et il l'a gâché, je me vengerai. Sur mon lit, je pianote sur mon téléphone en tentant de prévenir Kiara et Sarah, lorsque ma mère arrive et me dit que je suis également privée de téléphone.

Génial.

D'autant plus que je suis en vacances, et que si je ne sors pas d'ici pendant deux semaines je vais probablement peter un câble. En élaborant de nombreuses stratégies dans ma tête, aucune ne me vient à l'idée, excepté celle de faire le mur chaque soir, en espérant que Kiara soit au restaurant de ses parents.

La nuit est tombée, mes parents ne m'ont donné seulement une pomme en guise de repas. Leur attitude me surprend d'abord, puis lorsque je me rappelle que j'ai nuit à leur réputation, à leur honneur, je comprends que je vais rester fermée ici pas mal de temps.

J'ouvre donc ma fenêtre dans le plus grand des silences, et fais ce que j'ai déjà exécuté plusieurs fois, avant d'arriver au restaurant de Kiara. Celle-ci n'y est pas, bien sûr, elle est rarement là-bas si je ne la prévient pas de ma venue. Je décide donc d'aller chez Sarah, au risque de tomber sur un des membres de sa famille.

Je pose mon vélo devant leur portail, escalade leur muret, avant d'atteindre le jardin. Celui-ci est somptueux, les arbustes sont parfaitement taillés, les plantes très bien arrosées. Ils ont de l'argent, cela ne fait aucun doute.

Je repère la chambre de Sarah, avant de lui jeter des cailloux, cependant celle-ci doit dormir ou faire je ne sais quoi, mais ne remarque absolument pas ma présence. Je n'ai plus aucun espoir, je mets ma tête entre mes mains et réfléchis à ce que je vais bien pouvoir faire maintenant.

À part rentrer chez moi, rien.

Lorsque je ressors du jardin et me dirige vers l'emplacement de mon vélo, celui-ci n'est plus à sa place. Ce n'est pas un voleur, il n'y en a presque pas sur l'île, et encore moins ici.

Une larme coule sur ma joue, qui reste toujours rouge. Je ne prends même pas la peine de m'effondrer au sol, ou de me demander qui l'a prit, bien trop désespérée à savoir comment rentrer chez moi et à oublier cette désastreuse soirée.

?? : June.

Je me retourne avec frayeur, qui peut-être dehors à cette heure ci, à part l'auteur du vol ? C'est là que je vois Rafe, mon vélo à la main, ainsi que son habituel sourire prétentieux.

June : Rends moi mon vélo.

Rafe : Tu as le droit d'être ici aussi tard ?

June : Non. Je n'ai même plus le droit de sortir tout court.

Rafe : Pourquoi ça ?

June : VAS TE FAIRE FOUTRE RAFE, TU M'AS ENLEVÉ TOUT CE QUE J'AVAIS !

Rafe : Un accord est un accord.

June : Je n'ai rien dit à ton père.

Rafe : Non, mais j'ai vu ma sœur en votre compagnie ce matin, je t'avais prévenu.

June : Elle est assez grande.

Rafe : Non, elle est bête. Elle ne sait pas tout ce que vous allez lui faire faire.

June : Si tu veux, mais rends moi mon vélo.

Rafe : Non, je le garde.

June : Tu sais quoi ? Vas-y garde le. Mais laisse moi tranquille maintenant.

Je pars en direction de ma maison qui se trouve à seulement deux kilomètres d'ici, à pied, avec quelques larmes coulant le long de mes joues.

Rivaux // Rafe CameronWhere stories live. Discover now