Chapter 33

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Après la longue discussion que j'avais eu avec JJ, mon corps réclamait une petite douche pour enlever toute cette énergie dépensée pour plaider la cause de Rafe.

Il n'y avait plus que John B à convaincre, sinon, tout le monde acceptait de lui laisser une chance. Rafe allait peut être enfin avoir la vie, sans beaucoup d'argent certes, qu'il mérite. Même si, au fond de moi, je savais que Rafe s'en foutait royalement de l'argent. Il voulait vivre. Vivre pour de vrai.

J'ignorais comment j'allais m'y prendre pour convaincre John B, mais ce que je savais, c'est que j'avais affreusement envie de voir mon... ami ? Flirt ? Copain ?

J'avais affreusement envie de voir Rafe après ma douche.

Aux dernières nouvelles, il logeait encore chez Topper. Sarah est allée le voir avec Wheeze avant hier, il ne se portait pas si mal apparemment. J'avais demandé plus de précision sur la définition des termes «pas si mal » selon Sarah, et elle m'a simplement répondu « pas si mal c'est, pour moi, très heureux si tu m'avais accompagnée, mais hélas, tu n'étais pas là ».

En effet, je n'avais pas voulu venir car je ne voulais pas que les Pogues pensent que je jouais sur plusieurs tableaux. Je ne savais même pas si c'est ce que je faisais mais, je me disais que pour mieux plaider la cause de Rafe, il fallait qu'ils voient que ça ne voulait pas dire que j'étais prête à les abandonner pour ce dernier.

D'ailleurs, ils semblaient tous étonnés lorsque j'ai décliné la proposition de Sarah, pour aller le voir. John B m'a demandé s'il y avait quelque chose qui n'allait pas, si on s'était embrouillés.

J'avais envie de lui cracher à la figure que la seule chose qui n'allait pas c'est que je ne m'endormais pas à ses côtés tous les soirs, simplement parce qu'ils refusaient sa présence ici, mais je me suis abstenue. Encore une fois, ça n'allait pas m'aider dans ma quête de tous les réunir.

Moi : Ça te dit de me rejoindre au parc d'ici 30' ?
Rafe : Avec plaisir, tes commentaires sarcastiques commençaient à me manquer ;)
Moi : Ne te fais pas d'illusions, c'était un prétexte pour te pousser plus facilement dans les marécages.
Rafe : Aucun risque. Avant que tu arrives à me pousser rien que d'un centimètre, je pense que j'ai une marge de quelques années !
Moi : Connard.

Ses messages m'arracha un sourire, même à distance, quand ma vie semblait s'écrouler sous mes pieds, j'avais l'impression qu'il restait un brin de lumière. Et il n'y était pas pour rien.

Tu l'aimes vraiment, n'est ce pas ?

La phrase de JJ résonnait en boucle dans ma tête. Bordel, pourquoi faut il toujours qu'il pose les pires questions quand il s'agit de remonter le moral d'une amie ?

J'allai à la douche puis lorsque je fus prête, je rejoignis Rafe au parc. Il était assis, sur un banc et jetait du pain dans la mare aux canards.

June : C'est toxic pour eux, le pain. Tu ne fais que les empoisonner, lui dis-je en arrivant.

Rafe : Je sais, c'est pour ça que je le fais.

Je le fusillai du regard.

Rafe : Bahaha t'aurais vu ta tête ! Je rigole, je voulais juste les nourrir, je ne savais pas que ça les empoisonnés.

Il posa un doux baiser sur mon front et moi, je posai ma tête sur son épaule.

June : J'ai réussi à convaincre JJ. Je crois qu'il a compris certaines choses.

Il était bouche bée, c'est vrai que même moi j'étais surprise au fond, mais je savais que JJ ne voulait que mon bonheur et qu'il avait vu dans quel état quitter Rafe m'avait mise.

Rafe : Je ne sais pas quoi dire, c'est assez...surprenant d'ailleurs. Tu as du bien t'y prendre.

Il prit ma main, la sienne était chaude, elle me faisait un bien fou. J'avais besoin de sentir sa chaleur vers moi, j'avais besoin de lui.

June : Je peux me montrer très convaincante quand je veux.

Je tournai la tête vers lui, il me regardait déjà. Il faisait quelques allers retours entre mes yeux et mes lèvres puis je décidai de l'embrasser.

J'avais affreusement envie de ce baiser.

Sa langue entra dans ma bouche et je n'avais jamais rien fait d'aussi bon. Il colla ses mains sur mes joues et me fit mettre sur ses genoux, face à lui.

Nos respirations étaient très saccadées, on en mourrait d'envie tous les deux. Ce baiser était comme une délivrance, comme si il rejetait ce que l'on gardait depuis quelques temps.

Pendant quelques secondes, mes problèmes n'existaient plus, mes parents n'existaient plus et Ward Cameron n'existait plus.

Je me décollai difficilement de ses lèvres, j'en avais encore envie, je voulais encore plus. Mais nous étions dans un parc, et même s'il était désert, je ne pouvais pas oublier le risque que l'on courrait, ici.

June : Attends. N'importe qui pourrait nous voir.

Rafe : Oui, tu as raison, me dit-il en me portant.

Je ris.

June : Pourquoi est ce que tu me portes ?

Rafe : On va monter sur mon scooter et on va aller trouver un endroit rien qu'à nous. Et j'ai déjà ma petite idée.

Il enfourcha son scooter et je fis de même.

J'aimais qu'il me fasse des surprises. Il se mit à rouler et mes mains l'entouraient. Je pouvais rester comme cela pendant des heures et des heures. J'étais insatiable de sa personne.

Nous roulâmes dix minutes, avant qu'il se gare vers la place.

J'aimais amèrement le fait que nous vivions comme s'il ne pouvait rien nous arriver, alors que c'était tout le contraire.

Il me pris la main et m'emmena sur la plage, avant de monter dans un bateau.

Rafe : C'était un cadeau de mon père ou plutôt du chantage. Il m'avait promis ce bateau il y a un an en échange d'un service. Je devais occuper Rose pendant qu'il baisait avec une autre.

June : Mon dieu, quelle horreur.

Rafe : Quel pervers, surtout. Le pire, c'est que je l'ai fait. Tu imagines ?

June : Arrête de te reprocher les misères de la terre entière, d'accord ?

Rafe : J'ai fait croire à mon père il y a quelques mois que je l'avais perdu, qu'il s'était cassé et qu'il avait coulé.

June : Pourquoi ?

Rafe : Parce que sinon, je savais que tôt ou tard il me le reprendrait. Je ne voulais pas. Ce bateau, j'y passe beaucoup de temps et aller en mer me vide la tête. Je ne pouvais pas ne plus l'avoir.

June : Je comprends, oui. Et bien, montre moi tes talents de pilote.

Nous montâmes à bord du bateau, et je suis putain d'heureuse. Il a le sourire jusqu'aux oreilles, comme s'il avait attendu ce moment toute sa vie.

Tu l'aimes vraiment, n'est ce pas ?

Je ne pouvais pas enlever cette question de ma tête. Jamais, avec aucun garçon je n'avais eu de sentiments, je n'avais jamais eu à me poser la question. Maintenant, j'avoue que j'étais perdue.

Nous quittâmes la rive et allâmes en mer. Il faisait beau, il n'y avaient pas de grosses vagues. Une fois que la côte était à une bonne distance du bateau, j'enroulai mes mains autour de son cou et l'embrassai.

La chaleur de ses lèvres sur les miennes était définitivement la meilleure sensation du monde.

Il arrêta les bateau, et nous allâmes dans la grande cabine en dessous.

Rivaux // Rafe CameronWhere stories live. Discover now