Chapter 36

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Rafe avait l'air sûr de lui quant à la planque de son père. J'avais confiance en lui, plus que jamais, mais j'avais aussi excessivement peur pour JJ. Je sais à quel point Ward le déteste et à quel point il n'hésiterait pas à tirer sur lui, il ne ressentirait aucune tristesse ni aucun scrupule à le faire.

Comment peut-on être une ordure pareille ?

Après dix minutes à pédaler comme des fous à travers l'île, nous voilà à l'entrepôt de Ward. Je fus étonnée tout d'abord car il ne semblait pas y avoir les hommes de Ward, puis je me suis dis que c'était logique, cela attirerait bien trop l'attention.

Rafe : Je vais aller voir à l'intérieur.

June : T'es malade ! Apres l'embrouille que vous avez eu, il n'hésiterait pas à te blesser même à...bref, n'y vas pas. En tout cas pas tout seul, je viens avec toi.

Rafe : Sûrement pas, tu es la cible qu'il cherche le plus, hors de question qu'il te voie, il te ferait trop de mal. Donc si je te demande de rester avec ma soeur, tu le feras ?

A ces mots, je descendis de mon vélo et m'approchai silencieusement de la maison.

Rafe : Ouais, je m'en doutais.

Il me rejoignis pendant que Sarah, Kiara, John B et Pope restaient cachés un peu plus loin dans la foret, pour nous avertir si jamais il y avait du mouvement.

Rafe : Sois prudente, je ne supporterais pas s'il t'arrivait quelque chose.

June : Je ne supporterais pas s'il t'arrivait quelque chose non plus, alors on va devoir se serrer les coudes, j'imagine. En tout cas, fais attention à toi.

Rafe : Alors, c'est nous deux contre le monde, c'est ça ?

June : Et on est bien plus forts que le monde, tu sais ?

Il m'embrassa le front avant que l'on se dirige tous les deux vers cette fichue maison qui apparement, vue de l'extérieur, était vide.

On pénétrait dans le jardin, je redoutais plus que jamais ce que j'allais trouver à l'intérieur. Puis, du bruit se fit entendre.

Il fallait qu'on entre.

JJ était sûrement coincé ici, et cela m'étonnerait qu'il soit traité comme un prince, on doit le faire sortir.

June : Rentre par cette porte, moi il faut que je rentre par la porte de derrière. Si on entre par le même endroit, il pourra nous voir plus facilement.

Rafe : Hors de question. Bordel, je t'ai dit que je voulais que tu restes avec moi. Cet homme est dangereux.

June : Je sais ce que tu veux, mais mon meilleur ami est sûrement coincé là dedans, je ne peux pas faire comme si de rien était.

Rafe : Promets moi d'être prudente.

June : Je te le promets, j'en ai pas fini avec toi. On a encore plein de belles choses à vivre.

Il sourit de plus belle. Son sourire me donna encore plus de force pour vaincre son père. Vaincre celui qui me traque depuis des mois et qui me mène la vie impossible. Je voulais que tout s'arrête, avoir une vie normale avec des amis et un copain, j'étais épuisée de redouter ma mort à chaque fois que je sortais.

Je me dirigeai donc vers la porte de derrière aussi discrètement que possible. Je croisai une dernière fois le regard de Rafe, qui avait l'air plus inquiet que jamais.

Et cela m'inquiétais aussi. Cela prouvait que je ne rêvais pas, j'étais belle et bien en danger.

J'ouvris la porte, non sans silence. Cette vieille porte crissa mais peu de temps. Ou peut être trop longtemps. Je rentrai a l'intérieur et atterri dans le salon, cette maison qui de l'extérieur paraît petite, ne l'est pas en réalité.

Elle est sombre, il n'y a pas d'électricité. Seule la lumière du soleil qui pénètre à travers les quelques fenêtres ouvertes éclaire la pièce.

Je devine que c'est un salon puisqu'il y a un canapé, mais ce n'est pas grâce à la chaleur conviviale qu'il en dégage. Cette pièce est effrayante à en glacer le sang.

Je marchais silencieusement et me dirigeai vers la porte à ma droite, menant dans un long couloir. Bordel, je pensais que cela n'arrivait seulement dans les films d'horreur. Cependant, je dois admettre que je préfère affronter Dracula plutôt que Ward Cameron.

De temps à autres, je m'arrêtais vous vérifier qu'aucun bruit ne parvenait à mes oreilles comme Rafe qui me chuchote à l'oreille qu'il est prêt de moi et que tout va bien aller, qu'il me protège corps et âme, ou bien JJ qui cri au secours.

Mais rien, pas un bruit.

Je sens mon cœur de décrochait de ma poitrine une bonne quinzaine de fois par minute, mais je ne pouvais pas renoncer. Cette maison me paraissait vide, malheureusement.

Rafe s'était trom...

Un cri.

J'ai entendu un cri. J'en suis certaine.

Je me dirigeai alors droit vers le cri qui paraissait être au fond du couloir, ouvrit la porte et découvrit JJ, là, assis par terre. Les mains attachées, un ruban autour de la bouche et des cernes donnant l'impression qu'il n'a pas dormi depuis des années. Il était pâle, mal, sale et avait l'air perdu.

Ward Cameron, ce monstre.

Je m'approchai de mon meilleur ami en le détachant, quelques larmes de soulagement coulèrent, de son côté, comme du mien.

Une fois qu'il fut détaché, nous quittâmes la pièce et faisons le chemin inverse que celui que j'avais fait quelque minutes plus tôt.

Il ne restait que quelques mètres avant la sortie, JJ avait l'air aussi anéanti qu'heureux de sortir de là.

June : C'est Rafe qui a su que tu serais là. Peut être que tu ne l'aimes pas, mais il vient sûrement de te sauver la -

Puis, je me pris un violent coup sur la tête. Je m'effondra au sol.

Après cela, je ne me rappelle plus de rien sauf d'un coup de balle qui part, et de Rafe qui hurla de douleur.

Rafe était touché.

Il souffrait le martyr, je l'entendais.

Et moi, je ne pouvais rien faire, sauf m'évanouir et perdre totalement connaissance sur les hurlements les plus durs que je n'ai jamais entendus.

Laissez moi mourir, mais sauvez ma vie, sauvez Rafe.

Rivaux // Rafe CameronWhere stories live. Discover now