Chapter 15

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Je prends une douche, et enfile la robe que ma mère m'a achetée. Elle n'est vraiment pas à mon goût, elle attire le regard de par ses nombreuses paillettes, et ça je n'aime pas du tout. Je mets la robe à contre-coeur, me rappelant que je peux faire un effort car dans quelques jours je n'aurais plus affaire à mes parents.

Enfin, je me prépare en me maquillant légèrement d'un mascara, gloss et crayon à lèvres, puis me chausse avec mes talons blancs

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Enfin, je me prépare en me maquillant légèrement d'un mascara, gloss et crayon à lèvres, puis me chausse avec mes talons blancs. Et rejoins mes parents dans leur voiture.

L'automobile roule sous un silence pesant, personne ne parle, personne ne se raconte sa journée, personne ne parle de ce qu'il aime ou de ce qu'il n'aime pas. Preuve encore que nous ne sommes pas une famille normale.

Lorsque nous arrivons au lieu de soirée, je n'en crois pas mes yeux, mon rythme cardiaque s'accélère.

June : Attendez ? Votre bal se déroule chez les Cameron ?

Ma mère : Oui, et ?

June : Vous les détestez ! Que venez vous faire chez eux ?

Ma mère : Vois-tu June, pour les affaires nous sommes parfois obligés de faire des choses dont nous n'avons pas envie, comme par exemple aller dans une famille qui nous déteste, et que nous détestons. Ou encore de t'amener ici.

June : Moi ? Mais quel est le rapport avec moi ?

Ma mère : Les gens qui ont des enfants sont vus comme des gens plus dignes de confiance, c'est l'unique raison pour laquelle tu es là ce soir, avec ton père et moi. Et de par la même occasion, c'est l'unique raison pour laquelle ton père et moi avons fait un enfant.

June : Il fallait qu'une famille merdique comme ça tombe sur moi, évidemment.

Ma mère : Pardon ?

June : Rien. Je me pose juste une question, si vous êtes vraiment dignes de confiance, en quoi un enfant va changer quelque chose dans votre business ?

Ma mère : C'est tout le but du jeu des affaires ma chérie, nous ne sommes pas de confiance, ton père arnaque tous ses clients, mais lorsqu'ils s'en rendent compte, c'est trop tard. Ils n'ont déjà plus d'argent, et nous nous en avons plein les poches.

June : Et m'avoir, ça fait de vous des personnes biens ?

Ma mère : Vois-tu, à premier abord, lorsque les gens nous rencontrent et vois la «merveilleuse » fille que tu es, ils trouvent que nous t'avons bien éduqué, et donc que nous sommes de bonnes personnes et que nous sommes dignes de recevoir leur confiance par la même occasion.

June : Je suis juste une manière de vous faire gagner de l'argent ?

Ma mère : Tu crois que nous aurions fait un enfant si ce n'était pas pour l'argent ? Bien sûr que non chérie, tout le monde se bat pour ça de nos jours, ceux avec le plus d'argent sont les rois du monde, tu comprendras ça un jour.

June : J'espère ne jamais avoir à le comprendre, j'espère ne jamais vous ressembler.

Lorsque je tourne la tête pour parler à mon père, je remarque qu'il est déjà parti. Bon, au moins il n'a rien entendu de la discussion de ma mère et moi. Je m'éloigne alors de ma mère pour retrouver Kiara qui est au bar. Je la prends dans mes bras puis nous rejoignons Sarah qui est sur son téléphone, seule dans un coin, les larmes aux yeux.

June : Sarah ? Qu'est ce qu'il y a ?

Sarah : J'en peux plus de mon con de frère, et mon con de père, je vais craquer.

June : Pourquoi ?

Sarah : Rafe a failli lever la main sur moi, puis mon père quand il a vu ça il a frappé Rafe.

Kiara : Merde.

Sarah : Famille de fous.

June : La mienne aussi, je te rassure. Ça va aller Sarah t'inquiète pas.

Sarah : Merci, les filles.

Je vois ma mère me faire un signe de la main, je comprends rapidement que si je ne viens pas vers elle, je vais mal finir.

Ma mère : Monsieur et Madame Grason, je vous présente ma fille, June. Elle est adorable, dit-elle en me montrant à ces gens une fois de plus.

Je reste une bonne dizaine de minutes à leurs côtés, ma mère me tient le bras si fort que j'en ai mal. Puis, lorsque je peux m'échapper, je me rends dans la salle de bain de la famille Cameron, et pleure devant le miroir. Je ne sais pourquoi autant de larmes coulent le long de mes joues, je me sens simplement mal, nulle part à ma place sauf avec les Pogues.

La porte de la salle de bain s'ouvre, je tombe nez à nez avec le fils Cameron, bordel c'est la dernière chose dont j'avais besoin.

Rafe : Tout va bien ?

June : Fais pas genre ça t'intéresse.

Rafe : C'est le cas, pourtant.

June : Vas te faire foutre, à cause de toi j'ai tout perdu.

Rafe : T'as perdu quoi au juste ? Ta famille ?

June : Oui, ils sont déçus de moi, ils ne m'aiment plus.

Rafe : Ils ne t'ont jamais aimés.

June : Vas te faire foutre Cameron.

Rafe : Ce n'est pas méchant, je sais ce que ça fait. Tu crois que mon père m'aime moi ?

June : J'en doute fort, il ne t'aurais pas frappé sinon.

Rafe : Comment tu sais ça ? Bon, ça n'a pas d'importance. Ce que je veux dire, c'est que je t'ai justement débarrassé d'un poids : ta famille.

Je le regarde, puis sors de la salle de bain, le laissant seul dans celle-ci. Je me rends dans le grand jardin, où un groupe de musique chante à tue-tête. Je me dirige vers la scène et demande le micro au chanteur, disant que je chante moi aussi, et très bien (c'est faux quand je chante il pleut dans les minutes qui suivent).

Je m'assure que mes parents me regardent, ainsi que Ward Cameron, ce qui est le cas, ainsi qu'une centaine d'autres personnes. Je peux donc commencer ma chanson.

June : Je voudrais remercier le groupe de musique de me laisser prendre le micro. Je voudrais également remercier mes parents, qui m'ont appris à chanter. Ces parents formidables, qui m'ont donné naissance, une fille formidable également, à ce qu'il parait. Vous devez tous le savoir ici, à quel point je suis une personne adorable, qui obéit à ses parents, qui est bonne à l'école. Ils le disent à chaque personne qu'ils rencontrent. Et vous savez pourquoi ? Pour mieux pouvoir vous escroquer par la suite. Et oui, un bon nombre d'entre vous vont tomber dans leur piège, vous allez leur accorder votre confiance, et par la même occasion votre argent. Puis vous finirez pauvres, de vrais Pogues comme vous les détestez tous. Pourtant si vous saviez, à quel point ils ont de bien meilleures valeurs que vous. Tout ça pour dire, n'accordez pas votre confiance à la famille Miller, elle sera brisée en mille morceaux par la suite. Donc Mr et Mme Grason, ne pensez pas que je suis parfaite, je suis tout le contraire, alors ne faites pas confiance à mes connards de parents. Merci. Ah oui, j'oubliais, Monsieur Cameron ? Votre fils se défonce à la coke tous les soirs. Bonne soirée.

Je quitte la scène, la foule pousse quelques cris de surprise face à mon annonce, mes parents partent, tandis que Ward Cameron court vers moi.

Rivaux // Rafe CameronWhere stories live. Discover now