Chapter 37 (Rafe)

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La maison devient silencieuse tout à coup, John B est seulement à mes pieds, tentant de stopper le saignement de ma blessure, tandis que de son autre main, il appelle Sarah.

JJ : Ils arrivent, John B est parti cherché le van, faut qu'on te ramène.

Rafe : Non, laissez moi là je peux me soigner tout seul. Allez chercher June, s'il te plaît.

Il secoue la tête de droite à gauche. Je sais ce qu'il pense, que ça ne sert à rien, qu'elle doit être déjà loin dans la voiture de ce mec mais bordel de la savoir en danger me bousille. Ça me fait encore plus mal que ma blessure au ventre.

Je suis en sueur, j'ai bordel de mal et je sers les dents le plus possible.

JJ : Merci d'être venu, June m'a dit que c'était toi qui avait eu l'idée de venir ici, que c'est toi qui m'as sauvé. Elle m'a dit ça avant...bref, tu vois.

Sarah et Kiara arrivent précipitamment. Sarah, en voyant mon état pose ses mains sur sa bouche, et a les yeux écarquillés. Ils viennent tous autour de moi, et même si cela part d'une bonne intention, j'ai juste envie d'être seul et de respirer. Leurs présences autour de moi m'étouffe.

Quelques minutes plus tard, John B arrive avec le van et il me font grimper dedans.

Rafe : Où est June ? Elle est toujours pas avec vous ? Pourquoi vous l'avez pas suivie quand cet homme la prise ?

Sarah : On était à vélo Rafe, et ce mec était armé. Avec la voiture il nous aurait semés, ou bien il nous aurait tiré dessus. Mais on va tout faire pour la retrouver, je te le promets. Merci d'avoir sauvé John B, finit elle par me chuchoter dans l'oreille.

C'est peut être horrible à dire et terriblement égoïste, je l'admets, mais si j'avais su que ces mecs prendraient June à la place, je ne serais pas venu. Je suis content de ne pas m'être trompé, même si je ne porte pas John B dans mon cœur, il n'en demeure moins que c'est le copain de ma sœur, et que je suis heureux pour elle.

Mais bordel, lorsqu'ils ont emportaient June, ils ont pris mon cœur avec, et tous ses débris.

Sarah me soigna ma blessure avec soin, elle a retiré la balle qui, par chance, de m'avait perforé ni organe, ni artère.

Une fois ma plaie recousue et une compresse posée dessus, je me levai.

Rafe : Il faut aller chercher June.

Sarah : Rafe, il est 22h, il fait nuit. On ne verra rien, on a aucune idée d'où elle est. A cette heure si on ne peut pas faire grand chose, mais on peut commencer dès demain matin, au lever du jour vers 5h, lorsqu'il fera plus clair.

Rafe : Il est hors de question qu'elle passe la nuit avec ces mecs. Tu te rends compte du mal qu'ils peuvent lui faire ? Non... non... je refuse qu'ils lui fassent quoique ce soit, on doit l'aider.

JJ : Mec, on va lister tous les endroits où elle est susceptible d'être, et demain, à l'aube, on se rendra dans tous les endroits écrits. Comme on a fait pour John B.

Rafe : Non, il faut chercher mainten-

Je tombai sur le canapé sans aucune possibilité de me tenir à quoique ce soit. Mes yeux se brouillent et j'ai une affreuse envie de vomir, de dormir ou de pleurer.

JJ : Bordel mec, ça va ? Dit-il en s'asseyant à mes côtés

Rafe : Ouais, j'ai juste la tête qui tourne.

Sarah : C'est la morphine que je t'ai donné pour apaiser ta douleur qui fait effet.

Ma douleur physique, peut-être, car je ne sens presque plus rien. Mais psychologiquement, c'est le foutu néant.

J'avais donné mon âme à la fille qui avait été enlevée, sous mes yeux.

Et en voulant la défendre, un second type m'a tiré dans le ventre.

Ses cris de détresse se masquaient à mes cris de douleur.

Ses cris me faisaient davantage mal que ma blessure.

Je devais la protéger de cette maison, je devais la protéger de ces hommes, je devais la protéger de mon père.

J'avais lamentablement échoué.

J'avais mis en danger la seule personne qui se souciait de moi, qui tenait à moi, qui croyait en moi.

Je ne supporterais pas qu'il lui arrive quelque chose.

Rafe : J'ai besoin de dormir.

John B : Va dormir dans le hamac sur la terrasse si tu veux, June avait l'habitude de dormir dessus. Elle adorait. Elle disait que le bruit des vagues la berçait. Je pense surtout que c'est parce qu'elle ça lui épargnait les ronflements insupportables de JJ, mais bon.

Un sourire se dessina sur mes lèvres.
Oui, c'est tout à fait son genre.

Rafe : Merci.

Je me dirige vers la terrasse puis me retourne une dernière fois vers ma sœur et sa bande.

Rafe : Juste John B, évite de parler d'elle au passé comme si elle était morte. Parce qu'il est hors de question qu'elle le soit. Elle est forte, avec un peu de chance, ces mecs l'ont déjà relâchée tellement qu'elle a usé de son numéro de fille loquace qui jacte toutes les secondes pour dire des choses frivoles, dis-je avec le sourire aux lèvres.

Mes paroles leurs donnèrent tous le sourire aux lèvres, d'ailleurs, puis, je me dirige vers le hamac où June avait l'habitude de passer ses nuits.

Je l'imaginais parfaitement dormir dedans, même si elle avait grandi dans un milieu aisé, elle savait se contenter d'un hamac, dehors. Même quand il pleuvait, j'en étais certain.

Une larme coula le long de ma joue, mais ne vit pas le jour bien longtemps. Ma main la repoussa immédiatement. Je n'avais pas le droit de pleurer. C'était signe d'abandon, signe qu'elle était réellement en danger et que je ne la reverrais peut-être jamais. Il fallait rester optimiste, je croyais en elle.

Elle n'allait rien lâcher, ce n'était pas son genre.

Je me couchai enfin dans ce hamac qui, je l'avoue, était plutôt agréable. Lorsque je collai mon visage a l'oreiller, je sentis l'odeur de June, son odeur de vanille qui ne la quitte jamais.

Mais cette fois-ci, des larmes coulèrent sur mes joues. Pas parce que je ne croyais pas en elle, je savais qu'elle ferait tout pour s'en sortir et que si elle m'entendait, elle dirait « Ne t'inquiète pas pour moi, dors plutôt, tu vas avoir une mine affreuse et ça ne me fera pas plaisir de te revoir dans cet état. Et puis, tu n'es pas prêt de te débarrasser de moi comme ça. On avait dit nous deux contre le monde, tu te souviens ? Alors prouve le et arrête de pleurer, je ne suis pas morte ! »

Mes pensées m'arrachai un léger sourire, mais qui ne faisait tout de même pas le poids face à mes nombreuses larmes.

Je ne pleurais pas parce que je doutais d'elle, ou parce que je la croyais pas assez forte pour endurer ce qu'elle endure seule là-bas.

Je pleurais parce qu'elle me manquait terriblement, et que je ne voyais plus ma vie sans elle.

Rivaux // Rafe CameronTahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon