CHAPITRE 8

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- PDV LIVAÏ -

Les mains tremblantes, le teint probablement livide et les larmes piquant méchamment mes yeux, j'avançai vers elle. Mais elle fit un pas de recule, plaquant son dos contre le torse à Erwin qui se trouvait juste derrière elle. Elle leva ses yeux atrocement cernés vers lui, s'excusant d'un simple regard, et elle se décala vers la droite.

Belle.

Ma Belle.

Elle était là. En vie. Celle que je croyais morte depuis toutes ces années venaient de faire irruption dans ma vie, dans le plus grand de tous les hasards. Je ne la soupçonnais pas une seule seconde lorsque les brigades spéciales avaient fais appel à nous pour arrêter une fugitive qui leur filait entre les doigts depuis une semaine. J'avais imaginé rencontrer une simple petite merdeuse qui s'amusait avec l'équipement et qui se fichait pas mal des répercutions que cela engendreraient. Mais j'avais eu tout faux sur la ligne et j'aurais du comprendre qu'il s'agissait de Belle à la minute où Erwin m'avait certifié que la fugitive en question maniait là tridimensionnalité à la perfection, et le combat rapproché d'autant plus.

Elle était frêle, sa peau blanche salie par ces derniers combats et blessée au visage. Ses cheveux n'étaient plus coupés au carré, et tombaient au milieu de son dos dans une tresse affreusement emmêlée. Sa robe rouge, brodée de petites fleurs blanches, était mal en point elle aussi, déchirée un peu partout et tachée d'une quantité de sang qui, j'espérais ne pas être le sien. Elle avait étrangement l'air de cette petite fille qui avait reçu ma pierre en pleine figure, presque vingt ans auparavant. Son apparence était identique et même sa robe avait l'air d'être celle qu'elle portait, petite.

Mais les choses ne se déroulaient pas de la même façon. Belle ne voulait plus que je l'approche, que je lui adresse la parole ou que je pose mes mains sur elle. Elle me rejetait et j'en comprenais la raison, mais il était hors de question qu'elle passe en jugement.

- Emmenez là en cellule, ordonna Erwin, visiblement aussi dérouté que moi de la soudaine demande que Belle avait émise.

J'attrapais le bras de ma femme, l'extirpant des mains de Mike qui la maintenaient au niveau de ses menottes.

- Lâche-moi ! Cria-t-elle, je t'ai dis de ne pas me toucher !

Elle se débattait pour m'échapper, mais je serrai encore plus ma prise autour de sa manche.

- Il est hors de question que tu comparaisses devant le juge ! C'est la peine de mort qui t'y attends !

Elle éclata de rire, dans un rire sarcastique et moqueur.

- T'es devenu intelligent depuis que t'as quitté les bas fonds, c'est bien.

J'empoignai son visage entre mes mains, incapable de contrôler la colère que son comportement puéril provoquait en moi. Sa bouche formait un petit O, et je me faisais souffrance pour pas écraser mes lèvres sur les siennes. Cette peste m'avait manqué. L'avoir cru morte m'avait détruit. J'avais perdu une partie de moi même en la laissant la bas, et l'autre moitié s'étaient brisée lorsque j'étais certain qu'elle n'avait pas survécu. Elle était mon univers tout entier, l'oxygène qui me permettait de respirer et bordel la revoir venait de me faire comprendre que j'avais passé cinq ans en apnée.

- Tu ne te rendras pas dans ce putain de tribunal, est-ce que tu m'as bien compris ?
- Va te faire foutre, prononça-t-elle difficilement entre mes doigts.

Ses yeux.

Plus rien d'amoureux ne se dégageait de son regard. Ses pupilles étaient voilée pr la haine et le dégoût que je lui inspirais. Et putain ça me foutait en l'air de voir à quel point elle me détestait.

BROKEN HEARTS Where stories live. Discover now