CHAPITRE 41

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Réunis devant le QG, prêts à partir vers le district de Stohess, nous avions formés un demi-cercle face à Erwin, qui s'apprêtait à nous rappeler le plan qu'il avait mis en place pour faire face à cette Annie, supposée détentrice du titan féminin.

Lors du jugement d'Eren, le deal avait été clair : prouver son efficacité au sein du bataillon. Dans le cas contraire, il serait à nouveau jugé pour être confié aux brigades spéciales, qui se serviraient de lui comme d'un cobaye scientifique.

Évidemment, après avoir reçu le dernier rapport concernant l'expédition foireuse qui avait engendré bien plus de morts que d'habitude, le général avait organisé une audience d'urgence. Ce que lui ne savait pas, était que cela entrait dans le programme du major, qui détenait toujours un coup d'avance sur tout le monde.
Et le plan était relativement simple : nous nous rendrions à Stohess, séparés en plusieurs escouades, d'attaque, de défense, de surveillance et de réapprovisionnement. Dissimulés à plusieurs endroits stratégiques de la ville, nous attendrons simplement que le titan féminin ne se manifeste. Il était évident qu'Erwin ne comptait pas envoyé Eren se faire trucider par ces abrutis de la police militaire, l'adolescent serait en charge, accompagné de Mikasa et d'Armin, de forcer Annie à dévoiler sa réelle identité.

Bien sûr, certains membres des brigades seront chargés de surveiller le convoit censé transporter Eren au tribunal. Pour ça aussi, l'homme aux épais sourcils blonds savait comment déjouer leur attention. L'un des mioches qui venait d' intégrer le bataillon d'exploration se ferait simplement passer pour le jeune titan. Nous comptions sur la stupidité des soldats de la capitale pour que cela passe inaperçu.

Quant à Livaï et moi, nous étions chargés de rester en retrait. Le meilleur soldat de l'humanité n'interviendrait que pour s'en prendre à l'humanoïde aux cheveux blonds, en cas d'échec du côté d'Eren. Sa blessure à la jambre mettait bien plus de temps que prévu à guérir, et il était plus raisonnable qu'il se repose plutôt que de rappliquer au front. Quant à moi, j'étais simplement encore trop douloureuse au niveau des mains pour servir à quoique ce soit. Ça allait beaucoup mieux, certes, mais pas assez pour me permettre d'être efficace.

— Je ne vous rappelle pas vos postes, s'exclama Erwin qui avait pris place au centre de notre formation, et j'espère que chacun se souvient de la place exacte qu'il devra occuper. Je tiens simplement à repreciser que la réussite de cette attaque surprise n'est pas une option. Eren risque de se faire tuer, et Belle de suivre.

Livaï serra ma main discrètement à l'entente de ses mots. Le général connaissait le lien qui m'unissait à Eren, et même si je n'avais pas été convoquée à la prochaine audience, il était certain que je ferais partie des petites expériences qu'ils effectueraient sur l'adolescent.

— Nous ne pouvons pas prendre un tel risque, continua-t-il en haussant la voix, le titan féminin doit être appréhendé aujourd'hui. Nous devons démontrer qu'Eren à sa place au sein de notre armée. Suis-je clair ?

Un battement, comme celui qu'un cœur émettait au sein d'un corps humain, s'était élevé alors que l'ensemble des soldats avait plaqué leur poings contre leur poitrine. Ils avaient l'air tous tellement soudés, que pour une fois, ce salut militaire me parut moins ridicule que d'habitude.

— Tu commences à t'y faire, petite emmerdeuse ?

Je tournais la tête vers Livaï, qui souriait bêtement, fière de sa connerie.

— T'emballes pas, je vous trouve toujours aussi ringards.
— Tu fais partie de la bande de scouts maintenant, répliqua-t-il en m'emboîtant le pas vers la calèche qui nous attendait.

Il détestait le petit surnom que je leur avait trouvé. Mais ils passaient leur temps à faire des virés en forêts, et les seuls abrutis qui adoraient marcher en pleine nature à la recherche de glands étaient les scouts de l'hôpital, qui passaient d'ailleurs leur journée à me rappeler que je devrais mieux chanter plutôt que de jurer.

BROKEN HEARTS Where stories live. Discover now