CHAPITRE 24

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- PDV LIVAÏ -

Tiré du sommeil par des cris, je me redressais dans un sursaut. Belle s'agitait, trempée de sueur. Elle nageait en pleins cauchemar, et parlait de manières incompréhensible. Je m'empressais d'allumer le chandelier, posé sur la table de chevet et la secouai doucement pour la réveiller. Elle ouvrit les yeux subitement, et s'agrippa à mes bras pour s'assoir sur le matelas.

Rapidement, elle se réfugia contre mon torse, maintenant fermement mes biceps. Elle paraissait effrayée, comme pas encore totalement tirée de ce mauvais rêve.

— Ces bruits, bredouilla-t-elle, ces bruits...

Je fronçais des sourcils, et tendit l'oreille pour comprendre. La pluie s'abattait bruyamment sur la fenêtre, et l'orage grondait puissamment. Il était vrai que cette tempête était plutôt impressionnante, et comme elle, je détestais ce temps. Cela me rappelait inlassablement les conditions dans lesquelles Furlan et Isabel avaient perdus la vie, et l'escouade aussi...

— Ce n'est rien, c'est juste un orage, la rassurais-je en caressant ses cheveux.

Ses épaules s'affaissèrent légèrement, soulagée par mes propros, elle arrivait enfin à se détendre.

— J'ai cru qu'il s'agissait de... je suis ridicule.
— De titans ? Ajoutais-je.
— Ouais, je sais, c'est stupide.
— Ça ne l'est pas. Tu as le droit d'avoir peur, la réconfortais-je en la serrant un peu plus fort dans mes bras.

Les titans ne m'avaient jamais effrayés. À vrai dire, j'avais toujours été relativement impassible en leur présence. Ils n'étaient que les choses qui me permettaient de recevoir un salaire décent, rien d'autre. Mais je savais pertinemment que tout le monde n'arrivait pas à penser de cette façon là. Les titans étaient souvent associés à la mort. Mort atroce, qui plus est. Toutes personnes censées, et saines d'esprits seraient terrifiés face à ces géants contre nature. Même les meilleurs soldats, après moi, évidemment, avaient déjà émis l'état dans lequel ils s'étaient retrouvés après leur première expédition. Il était rare de sortir totalement indemne d'une sortie hors des murs. Si vous n'étiez pas blessés physiquement, alors vous rentriez avec des séquelles psychologiques irréversibles. Être témoin d'horreurs pareilles vous pourrissaient l'existence, irrémédiablement.

Et j'en faisais aussi les frais. Des flashs de tous ces corps démembrés, de ce sang imprégnant mes vêtements, de ces cris de douleurs, d'horreur, d'appels à l'aide, s'invitaient souvent dans mes nuits, m'empêchant de dormir convenablement durant les huit heures conseillées pour une enchaîner sur une bonne journée. Depuis que Belle partageait de nouveau mon lit, les cauchemars étaient moins réguliers, certainement apaisé par sa présence.

Le reste de la nuit avait été plus calme. Bien qu'elle avait eut du mal se rendormir, elle avait fini par le faire, nichée contre mes pectoraux. Elle avait eu l'air si fragile, que les dire de la recrue Gin sur ses exploits lors de l'expédition paraissaient irréels, tant le contraste entre la Belle apeurée par les titans et la soldate presque invincible face à eux, était tranchant.

Au lever du soleil, impatient de pouvoir en découdre avec celle que je considérais être comme mon amie la plus proche, mais qui, visiblement, me vendrait sans regrets contre une expérience avec ma femme, j'avais pris une douche en vitesse, et m'étais préparé tout aussi rapidement pour tambouriner à la porte de sa chambre. Elle avait ouvert les cheveux en pagailles, les yeux encore clos, ses lunettes posées de travers sur son nez et un bâillement grossier m'avait accueillit. J'attrapai violemment le col de sa chemise de nuit, et attirait vers son visage tout près du mien.

BROKEN HEARTS Where stories live. Discover now