CHAPITRE 32

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TW : présences de scènes à caractère sexuel.

- PDV BELLE -

Hansi avait enfin fini par quitter la chambre dans laquelle je me reposais. Alors que Livaï lui avait interdit d'assister au procès, elle n'avait pu s'en empêcher et avait entendu que je m'endorme pour se glisser à l'extérieur et rejoindre discrètement la salle d'audience. Évidemment, je ne dormais pas réellement. Tout ce dont j'avais besoin, c'était de me retrouver seule afin de pouvoir accéder, moi aussi, à cette pièce où mon destin avait basculé, plusieurs mois plus tôt.

Je ne m'en prendrais pas à Eren tout de suite, j'espérais simplement qu'il puisse rejoindre le bataillon d'exploration, et qu'il réponde à mes questions avant de le contraindre de ne plus jamais user de son pouvoir sur moi. Et j'étais trop impatiente de connaître sa sentence pour rester sagement ici, à attendre que mon cher mari me fasse un rapport du jugement.

Toujours vêtue de cette affreuse robe de chambre blanche, je glissais mes pieds dans les pantoufles de la même couleur et dont la fourrure chatouillait ma peau - et j'étais certaine qu'il s'agissait là d'un achat compulsif de Livaï - avant d'échapper, à mon tour, à ce petit endroit d'à peine douze mètres carrés dans lequel j'étais bloquée depuis trois jours déjà. Personne ne gardait ma chambre, et pour cause, la cheffe d'escouade se devait de me surveiller. Qui faisait confiance à cette personne, sérieusement ?

Je déambulais dans le long couloir, le plus silencieusement possible afin de ne pas attirer l'attention, et emprunta le grand escalier de marbre qui menait à cet immense haul d'entrée, baignée de lumière solaire, éclairant cette fresque qui tapissait le carrelage reluisant. Tout comme à ma première venue ici, je pris le temps de contempler cette œuvre, et dans un flash qui m'avait fait oublier la raison pour laquelle je me retrouvais ici, les noms inscrits sur les poutres du château me revinrent en tête, suivit de ces magnifiques femmes peintes au même endroit. Elles avaient l'air d'être les mêmes que celles qui se trouvaient sous mes pieds, et pour la première fois depuis le début de cette folle aventure sur les traces de mon passé, j'assemblai une pièce de l'immense puzzle qui constituait ma vie.

Le nom des murs était en réalité le prénom de ces trois femmes.

J'en étais certaine désormais, et leur ressemblance frappantes me poussait à croire qu'elles étaient sœurs. Pourquoi les remparts qui nous entouraient avaient-ils été nommés d'après elles ? Quelle avait été leur place dans notre société pour être dépeintes dans les bâtiments importants ? Pourquoi n'en avais-je jamais entendu parler avant ça ?

Je secouais légèrement la tête pour reprendre mes esprits et annota toutes ces informations dans un coin de mon cerveau pour pouvoir en discuter avec Hansi plus tard.

Peut être étais-je absolument à côté de la plaque. Après tout, tout ça n'était que supposition et même si j'étais certaine que le choix des noms des murs n'étaient pas anodins, je ne pouvais affirmer mes dires, et je n'avais pas le temps d'approfondir la question. Si je me dépêchais, je pouvais encore assister à la fin du procès, partie là plus intéressante. Je me fichais pas mal de toutes les discussions barbantes qu'il entretiendraient au sujet de cet Eren Jeager - et je frissonnais encore à l'énonciation de son nom de famille - tout ce qui l'important était la décision finale, et j'étais ravie d'avoir pu manquer ces débats inutiles.

Je fus surprise de constater que les portes d'entrée n'étaient pas garder, mais j'imaginais qu'un tel événement au sein des murs, la transformation d'un être humain en l'un des pires ennemis de l'humanité, n'avait envie d'être manqué par personne, pas même par les soldats en charge de la sécurité des lieux. Je pénétrais donc facilement à l'intérieur, et alors que je balayais rapidement la salle des yeux pour trouver une place, la scène qui s'offrît à moi, en pleins milieu de cette immense pièce, me mît dans une colère noire.

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