CHAPITRE 12

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tw : scènes contenant des propos sexuellement explicites.

- PDV LIVAÏ -

- Ton escouade est rentrée de permission, m'annonça Erwin en me croisant dans le couloir qui menaient à nos dortoirs.

Je soufflai, il ne pouvait pas y avoir de pire moment que celui-ci pour retrouver cette bande de gamins abrutis qui me collaient aux bottes depuis deux ans. Abrutis pas vraiment, et au fond, je les appréciais ces gosses.

- Un problème ? S'inquiétât-il en s'apercevant de mon manque de réaction.
- Non, ça va. Des trucs à régler avec Belle.
- Tu veux en parler ? J'ai un peu de temps avant de repartir à Trost.

Il appuya son épaule contre le mur et croisa ses bras sur son torse, comme pour m'inciter à rester quelques instants avec lui avant de repartir. Je soupirai, et m'adossai contre le mur qui lui faisait face.

- Belle me cache des choses, et je ne sais plus m'y prendre avec elle... avouais-je enfin.
- Hmm, je vois. Je suppose que je ne suis pas le mieux placé pour donner des conseils amoureux, mais il serait certainement préférable que tu lui laisses un peu d'espace. Plus de cinq ans se sont écoulées, elle ne te connaît plus. Et toi non plus.

Il s'avançât vers moi et posa amicalement sa main sur mon épaule. Je levais les yeux vers lui.

- Prenez votre temps, rien ne presse.

Il me sourit, et réajusta sa cape avant de repartir.
C'était vrai, il n'était pas bien placé pour me donner des conseils puisqu'il avait quitté la seule femme qu'il n'avait jamais aimé pour rejoindre l'armée. Mis à part cette expérience, Erwin n'y connaissait rien. Et pourtant... ses conseils faisaient sens. Il avait raison. Depuis mes retrouvailles avec elle, je n'avais fais que la brusquer, ce qui finissait toujours par la faire souffrir. Elle avait besoin de temps, c'était ses propres mots et je ne lui en avais pas laissé. Belle commençait à s'ouvrir à moi, doucement, elle me l'avait prouvé ce matin. Ce petit moment empli de douceur m'avait apaisé, avait ravivé tous ces souvenirs qui me hantaient durant ces années passées sans elle. Elle m'aimait toujours, je l'avais ressenti dans sa façon d'être. Le baiser qu'elle avait déposé sur ma joue était chargé de sentiments, ces sentiments que nous avions développés l'un pour l'autre au fil de notre cohabitation souterraine.

Et pour ma part, j'étais fou d'elle.

Comme au premier jour. Et c'était la raison qui me poussait à agir maladroitement. Je voulais plus, maintenant. Sans attendre. Elle m'avait tellement manquée qu'il m'était presque impossible de passer par la case « redécouverte ». Mais si c'était ce don elle avait besoin, je n'avais pas le choix que de m'y plier, ou elle me filerait entre les doigts.

- Caporaaaaaal chef !!

Pétunia (qui avait été aussi taré pour appeler sa gamine comme ça ?!) courrait dans ma direction, ses cheveux roux, coupés au carré, sautillaient autour de son visage, au rythme de la course qu'elle avait entrepris pour me rejoindre.

- Regardez ce que je vous ai apporté de chez moi ! S'exclama-t-elle en me tendant un paquet marron.

Je le pris en main et lu « Thé noir » sur l'étiquette qui y était apposée. Elle me faisait penser à Isabel, et je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire en repensant à toutes les fois où mon ancienne partenaire des souterrains m'avait soudoyé avec du thé pour s'excuser de toutes ses conneries.

- C'est un sourire que je vois ? Je vous avais dis que ça lui ferait plaisir !

Elle leva son menton vers le haut, paupières closes un large sourire plaqué sur les lèvres.

BROKEN HEARTS Where stories live. Discover now