Ereditá

14. Etincelles

20 septembre 2019 ~

- Alizia ! On y va ! Crie Sebastian en tapant à la porte de ma chambre.

J'attrape mon sac et mon badge et ouvre la porte, les sourcils froncés. Il m'interroge du regard, mais je lui fais un signe de main pour lui dire « plus tard ». L'allemand ne pose pas de question et se décale de l'encadrement de la porte pour me laisser passer.

À peine dans l'ascenseur que mon téléphone sonne. Je le sors de mon sac et regarde qui est mon interlocuteur. J'appuie sur le bouton rouge, mais je n'ai pas le temps de ranger l'appareil qu'il sonne encore une fois.

- Que me veux-tu ? Répondis-je finalement, sachant pertinemment qu'il ne me laissera pas tranquille sinon.

- Putain Alizia ! Ça fait 1h que j'essaye de te joindre !

- Je sais et c'est pour cela que je n'ai pas répondu.

- Alizia !

- Quoi ?!

- Je veux parler à mon fils.

- Il n'est pas avec moi actuellement.

- Et bah réveille-le, je veux lui parler.

- Non.

- Comment ça non ?

- Écoute, je ne suis pas à la maison donc c'est non. Et puis je-

- Comment ça tu n'es pas à la maison ?!

Je sors de l'ascenseur au moment où il hurle cette phrase. Je souffle et tourne la tête dans la direction de la sortie. Charles nous attend adossé à la voiture, casquette sur la tête, en train de jouer avec les clés de la Roma. Nous sortons du bâtiment et marchons vers le monégasque.

- J'arrive Seb. Le pilote allemand me fait un signe et je m'éloigne des garçons pour terminer cette conversation.

- C'est qui Seb ?

- Personne.

- Alizia, ne me mens pas !

- Mais pour qui tu te prends ? Pour commencer, Livio dort et je ne vais pas le réveiller ! Deuxième, je ne t'appartiens pas, tu n'as aucun droit sur moi ! Troisièmement, je travaille donc je n'ai pas le temps de parler avec toi Fabio ! Enfin, je ne te dois rien !

- Alizia... Je, enfin, on est ensemble, tu...

- Arrête ! Ça fait, je ne sais même plus combien de temps que je n'ai pas pu te voir, te toucher, te parler face à face. Je n'en peux plus, ce n'est plus supportable. J'ai besoin de plus.

- Eh bébé, s'il te plaît, écoute-moi. La mission prend bientôt fin, je vais bientôt rentrer. Tout va rentrer dans l'ordre et on va pouvoir reprendre notre vie.

- Notre vie ? Mais on n'a jamais eu de vie à 3, Fabio. Je vivais chez mes grands-parents, tu passais quasi tous les jours, mais tu ne pouvais pas rester dormir avec ton fils et moi. On n'a jamais eu de vie de couple. Livio ne devait pas arriver, mais il est là, et tu ne peux pas partir autant de temps et espérer que nous serons là quand tu reviendras... Ce n'est pas comme ça que ça marche, Fabio.

- Alizia ! Je me tourne et vois Charles me faire des signes de main. À côté de lui, Sebastian tape sa montre pour signaler que sommes en retard.

- Je dois y aller, on m'attend.

- Je rentre bientôt. Je t'appellerai demain.

- Je ne suis pas à la maison Fabio, je suis à Singapour pour le travail. Livio est resté en Italie. Tu ne pourras pas lui parler avant au moins 4 jours.