Ereditá

27.2 Stop

Une fois le podium célébré, je rejoins d'abord la loge de Sebastian. Calmer Charles ne sera pas simple, mais je pourrais utiliser la deuxième place de son meilleur ami pour l'influencer. Quant à Sebastian, je n'aurais qu'à lui parler d'Hanna. En espérant que ça marche pour les deux.

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- Sebastian, je peux entrer ? Demandai-je après avoir toqué.

- Oui.

J'ouvre la porte et découvre le pilote assis sur une chaise, la tête entre les mains. Il lève les yeux vers moi puis les rebaissent sur le sol. Je m'approche et m'accroupis devant lui.

- Tu veux en parler ?

- Non.

- Très bien, alors tu retires ta combinaison, tu rentres à l'hôtel, tu fais ta valise et tu vas à l'aéroport.

- Mais-

- Ne t'en fais pas pour l'équipe, je gère. Le debrief, vous le ferez par visio quand Hanna aura accouché. Elle est ta priorité désormais que la course est finie.

- Ce qui s'est passé...

- Seb, ne triture pas l'esprit maintenant. Pense à tes enfants et à ta femme. Elles ont toutes les trois besoins de toi et le bébé aussi, donc fonce.

- Merci Alizia.

- Ne me remercie pas. Je ne vais dire qu'une chose par rapport à ce Grand Prix : à oublier. Pour l'équipe, mais aussi pour la voiture. Ne reste pas bloqué dessus, pense à Abu Dhabi. Focalise-toi sur la suite, nous reparlerons d'aujourd'hui quand les choses se seront calmées et tassées.

- D'accord.

- Aller file, champion.

Il hoche la tête et nous nous relevons. L'allemand me prend dans ses bras, me remercie une nouvelle fois et rentre dans la salle d'eau. J'en profite pour rejoindre le jeune pilote qui est à quelques pas de la loge de Seb. Je toque sans réponse. Je réessaye, pas de réponse. J'appuie sur la poignée, mais remarque que la porte est verrouillée.

- Charles ? Charles, c'est Alizia, ouvre-moi s'il te plaît, dis-je limite, suppliante. Sans réponse une nouvelle fois, je continue : Charles, j'ai besoin de te parler, s'il te plaît. Ne reste pas seul, ne m'écarte pas.

Quelques secondes passent et la porte se déverrouille enfin et s'entrouvre. Je pénètre dans la pièce et ferme derrière moi. Le monégasque tourne en rond dans le peu d'espace qu'il y a, le regard vers le sol et ses doigts triturant ses bagues.

- Charles ?

- Comment nous... Sa voix n'est qu'un murmure pour les oreilles alors qu'il continue de tourner encore et encore.

Je m'approche de lui, saisis ses poignets et le force à s'arrêter. Une fois fait, j'attrape un coussin, lui mets entre les mains et le regarde quelques secondes, cherchant mes mots.

- Cri. Cri dans le coussin.

- Quoi ?

- Fais-moi confiance, Charles, cri dans le coussin. Libère tout ce qu'il y a en toi.

Le jeune homme me regarde surpris, mais hoche la tête. Il observe un long moment l'objet dans ses mains avant de prendre une grande inspiration et l'apporter à son visage. Il hurle dedans pendant une dizaine de secondes.

- Encore.

Le pilote reprend. Sa rage et sa colère sortent encore et encore.

- Encore Charles !