23. Les 7 mousquetaires

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17 octobre 2019 ~

Assise sur le canapé, je passe ma main sur mon visage plusieurs fois avant de relever la tête. Au même moment, un verre avec une aspirine apparaît devant moi. Je remercie d'un sourire Jenesse et récupère le verre. Le fils Lone s'assoit à côté de moi et vient déposer un gilet sur mes épaules. La tête encore dans les vapes, je la pose sur l'épaule de mon ami qui passe un bras sur les miennes avant de me tirer vers le dossier du canapé.

La fin de soirée fut géniale. Nous avons beaucoup rigolé tous les 7 et j'avais vraiment l'impression d'être une femme qui profite de sa vie de jeune adulte. Nous sommes rentrés chez Germane sous les coups de 4h du matin et là, il est actuellement 13h et étonnamment tout le monde est réveillé. Même Felippe qui est le plus gros dormeur que je connaisse.

Non sérieusement, il dort tout le temps et a un sommeil tellement profond qu'on s'est inquiété plus d'une fois.

Je me souviens d'une fois où nous avons même appelé les pompiers. C'était en décembre 2016 il me semble, nous étions tous les 7 dans la demeure familiale des Daniels. Nous y avons passé la semaine et lors du dernier soir, nous avons attendu que les parents de Felippe s'endorment pour aller piquer une bouteille d'alcool dans le coffre qui serre de table basse dans le salon. Nous n'avions pas beaucoup bu, moi encore moins étant donné que je n'avais que 18 ans. Jenesse veillait sur moi et moi, je veillais sur eux. À l'époque, Livio était déjà née et c'était la première fois que je le laissais à ma famille. Enfin, nous avions tellement rigolé cette nuit-là que nous étions tombés de fatigue. Le lendemain matin, j'étais la première debout alors, j'ai décidé de descendre préparer le petit déjeuner pour eux. Les parents de Felippe étaient déjà partis donc je ne me suis pas inquiété en entendant personne. Le repas terminé, je suis remonté pour réveiller les marmottes. Tout le monde s'est levé, mais pas Felippe. Je l'ai poussé, tapé, lui ai crié dessus, il ne bougeait pas d'un pouce. Alors, nous nous inquiétions et voyant que même avec de l'eau, il ne se réveillait pas, on a appelé les pompiers. Ils sont rapidement venus et finalement Felippe était dans une sorte de "coma". Ce n'est qu'après l'injection d'une ampoule d'adrénaline qu'il s'est réveillé. Enfin, ce jour-là, nous avions tous paniqué et nous avions imaginé le pire. Donc quand il est "revenue à la vie" je lui ai jeté de l'eau à la figure pour être sûr qu'il ne se rendorme pas sous les rires des pompiers.

Le jeune homme vient d'ailleurs s'assoir à ma gauche et pose sa main sur ma cuisse, un café fumant dans l'autre. Je lui souris doucement avant de poser mon verre et fermer les yeux. Le bras de Jenesse se resserre autour de moi et j'en profite pour me caler plus contre lui.

Jenesse est sûrement l'humain le plus complexe que je connaisse. Il ne parle que rarement, mais quand il l'ouvre, ce n'est jamais pour rien. Ce grand homme de 26 ans, est celui que j'ai rencontré en premier. À l'âge de 4 ans, mon père m'avait emmené avec lui au bureau et j'avais passé la matinée dans la salle de réunion à dessiner, jusqu'à ce que le blond ne me rejoigne. Lui ayant 5 ans de plus que moi ne voulait pas rester parce qu'il, je cite, « ne voulait pas garder un bébé ». Mais voyant que je ne parlais pas et me contentais de dessiner, il s'est assis à côté de moi et à fait de même. Après deux heures passées sans un bruit, il a fini par me proposer d'aller chercher un goûter à la cantine et j'ai accepté avec un grand sourire. Dans le couloir, impressionné par le nombre de personnes qui travaillait et parce que tout le monde courait partout, je me suis rapproché de lui et naturellement, il a attrapé ma main. Ce jour-là, il m'a expliqué que l'écurie s'apprêtait à dévoiler la nouvelle voiture et qu'une des maquettes pour un modèle de voiture allait être présenté à de grande personne, c'était la cause de toute cette effervescence. Nous avions récupéré un gouté et étions remonté dans la salle de réunion. Mais cette fois-ci, nous n'arrêtions pas de parler, au point où nos parents ont eu du mal à nous séparer.

La télé en face de moi s'allume et je vois Leila s'assoir par terre entre les jambes de Daniels Jr. Lohan attrape un plaid et le donne à Leila avant de s'installer à côté d'elle. Ils calent leur tête l'une contre l'autre et leurs doigts s'emmêlent.

Leila est sûrement la copie conforme du stéréotype de « fille à papa ». Son père, Fehin Suwnnilk, lui cède tout. Depuis son plus jeune âge jusqu'à maintenant, la blonde n'avait qu'à dire « papa, je veux ça » et elle l'avait. Mais contrairement à ce que vous pensez, elle ne l'utilisait jamais à mauvais escient. Quand elle disait la phrase magique, cela s'accompagnait toujours d'un « pour cette dame », « pour maman », « pour Vitor », « pour le monsieur tout seul dans la rue ». Par exemple, elle demandait à son père un paquet de gâteau pour le donner à une personne, ou alors, elle demandait un jouet pour son frère. C'était tout le temps comme ça, jusqu'à ce qu'elle n'est plus l'âge de demander et qu'elle puisse le faire d'elle-même. Aujourd'hui, elle utilise cette phrase qu'en cas de force majeure.

Lohan, lui, est le plus réservé. Discret, dans la retenue, timide... Il ne se met jamais en valeur. Il est aussi d'un calme olympien et sa patience atteint des sommets. Mais cette carapace est du seulement au décès de sa mère en 2015. Avant cela, il souriait h24, faisait les 400 coups avec Romano et Felippe, rigolait à longueur de journée et pour mon plus grand bonheur, il chantait tout le temps. Sa voix est tellement belle que je pouvais passer des heures à l'écouter. Je ne me lassais jamais.

Les deux autres garçons apparaissent dans mon champ de vision et Romano pose sa tête contre mes jambes. Germane lui pose ses fesses sur la méridienne et change de chaîne pour mettre des dessins animés. Ma main se faufile dans les cheveux du garçon à mes pieds et les yeux fermés, il lève la tête vers le plafond.

Le fils du propriétaire est le deuxième plus âgé. À 24 ans, Germane est celui qui a le mieux réussi. Sortie meilleur de sa promo, le Conseil le prend directement sous son aile pour le faire grandir un peu plus et faire de lui le nouveau M. Conti. Et cela lui convient parfaitement. Ç'a toujours été ce qu'il voulait faire, et plus les jours passent, plus il approche de son but : prendre la place de son père au Conseil.

Puis enfin mon petit Romano. Comme son nom l'indique, il vient de... Catane en Sicile. Et oui, il ne vient pas de Rome comme je le pensais jusqu'à peu. Pourtant, ça paressait logique... Lui, c'est un sacré phénomène, tout comme Felippe d'ailleurs. Ils sont comme les 5 doigts de la main, les deux narines au milieu du visage, les deux lèvres de la bouche, les deux bo- Vous avez compris le principe... Il est surexcité, tout le temps. Donc pour le faire taire ou le faire dormir, comprenez que ce n'est clairement pas une mince à faire et encore moins une partie de plaisir ! Mais bon, on l'aime comme il est.

Enfin, ce petit groupe fait mon quotidien depuis que j'ai 4 ans. Je vous ai dit, il n'y a pas longtemps que je n'avais que deux amis : Giuliana et Ivan. Vous allez donc penser que ce que je viens de vous raconter n'est pas cohérent, mais la réponse est simple : ces 6 humains sont ma famille. Ma mère considère les garçons et Leila comme ses propres enfants, ils ont leur chambre dans le domaine Ferrari, Leila et Jenesse ont le double des clés... Ils sont ma famille.

Bon par contre quand nous sommes tous les 7, c'est souvent le bordel et d'après nos parents, nous sommes de vrais petits monstres. D'ailleurs, quand nous étions enfants, ils nous surnommaient :

Les 7 mousquetaires.

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Voilà un de mes chapitres préférés. Vous en apprenez un peu plus sur les "enfants du Conseil" mais vous n'avez pas encore tout vu 😉
🤍🤍 love

EreditáWhere stories live. Discover now