Epilogue

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15 ans plus tard


Dans la vie, il y a le bien et le mal, la lumière et l'obscurité, nous avons chacun une perception différente de notre environnement. Il y a la vision sous le feu des projecteurs, et celle de l'autre côté, derrière les appareils.

J'ai passé les cinq premières années de ma vie dans les ténèbres, jusqu'à ce qu'on me tende une main, pour entrer dans la lumière.

Aujourd'hui j'ai 21 ans, je suis modèle professionnel, et quand je ne suis pas occupée à poser pour l'une des nombreuses marques pour lesquelles je suis l'égérie, on me trouve soit dans les bars ou les boites de nuit, ou encore au haras de mes parents.

C'est ma maison, mon foyer, mon refuge. Le haras est particulier, il y règne une atmosphère unique, et j'y vais pour retrouver mes anges gardiens. Mon étalon, Zénir, m'emmène là où le vent le décide et, dès que j'en ressens le besoin, je disparais dans les montagnes environnantes quelques jours avec seulement mon cheval, une tente et mon télescope. Mon agent déteste que je fasse ça, mais je m'en fiche.

De base, le haras appartient à mes grands-parents. Étant donné qu'ils sont âgés, mes parents ont pris la relève, même si Jerry participe encore beaucoup, malgré les sermons d'Aidan.

Aidan, c'est mon père, et le deuxième ? C'est Samuel, mon autre papa. Eh oui, je suis la fille d'un couple d'homosexuels ! Et alors ? Dans le monde dans lequel on vit, je préfère avoir deux pères qui s'aiment et prennent soin de moi, plutôt que des parents hétéros qui se tapent sur la gueule. D'ailleurs, je suis moi-même bisexuelle. Je n'ai pas de genre particulier, tant que nous sommes d'accord pour partager nos draps pour quelques heures de plaisir.

J'ai eu la chance d'avoir des parents qui m'ont donné non seulement leur amour, mais aussi leur confiance et leur temps.

Aujourd'hui je le reconnais, quand j'ai rencontré pour la première fois mon père Aidan, j'étais terrifiée. Je tremblais de tout mon être, parce que je me sentais proche de lui, sans savoir pourquoi. Qui plus est, le fait qu'il tente de s'approcher m'alarmait au plus haut point.

Mais il m'a apprivoisée, puis Samuel est arrivé et, ensemble, ils m'ont permis de renaître, de commencer réellement ma vie, sous le nom de Bakker, Vénus Bakker.

Pourquoi Vénus ? Parce que je suis une fan de l'astronomie. Lorsque j'ai rencontré Aidan pour la première fois, il m'a emmené observer les étoiles.

Je me souviendrais toujours de ce moment, où il s'est assis près de moi, sans me toucher, et que nous avons observé le ciel étoilé ensemble. Il m'avait demandé quel était mon nom, je lui avais répondu « Blondinette ». Oui c'est comme ça qu'on m'appelait avant mon arrivée. Mais au lieu de me poser des questions, comme tous ceux que j'avais rencontrés auparavant l'avaient fait, il m'a dit cette phrase, qui m'a permis de comprendre qu'il était différent, que j'avais peut-être trouvé le bonheur.

« Tu peux repartir de zéro, en commençant par ton prénom. Prends-en un dont tu seras fière toute ta vie. »

C'est ainsi que je suis devenue Vénus, j'ai choisi ce prénom pour sa singularité, et que, comme la planète, je suis tout autant inaccessible, émotionnellement parlant. Seuls ma famille et mes amis comptent à mes yeux. Je n'ai jamais été intéressée par les relations amoureuses. Comme Aidan me l'a souvent répété, il était pareil avant de rencontrer Samuel, son âme sœur. Mais il a la chance de ne pas se souvenir de la période de sa vie qui date d'avant son adoption chez les Bakker. Ouais, lui aussi était orphelin.

Un Amour InattenduWhere stories live. Discover now