Un Amour Inattendu

Lumière

Pdv Samuel

Les minutes filent, les heures se suivent, mais les nuits s'éternisent. Cela fait maintenant trois jours qu'Aidan est endormi... Si on peut le dire ainsi. Je me relais avec Jerry et Sophie à son chevet. Il nous arrive de rester tous ensemble, mais j'essaye d'éviter.

Les parents d'Aidan sont au trente-sixième dessous, et quand je suis avec eux, mon peu d'optimisme vole en éclats.

Ce matin, alors que j'ai passé la nuit à l'hôtel, je rejoins le couple dans la chambre de mon petit-ami, avec la boule au ventre. Je pousse la porte.

- Bonjour.

- Salut Sam, répondent-ils.

- Rien de nouveau ?

- Non, pas pour l'instant. Mais l'infirmière a dit que le Dr Nolan passerait nous voir dans la matinée, m'annonce Jerry.

- Elle n'a rien dit de plus ?

- Non... Réponds doucement Sophie.

J'ai peur de la raison pour laquelle il veut nous parler. Est-ce que son état s'est empiré ? Et si son cerveau avait une autre tumeur ? Mon ventre se contracte, ma gorge se serre, j'ai l'impression d'étouffer, alors que je viens d'arriver.

Je suis si épuisé, de tout. Mes nuits ne sont qu'insomnies, et mon peu de sommeil est envahi de cauchemars. Mon visage est tiré par la fatigue, et mes cernes s'approfondissent chaque jour.

- Tu as mauvaise mine Samy, confit la mère d'Aidan.

- Autant que vous je dirais.

Sophie se lève doucement, caressant le dos de son mari au passant derrière lui, elle me rejoint, moi qui suis encore dans l'entrée de la pièce.

- Je vais aller te chercher un bon café d'accord ? Est-ce que tu veux quelque chose à grignoter ?

- J'aimerais bien un croissant, s'il te plait.

- Je te rapporte ça.

Elle m'embrasse tendrement la joue, et quitte la chambre.

- Vous avez déjeuné vous ? Demandé-je à Jerry en m'asseyant à la place de Sophie, à la gauche de son mari.

- Oui, enfin si on peut dire déjeuner...

Je saisis la main d'Aidan, après avoir approché ma chaise de son lit. Je lui embrasse tendrement.

- J'arrive à bout, murmuré-je en gardant ses doigts contre mon front. Je ne sais pas combien de temps je pourrais encore tenir.

- Rassure-toi, cela sera bientôt fini, je suis sûr qu'ils vont nous annoncer son réveil.

- Comment peux-tu le savoir ?

- J'ai surveillé, à chaque fois que l'infirmière prenait la pression intracrânienne d'Aidan. Et d'après mes calculs, elle devrait être redescendue à la normale maintenant.

- C'est vrai ?! M'exclamé-je.

- Oui, je n'en ai pas parlé à Sophie, de peur qu'elle ne s'emballe. Mais je pense que tu es assez posé pour que je puisse te le dire.

- Merci, j'espère que tu as raison.

Sophie revient à ce moment-là.

- Tu as fait vite, commente Jerry comme si de rien n'était.