Un Amour Inattendu

Une collocation difficile

- Putain de merde ! S'exclame Samuel dans la salle de bain.

- Quoi, encore ? Lui demandais-je depuis le salon.

- Quand tu baises l'une de tes conquêtes sur le lavabo, range après !

Je ris intérieurement. Cela fait maintenant deux semaines que Sam vit avec moi, et nous nous sommes beaucoup rapprochés. On est amis, en quelque sorte. Malgré son jeune âge, il est très mature et c'est un plaisir de parler avec lui. Plus que tout, je me régale à l'asticoter, c'est d'une facilité déconcertante. J'adore voir ses joues rougir d'embarras ou de colère, ça le rend tellement mignon. Le pire c'est lorsque je le traite de « gamin » ou de « gosse », ça le met hors de lui. Je me suis d'ailleurs déjà pris une ou deux droites qui m'ont fait plus rire qu'autre chose.

Sam sort alors de la salle d'eau, une serviette nouée autour de la taille. Je ne peux m'empêcher de l'observer tandis qu'il marche tranquillement. Oui, juste l'observer... Enfin je crois. Je me suis habitué à vivre avec lui, et je suis étonné de constater que je trouve ça agréable, malgré nos quelques différents. Après tout, je suis loin d'être parfait, et il le savait avant de venir vivre chez moi. Cela me rappelle la sortie shopping que je lui avais imposé.

- Je n'ai pas besoin d'acheter de nouveaux vêtements ! J'en ai déjà des tonnes ! S'exclame le gamin.

- Ah oui ? Alors allons chez tes parents les récupérer, si tu ne veux pas en acheter, dis-je sur un ton de défi.

Il baisse le regard et se tait, comme à chaque fois que j'évoque ses parents. Finalement, il entre dans le premier magasin, et en ressort une vingtaine de minutes plus tard, chargé de deux sacs pleins de vêtements.

- Voilà ! content ? Dit-il sans me regarder.

Je lui frotte doucement le haut du crâne.

- Allez, rentrons.

Je pense l'avoir blessé ce jour-là, en parlant ainsi de ses parents. Mais il faudra bien qu'un jour il les affronte. Il a besoin d'eux, même si ça m'énerve de penser qu'ils l'ont rejeté. Je suis devenu étrangement protecteur envers lui, et même s'il dit ne pas être intéressé par les filles, je ne peux m'empêcher de les fusiller du regard lorsqu'elles se retournent pour le mater. Après, je ne suis pas vraiment étonné qu'il attire leur attention. Un homme grand, brun, des yeux presque noirs et un regard ténébreux ne peut être qu'un combo explosif pour la libido des adolescentes. Le seul point commun que nous ayons physiquement, lui et moi, est notre peau plutôt pâle. Je suis légèrement plus grand que lui, ce qui m'amuse, et mes cheveux blonds sont plus longs que les siens. Mes yeux en revanche, je ne les aime pas, ils sont bien trop verts...

- Aidan ?

- Hein ? Tu as dit quelque chose ? Dis-je en me reprenant.

- Non, tu avais l'air simplement perdu. Et tes yeux...

- Oh... Désolé pour leur couleur, je sais qu'ils sont bizarres, dis-je doucement.

Samuel me scrute intensément, sans comprendre, avant de se détourner et de se servir un café.

- Je ne trouve pas. Ils sont beaux, dit-il simplement.

Beaux, vraiment ?

Panther est épatant, tout comme son cavalier. Un fort lien les unit déjà. Jerry et moi sommes impressionnés. Je dois le reconnaître, Sam est bien plus doué que moi. Bizarrement, cela ne me dérange pas. Je n'ai qu'une envie, l'affronter lors d'une compétition officielle. Malheureusement, il est encore bien trop tôt car ils sont loin d'être au niveau. Nous avons pu constater que Joyce et Panther s'entendaient bien, très bien même, cela nous facilite l'apprentissage. Je n'ai qu'à montrer les mouvements à Sam et il me suit docilement avec Panther. Donner des cours est finalement plus amusant que je ne l'aurais imaginé, et moi aussi, j'apprends de nouvelles choses chaque jour.