5 - VICTOR

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Un lundi soir de décembre :

La fin des cours arrive enfin et je me sens libéré. Lorsque l'on m'a annoncé ce matin qu'il n'y avait pas de code vestimentaire, je croyais être sorti d'un possible Enfer, seulement j'étais bien loin de me douter de ce qui m'attendait dans ce lycée de mes deux.

Après avoir lâché un soupir de soulagement, je monte dans ma voiture, mets le contact et quitte cet endroit de barge.

Entre les nanas sans cervelle qui sont rentrées ici pour je ne sais quelle raison, les populaires fils de riches qui se croient les meilleurs ou bien les intellos supers bizarres, je me sentais étouffer. Ce lycée est tellement différent et semblable à la fois au précédent que c'en est chiant.

Dix minutes à peine plus tard, je suis sur le parking de l'immeuble où je suis exilé. Le samedi après-midi, Nicolas a fait mon déménagement à une vitesse phénoménale, comme s'il voulait réellement se débarrasser de moi.

Ma mère quant à elle m'a donné une tonne de recommandations avant d'éclater en sanglot. C'est la première fois de ma vie que je suis séparé d'elle. Et même si je pensais qu'elle allait rester avec moi jusqu'au dimanche, elle a tenu à me laisser le temps de découvrir mon nouvel environnement, puisqu'elle l'a appelé ainsi.

Évidemment, je n'ai pas fait un tour de ville ou bien du voisinage. J'ai passé ma fin de week-end dans mon appartement, à fumer et gamer.

En vrai, s'il n'y avait pas cet énorme soucis concernant ma séparation avec ma mère et le fait que je sois loin de mes amis, je crois que j'apprécierais cet appartement qui est mieux que tout ce que j'ai pu connaître de toute ma vie. Désormais, c'est une certitude, Nicolas est un putain d'homme d'affaire. Et son amie, la propriétaire, est grave amourachée de lui pour baisser le loyer pour son neveu.

Enfin détendu, je me laisse tomber sur le fauteuil que Nicolas m'a amené.

Il est évident que je ne regarderai pas les notes que j'ai été obligé de prendre en cours. Je n'ai pas envie de travailler. OK, je sais que si j'agis ainsi, je n'aurais pas mon bac et que ça décevra ma mère. Seulement, je bosserai un peu plus tard. Ouais, c'est ce que l'on dit toujours et je ne compte pas déloger à la règle.

Tout en faisant voler ma godasse avec mon pied, j'attrape mon portable et tape le numéro de Gabriel, priant pour qu'il ne soit pas trop occupé avec ses deux nouvelles mères et Tom pour me répondre. En ce qui concerne Charline, vu comment il l'a zappée durant la semaine précédente, je ne pense pas qu'elle soit dans les parages.

A part s'il a écouté mon conseil et est allé lui parler, ce dont je doute un peu...

— Allo ?

La voix de mon ami est un peu inquiète et il a répondu si rapidement que je devine qu'il s'est fait un film, du genre mon pote est dans la merde et je préfère déjà ma bécane pour aller à son secours. Putain, Gabriel et son syndrome de l'infirmier...

Salut Gab.

— Est-ce que tout va bien ? s'empresse-t-il de demander d'un ton de plus en plus inquiet.

— Détends-toi mec, je voulais juste savoir comment ça va là-bas.

Un silence un peu pesant s'installe et je me demande si Gabriel a entendu ma question. Puis j'entends soudainement une voix féminine. Un truc qui est sûr, c'est que ce n'est pas celle de Charline. L'ancienne barbie du lycée a une voix plus fine et plus détendue. Je fronce les sourcils tandis que je réalise que ce n'est pas non plus celle de Cassie. En tout cas, je n'ai pas entendu de langage grossier.

L'espace de quelques secondes, je me demande à quoi joue mon pote. Qu'est-ce qu'il se passe ? Où est-il d'ailleurs ? Ma question a subitement sa réponse lorsque j'entends une seconde voix féminine répondre à une certaine Gwen. Évidemment, l'assistante sociale et la flic ! J'aurais dû y penser. En même temps, vu l'heure à laquelle j'appelle, c'était évident qu'il serait chez lui....

Les écorchés - Tome 2 : Seconde chanceWhere stories live. Discover now