7 - VICTOR

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Remonté par ce stupide patron qui m'a renvoyé chier (j'ai pris mon putain d'après-midi libre pour candidater auprès d'entreprises et on jette mon CV à la poubelle, sous mes yeux ? Ce foutage de gueule !), je sors de la boutique et m'apprête à traverser la route lorsque j'aperçois une chevelure rousse qui me paraît étrangement familière.

Quand la jeune femme s'assoit dans la voiture, je reconnais son visage. C'est poil de carotte, la petite intello super bizarre. Je bloque sur elle quelques secondes, me demandant ce que miss première de la classe fout avec un gars qui à première vue est plus âgé que moi, puis je reprends mon chemin.

Les commérages et les prises de tête inutiles, c'est pas mon kiff.

Je cherche ma cigarette dans ma poche et une fois celle-ci attrapée, je l'allume. Fumer me rappelle la troupe. C'est limite si je n'entendrais pas les soupirs de Gab, les coups de crayon de Tom et les "va te faire foutre" de Cassie...

Bordel, j'ai l'impression que cette semaine est la plus longue de ma vie ! Dès vendredi soir, je rentre chez moi et peu importe comment Nicolas s'occupe de ma mère, lundi prochain, elle sera dans mon appartement.

Je jette mon dernier CV à la poubelle. Le donner au prochain directeur ne servirait à rien, je ne trouverai rien par ici. J'enlève mon blouson et le jette aussitôt dans ma caisse. J'allume la musique avant de m'engager dans la rue. Si je ne trouve pas de boulot d'ici deux semaines, je n'aurais pas assez de tune pour rentrer les week-ends.

Et ça franchement, je peux pas cautionner. Déjà qu'être loin de la troupe, c'est la merde alors si je ne peux carrément plus les voir...

Je tapote sur mon volant le temps que le feu passe au vert. Je n'aime pas cette ville. Je n'aime pas ce lycée. Je n'aime pas les élèves et encore moins les professeurs. Je crois que je regrette même le proviseur de mon ancien lycée, c'est pour dire ! Je n'aime pas cet appartement (même si en vrai, il n'est pas nul) et surtout, je déteste ce Nicolas.

Quand je vais récupérer ma mère, je pense qu'il va faire une drôle de tête. Rien que de l'imaginer, ça me fait sourire.

Cette pensée-là m'a distrait et je pile à quelques mètres du passage piéton avant d'écraser les passants. Soudainement, je reconnais la pimbêche de ma classe. Alexia je crois, ou peut être Alexandrine ? Je ne sais plus.

En me reconnaissant, elle me fait un petit geste de la main et me sourit avant de secouer la tête, les souvenirs remontant sûrement à la surface.

Comme je n'avais rien de prévu mardi soir, je me suis rendu à sa petite fête. J'ai d'abord eu du mal à trouver l'adresse qu'elle m'avait marqué sur son papier rose. Et quand je suis arrivé, j'ai failli repartir aussitôt. OK, il y avait de quoi boire et fumer mais pour ce qui était du reste... Putain la vache, ça laissait à désirer.

Mais le fait est que je n'ai pas eu le temps de quitter les lieux qu'une main m'a attrapé et que « la pimbêche » m'a promené dans toute sa maison de riche pour me présenter à ses amies. Son discours me faisait tellement chier que je hochais la tête quand cela me semblait être nécessaire.

Les nanas sont des vraies pipelettes mais je n'avais jamais eu à subir en temps réel. Cassie n'est pas du même genre, heureusement merci. Cass, elle s'emballe tellement vite qu'elle ne m'emmerde plus avec ses discours car la plupart du temps, elle est partie faire chier quelqu'un d'autre qui a mal pris une de ses remarques cinglantes.

La reine de la classe m'a ensuite demandé de danser avec elle et ça a été la totale. Parce que bien évidemment, j'ai croisé les bras, je l'ai regardé d'un air ahuri et je lui ai dit "bah euh non".

Les écorchés - Tome 2 : Seconde chanceजहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें