20 - PERLE

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NDA : Attention, ayant publié plusieurs chapitres à l'affilé (le 19 puis le 20), merci de bien faire attention où vous vous étiez arrêté. Bonne lecture !

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Un samedi de décembre :

L'arrivée des vacances de Noël me rassure. Car je sais que ça veut dire que je ne vais pas recroiser Maxime pendant deux semaines. Je ne vais pas revoir Victor Hark. Et je vais pouvoir me concentrer sur la danse et la musique. Mes parents seront contents. Quant à moi, ça me permettra d'oublier tout ce qu'il s'est passé.

Hier soir, en rentrant du lycée, je me suis empressée d'aller dans ma chambre et j'ai essayé tant bien que mal de cacher la marque sur ma joue avec du fond de teint. Je ne voulais pas avoir à m'expliquer auprès de mes parents. C'était déjà assez humiliant ainsi.

Alors désormais que nous prenons exceptionnellement un petit déjeuner ensemble, j'espère encore pouvoir passer au travers de leurs interrogations. Seulement je ne réalise que trop tard que je ne me suis pas maquillée et que ma joue est peut-être encore rougie. Je ne me suis pas regardée dans la glace ce matin en me levant.

— Comment avancent les cours au conservatoire ? me demande maman.

Je crois qu'ils n'ont rien remarqué. Je n'ai sûrement plus la marque.

— Bien, comme toujours.

— Tu sais qu'il y a répétition pour le spectacle de Noël cet après-midi, rajoute-t-elle sans lâcher son petit déjeuner du regard.

— Oui.

— Alors ne sois pas en retard.

Je suppose que ça sera tout niveau interaction pour ce matin.

Ce qui me manque le plus depuis la mort de Chanel, ce n'est pas seulement ma sœur et tout ce qui s'y rapportait mais aussi la relation de confidentes que nous avions toutes les deux. J'adorais l'écouter parler de ses aventures en tout genre. Mais elle était aussi de bons conseils. Car elle savait prendre le temps pour entendre mes histoires. Elle m'accordait de l'attention, ce que ma mère ne fait que lorsque je dois monter sur scène et représenter les Bravoures.

Ce à quoi je ne m'attendais pas arrive, une larme coule sur ma main que je m'empresse de cacher sous la table. Malheureusement, mon père semble l'avoir remarquer et fronce les sourcils.

— Satané cil dans l'œil, me défends-je dans un sourire forcé.

Je déteste me sentir si seule. Depuis le départ de Chanel, j'ai l'impression de vivre avec des meubles ou bien d'être un meuble pour eux. J'ai bien Anna, au lycée, mais ce n'est pas ma sœur. De toute façon, personne ne pourra jamais la remplacer.

— Tu devrais manger, conseille mon père.

Seulement je n'ai pas faim.

— Je vais aller m'entraîner un peu, déclaré-je en me levant.

Je récupère mon assiette et pars la mettre au lave-vaisselle.

Lorsque je retraverse le salon, je réalise que mes parents sont en pleine discussion à propos d'un ballet qui va bientôt voir le jour. Je pourrais très bien sortir de la maison, ils ne s'en rendraient même pas compte.

Tout en travaillant sur mon cardio, je monte les escaliers en levé de genoux. C'est une habitude que mes parents m'ont fait prendre. Et comme je compte leur faire croire que je vais danser, c'est la meilleure chose à faire.

Je pousse la porte de ma chambre et ferme à clé derrière moi. Là, je peux enfin souffler. La surprise me gagne quand je réalise que de nouvelles larmes sont montées. Je n'arrive pas à savoir si c'est le fait d'avoir pensé à Chanel, d'avoir vu une fois de plus que mes parents ne me voient que comme une ballerine qu'ils hébergent, l'histoire de la veille avec Maxime, les spectacles qui approchent, la danse qui me stresse ou bien autre chose.

Les écorchés - Tome 2 : Seconde chanceWhere stories live. Discover now