Eternally Mine (Terminée)

Onzième chapitre.

« Il y a toujours un moment où le chemin bifurque. Chacun prend une direction différente en pensant que les chemins finiront par se rejoindre. Dans ton chemin tu vois l'autre personne devenir de plus en plus petite. Ce n'est pas grave, on est fait l'un pour l'autre, à la fin elle sera là. Mais à la fin il n'arrive qu'une chose... Un putain d'hiver. »

Prisonnière qui rêve de tout sauf d'être délivrée entre ses mains, Hermione ne put s'empêcher de laisser échapper un soupir. «Heureusement que tu devais l'ignorer... », murmura une petite voix dans sa tête, voix qu'elle ignora soigneusement. Elle savait qu'elle ne devait pas s'habituer à ce contact, que c'était tout sauf raisonnable. Mais elle avait été raisonnable toute sa vie, et aujourd'hui comme hier, ses sentiments prenaient le dessus sur la raison. Malheureusement, dès que Fred éloigna son visage du sien, elle sentit le doute, le froid, l'incompréhension et la réalité l'assaillir de pleins fouets. Et sa raison ne perdit pas une seconde pour reprendre le dessus.

- Fred, tu ne peux...

Elle avait commis l'erreur de le regarder droit dans les yeux et fut coupée net. À ce moment même, Hermione jura qu'elle n'avait jamais rien vu d'aussi... Passionné. Fred était littéralement en train de dévorer son visage des yeux, yeux qui étaient par ailleurs plus brillants que d'habitude. La bouche légèrement entrouverte et ses joues ayant pris une teinte un peu plus rosée, la Gryffondor ne put s'empêcher de le trouver très beau. Malgré tout, elle essaya de retrouver une contenance en passant une main nerveuse dans ses cheveux et en s'éloignant un peu du rouquin. Non qu'elle en eût envie, mais ils étaient au beau milieu d'un couloir de l'école où quiconque pouvait passer.

- Je ne peux pas quoi ?
- Tu ne peux pas m'embrasser comme ça dès que l'envie te prend. D'ailleurs, il faudrait que tu te décides. Tu m'évites comme si j'étais un vulgaire fantôme et l'instant d'après tu m'embrasses !
- Je ne te considérerai jamais comme un vulgaire fantôme, lui répondit Fred en souriant.
- C'est ce que tu as fait.
- Non, c'est ce que j'ai essayé de faire.
- J'ai trouvé que tu t'en étais plutôt bien sorti, répliqua Hermione, agacée.
- Oui, pendant cinq minutes.

Avouant qu'il avait raison, Hermione ne sut quoi répondre. Elle ne savait tout simplement pas quoi faire. Ce matin, elle était déterminée à l'ignorer, et visiblement, lui aussi, mais voilà qu'ils se retrouvaient au même point que la veille.

- Fred, écoute, tu le sais aussi bien que moi, il faut que ça s'arrête. On ne peut pas continuer comme ça et...
- Pourquoi ? L'interrompis le rouquin en s'adossant au mur.

Prise de court, Hermione chercha ses mots et Fred se redressa en voyant ses yeux s'écarquiller. Regardant dans la même direction, il aperçut Ron, Harry et Neville s'approcher d'eux pour se rendre en cours. Tournant son regard vers Hermione, il vit ses joues rougir et l'entendit marmonner des paroles incompréhensibles qui ressemblaient fortement à des jurons. Comme il s'y attendait, les trois Gryffondor s'arrêtèrent près d'eux.

- Tiens, salut ! Qu'est-ce que vous faites là ? s'exclama Hermione d'une voix suraiguë.

Fred ne put s'empêcher de sourire. Si Hermione voulait faire croire qu'elle se trouvait là avec lui purement par hasard, elle s'y prenait très mal. Ses rougeurs seules pouvaient la trahir.

- On va en cours, et vous ? demanda froidement Ron en lançant un regard insistant à Fred.

Voyant qu'elle perdait petit à petit ses moyens, il décida de prendre la relève.

- Je demandais à Hermione si elle pouvait de nouveau ensorceler une mornille pour prévenir des réunions de l'AD. J'ai perdu la mienne et impossible de remettre la main dessus.
- Voilà ! s'exclama Hermione. Oui voilà, c'est pour ça que j'étais avec Fred, essaya-t-elle de se reprendre en baissant d'un ton.
- Tu aurais pu te servir de celle de George, ce n'est pas comme si vous n'étiez pas ensemble tout le temps. À part aujourd'hui, visiblement...