Deuxième tome - Onzième chapitre.

9.8K 545 419
                                    


Les rentrées à Poudlard avaient toujours eu quelque chose d'unique. Ce petit truc qui faisait que jamais l'on ne s'en lassait, que jamais Hermione ne s'en lassait. Il y avait tout d'abord la joie des retrouvailles. Puis l'excitation des premières années qui se propageait jusqu'aux plus anciens. Le regard des professeurs posé sur les élèves, certains étant moins enthousiastes que d'autres à l'idée de se trouver ici. Le visage bienveillant de Dumbledore. Les murmures qui résonnaient en écho dans la grande salle. La chanson du Choixpeau. Ce qui était moins unique, en revanche, était l'absence d'Harry. Harry qui se trouvait Merlin sait où, avec Merlin sait qui. Harry qui manquait à l'appel, ce qui angoissait Hermione.

- Il est p't'être avec Romilda Vane, il paraît qu'elle l'a invité dans son compartiment pour le voyage, proposa Ron.
- Jaloux ? demanda Ginny en haussant les sourcils.
- Harry n'est pas avec Romilda Vane, il se fiche éperdument d'elle, répondit Hermione.
- Jalouse ? imita Ron.
- Oh oui, je meurs de jalousie pour mon meilleur ami, lança sarcastiquement la Gryffondor.

Ron leva les deux mains en signe de défaite et Hermione continua à scruter la salle des yeux, à la recherche d'Harry qui commençait la rentrée comme il l'avait toujours fait, en se mettant dans les ennuis jusqu'au cou. Les derniers élèves terminaient de se mettre en place, mais aucune trace du brun à lunettes. C'est la mine contrariée qu'Hermione se tourna de nouveau vers son assiette encore pleine.

- Qu'est-ce qu'il m'agace ! Il n'est pas capable de descendre d'un train sans se mettre dans les ennuis ?
- Faut croire que non, répondit Ginny.
- Tracasse, il sait se mettre dans les ennuis, comme nous deux d'ailleurs, mais il sait aussi s'en tirer.

Malgré son angoisse, Hermione tiqua en entendant le premier mot de Ron. Tracasse. Ce mot que Fred avait si souvent l'habitude de lui répéter quand elle était inquiète, comme en ce moment. Elle n'avait pas remarqué qu'il arrivait à Ron de parler de la même manière que ses deux frères, et elle espérait que ça n'allait pas arriver trop souvent. Elle n'avait pas besoin d'une piqûre lui rappelant l'absence de Fred, qui se trouvait désormais bien loin d'elle, occupé dans son magasin de farces et attrapes.

- Il n'empêche qu'il m'agace. C'est quand même pas grand-chose de lui demander de descendre du train pour rejoindre le château sans mettre sa vie en danger !
- Tu ne serais pas à cran ? demanda Ginny, amusée.

Au moment où Hermione s'apprêtait à répondre qu'elle allait parfaitement bien, ce qui n'était pas le cas, Harry fit son apparition en se glissant entre Ron et elle, les obligeants à se décaler par la même occasion. Hermione aurait voulu être étonnée de le voir couvert de sang, mais elle ne le fut pas, ce qui la dérangea. Depuis quand la vue du sang de son ami était-elle devenue coutumière ? Il s'avéra qu'Harry n'était même pas au courant de tout ce sang qu'il avait sur le visage, et il refusa catégoriquement de leur raconter dans la grande salle ce qu'il s'était passé.

- Bien, maintenant que le problème de la disparition d'Harry est résolu, passons au deuxième problème, lança Ron au moment du dessert.
- Qui est ? demanda Hermione.
- Le harcèlement que nous subissons. Les autres élèves n'ont pas arrêté de nous demander ce qu'il s'est vraiment passé au ministère l'année dernière.
- Tu appelles ça du harcèlement ? s'étonna Hermione. Tu adores être au centre de l'attention !
- Pas pour ça, grogna Ron. Pour mes exploits au Quidditch, si tu veux, mais pas ça.
- Tes exploits au Quidditch, répéta Ginny. On aura tout entendu.

Le rouquin voulu protester, mais au même moment, Dumbledore se leva pour prendre la parole et souhaiter le bonsoir à toute l'assemblée. Ce ne furent cependant pas ses paroles qui retinrent l'attention des élèves, mais sa main noircie et cadavérique qui ne pouvait pas passer inaperçue. Le directeur de Poudlard remarqua sans sourciller que l'attention de ses élèves n'était portée que sur une partie de lui, alors d'un ton dégagé, il précisa que ce n'était rien d'important avant de souhaiter la bienvenue aux nouveaux élèves et un bon retour aux anciens.

Eternally Mine (Terminée) Where stories live. Discover now