Deuxième Tome - Premier chapitre.

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« Ressens-tu ma présence lorsque tu respires ? Ressens-tu ma présence quand personne n'est là ? »

Le trajet qui mène à notre village me paraît plus long qu'autrefois. Peut-être est-ce dû au fait que cette fois-ci, je ne laisse pas que Harry et Ron derrière moi. Je t'ai aussi laissé, alors que je venais tout juste de te retrouver après deux semaines qui m'ont paru infiniment longues. Dans la voiture, le silence règne. Mon père est concentré sur la route et ma mère regarde droit devant elle. Il en a toujours été ainsi, quand nous sommes en voiture. Même après des mois d'absence, nous ne nous parlons pas. Ça peut bien attendre notre retour à la maison. En cette cinquième année, c'est un soulagement pour moi. Je n'ai pas envie de parler. Que ce soit de toi, ou de l'année scolaire en elle-même. Et  que leur dire ? Ils ne sont pas au courant du retour de Voldemort, ils ne savent pas que le monde des sorciers n'est plus en sécurité. Alors ce silence me convient parfaitement. Il me permet de me laisser le temps de me répéter inlassablement que j'ai été la pire des idiotes en ne te répondant pas. Mais pourtant, la manière dont tu as réagi il y a plus d'une heure m'apporte une certaine satisfaction. Je m'en suis voulu de te voir inquiet, de te voir en colère, mais en même temps, je sentais mon cœur se réchauffer. Pour t'inquiéter ainsi, il faut que tu tiennes à moi. Et cette piqure de rappel est plus que la bienvenue. Nous  finissons par arriver à la maison familiale, coincée entre deux autres, dans cette rue que je connais par cœur. Certaines choses ne changent jamais, et ma rue en fait partie. Mon père m'adresse un sourire alors que je sors de la voiture, puis il s'approche du coffre pour prendre ma lourde valise.

- Ma parole ! Tu as ramené toute la bibliothèque avec toi ?

Je ris face à sa remarque et malgré la présence de mes parents, je ne peux m'empêcher de me demander comment seront ces vacances d'été. Vais-je les passer avec ou sans toi ? Ma mère ouvre la porte et deux secondes plus tard, une petite boule noire me saute dessus en jappant joyeusement.

- Vérone !

Je me baisse pour la prendre dans mes bras et elle essaye de me saluer à grand renfort de coup de langue. Sa vivacité me fait sourire, et j'entre dans la maison en la portant contre moi. J'ai eu Vérone comme cadeau de  noël un an avant mon admission à Poudlard. S'ils avaient su que je ne serais là que pendant les vacances, mes parents ne me l'auraient certainement pas achetée. Mais maintenant qu'elle est là, plus moyen de faire machine arrière. Bien sûr, le droit de lui choisir un prénom m'est  revenu, et puisque je venais de découvrir "Roméo et Juliette", c'est tout naturellement que j'ai décidé de l'appeler Vérone. Tout en la  caressant, je parle un peu avec ma mère pendant que mon père monte la valise dans ma chambre. C'est étrange, cette sensation que je ressens. Cette gène, comme si je ne suis pas à ma place. J'ai l'impression  d'avoir laissé une partie de moi à Poudlard. Quoi que non. Ne nous voilons pas la face. C'est auprès de toi que j'ai laissé une partie de moi. Mon père redescend et je leur annonce que je pars ranger mes affaires.

- Prends ton temps, me répond ma mère. Je t'appellerai pour dîner.

Je lui suis reconnaissante de me laisser être seule un moment. Une fois en haut, je retrouve ma chambre telle que je l'ai laissée avant de partir. Parfaitement ordonnée, rangée. Chaque objet est minutieusement placé, la décoration est sobre. J'ai conscience que ma chambre n'a pas vraiment de personnalité, si on mets de côté toute ma montagne de livre. Je ne m'en suis cependant jamais accommodée. Ce n'est qu'une chambre et je n'y suis que lors des vacances. Je préfère de loin le canapé de la salle commune ou celui de la salle sur demande que je partage avec toi. Du moins, que je partageais, puisque tu n'y reviendras plus. Je te chasse de mon esprit et me concentre sur ma valise que je vide toujours dès mon arrivée. Mes habits retrouvent leur place dans l'armoire, mes livres les plus importants sur mon bureau, les autres dans ma bibliothèque, et au milieu de mon rangement, je retrouve la petite boule en verre que j'avais enroulé dans une paire de chaussette pour être sûre de ne pas  l'abîmer. La boule que tu m'as offerte avant ton départ. Je suis déçue en constatant qu'elle n'est pas rouge, ce qui signifie que tu ne penses pas à moi, mais je me rassure en me disant que tu ne peux pas penser à moi à longueur de journée.

Eternally Mine (Terminée) Where stories live. Discover now