Eternally Mine (Terminée)

Troisième tome - Vingt-troisième chapitre.

« J'sais plus si j'veux mourir ou si j'veux croire toutes ces conneries que j'me raconte pour dormir et sortir de mon lit. »

« Fred.

Je crois que je peux enfin dire que je suis passée à autre chose. Quoi que non. Je retire ce que je viens de dire. Je ne pourrais jamais passer à autre chose. Comment le dire autrement ? Je crois que... je crois que j'avance enfin. Oui, c'est ça. J'avance.

J'ai fais du surplace des jours entiers. Des semaines interminables. Des mois infinis. J'ai cru n'en jamais voir la fin. J'avais beau me débattre comme une folle, personne ne m'entendait dans mon combat silencieux. Car muette était ma lutte. Cette lutte qui m'a prit les dernières forces qu'il me restait. Le peu que tu n'avais pas emporté avec toi. Mes démons s'en sont chargés.

Je ne me reconnaissais plus. Je pense que, toi-même, tu ne m'aurais pas reconnue. Je me suis éloignée de tout ce que j'aimais, de toutes les personnes qui tenaient à moi. Toutes sauf une. Cette personne qui, pourtant, contrairement aux autres, ne tenait pas tant que ça à moi. Cette personne qui n'était qu'une connaissance.

J'ai passé des nuits entières à pleurer. Des jours incalculables à regarder dans le vide. Sans ne rien voir. Sans ne jamais rien voir. Si je n'étais plus capable de te voir toi, plus rien n'avait d'importance. Si tu n'étais plus capable de dormir paisiblement, je ne devais plus l'être non plus. Une nuit paisible... quel lointain souvenir.

J'ai mis tout ce qui me caractérisait de côté. J'ai oublié les autres. Je me suis oubliée moi-même. Je n'avais plus goût à rien. Pendant tellement de temps. Tellement de temps, Fred. Le temps qu'il m'a fallu pour comprendre que j'allais devoir apprendre à vivre sans toi. Le temps que je comprenne que ton absence serait définitive.

J'ai senti mon cœur se briser tant de fois que s'en était devenu coutumier. Je ne m'étonnais plus des sanglots étouffés dans ma gorge lorsqu'il m'arrivait de vouloir parler. Je ne pouvais plus croiser un miroir sans voir mes yeux humides. Mon regard rougit. Je n'étais plus capable de penser à rien, sinon à ma douleur. Aller de l'avant me semblait insurmontable. Inconcevable.

Je n'ai pas ouvert un livre, depuis ton départ. Je n'ai pas ris, depuis ton départ. Je n'ai pas été heureuse, depuis ton départ. J'ai tout le temps froid, depuis ton départ. Et sommeil aussi. Il m'est arrivé de dormir des jours entiers. De ne pas sortir de la chambre qui m'a été attribuée durant des semaines. Dormir calmait un peu la souffrance. Juste un peu, car mes cauchemars prenaient la relève, me brisant ces courts instants de répit que j'osais m'accorder.

Je suis tellement désolée, si tu savais. Désolée pour tant de choses. Je m'en veux tellement de ne pas avoir été avec toi à ce moment. Je m'en veux si fort d'avoir été à l'autre bout du château pendant que tu poussais ton dernier soupir. Je m'en veux d'avoir de trop nombreuses fois fait passer mon amitié avec Harry et Ron avant notre relation. Je m'en veux démesurément de t'avoir quitté en t'envoyant une lettre ridicule. Je m'en veux d'avoir gâché tant de moments à tes côtés. Toutes ces erreurs que j'ai faites, toutes ces erreurs que tu as pardonné alors que tu n'aurais pas dû. Si tu savais, si tu savais comme je m'en veux...

J'ai tout laissé derrière moi. Ma famille, la tienne aussi. Harry et Ron. J'ai laissé Harry et Ron derrière moi. Je n'y arrivais plus. C'était trop dur de leur faire face constamment. De voir le manque dans les yeux de ta mère. La colère et la haine dans ceux de George. George. Ton frère aurait pu causer ma perte si j'étais restée. Ton frère m'aurait poussée au fond et je n'aurais jamais pu me relever. Alors je les ai abandonnés. Je suis partie de cette maison dans laquelle j'étais entrain de suffoquer et c'est là que je suis tombée sur la personne qui m'a empêchée de sombrer définitivement. De laisser mes fantômes me hanter. »