Vingt-et-unième chapitre.

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« Avec ou sans toi, c'est pas la même chose. C'est pas les mêmes joies... »

Un mois. Un mois était passé et les choses n'ont pas changé... Non, je me trompe en fait. Une chose a changé. Ron me parle de nouveau comme avant, si je puis dire, et j'en suis soulagée. Soulagée, mais pas que... Si au départ, j'ai été apaisée en remarquant que Ronald semblait prêt à tourner la page, je me suis rapidement rendu compte qu'une barrière invisible s'était dressée entre nous. Elle s'était élevée en toute discrétion, au fil des jours, sans prévenir, sans la moindre mise en garde. Je suis persuadée que Ron l'a remarqué également, mais je sais bien qu'il ne sera jamais le premier à venir m'en parler. Quand nous sommes tous les trois, avec Harry, les choses sont comme avant. Notre complicité, vieille de quelques années maintenant, est bien présente. Mais si Harry a le malheur de nous laisser seuls cinq minutes, et silence gênant s'installe automatiquement et la plupart du temps, Ron trouve un prétexte pour s'éclipser. Et j'en suis autant soulagée que blessée. Les choses ne sont plus comme autrefois entre Ron et moi, et elles ne le seront probablement plus jamais.

Les choses ne sont également plus les mêmes avec Fred. Rien n'est encore officiel, et elles le seraient probablement s'il n'y avait pas cette situation délicate avec Ronald. Mais je ne suis pas prête à lui infliger ça, et je ne sais même pas si je suis prête moi-même. J'ai eu peur, au départ, que Fred se lasse de mon indécision, coutumière depuis qu'il est entré dans ma vie. Mais il semble l'accepter et je crois qu'il apprécie cette situation où nous devons nous voir en cachette. Cela lui donne peut-être l'impression de franchir un interdit, et qu'est-ce qui pourrait faire plus plaisir à Fred Weasley ? George est au courant, bien entendu. Il est au courant depuis le début puisqu'il faisait partie de leur petit jeu idiot. Harry est également dans la confidence. Il y a trois semaines, j'ai ressenti le besoin irrépressible d'en parler à quelqu'un. J'ai longtemps pensé en parler à Ginny, gênée de parler de ma vie amoureuse à Harry, mais finalement, je me suis tournée vers mon meilleur-ami.

Meilleur-ami qui a su se montrer à l'écoute et compréhensif, et je n'ai pas regretté mon choix. Il a essayé de me faire comprendre que je ne devais pas construire ma vie autour de Ron, que nous étions jeunes et qu'il finirait sûrement par trouver quelqu'un d'autre à aimer. Il m'a conseillé de foncer avec Fred, de rendre les choses réelles, mais je ne suis pas encore prête. Je ne sais pas si je le serai un jour...

Mars arrive doucement. La neige de l'hiver était définitivement fondue et le printemps commençait petit à petit à montrer le bout de son nez. Les BUSE approchaient également, dans un peu plus de deux mois maintenant, et il me reste encore énormément de choses à revoir. C'est pourquoi je passe tout mon temps libre dans la bibliothèque qui est comme ma deuxième maison. Comme en ce moment, d'ailleurs, où je suis en train de réviser l'astronomie avec Neville qui m'avait demandé de l'aide il y a quelques jours. J'ai eu beau conseiller à Ron et Harry de venir avec nous, ils ont préféré sortir dans le parc, à mon grand désarroi. J'étais en train d'expliquer une donnée complexe à Neville lorsque j'entendis madame Pince grogner une phrase incompréhensible avant de finalement voir arriver Fred, tout sourire, n'écoutant pas le moins du monde les remontrances de la bibliothécaire. Bien entendu. Qui d'autre que lui, ou George, pourrait énerver Madame Pince en mettant seulement un pied dans la bibliothèque ? Il vint s'asseoir sur la chaise libre en face de moi tandis que je relevais la tête, suspicieuse.

- Salut George, salua Neville.

Je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire, momentanément fière d'être l'une des seules à parvenir à faire la différence entre Fred et George. J'ai également remarqué, il y a peu de temps, que Fred avait un grain de beauté sur le pouce, alors que George l'avait sur l'index. Le rouquin remarqua mon sourire et sa moue fut si attendrissante que j'eus l'impression ridicule de fondre sur ma chaise.

Eternally Mine (Terminée) Where stories live. Discover now