Troisième tome - Huitième chapitre

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Dormir de nouveau avec toi est incroyable. Tellement revigorant. En me réveillant, je sais que tu es là, réellement, et pas seulement dans mes  songes. J'ai cru que tu avais abandonné tout comme moi, mais pas du tout. Tu as toujours été là, dans l'ombre, silencieusement. Tu m'as laissé le temps de me rendre compte que je faisais une erreur. Tu as  voulu essayer autre chose, de ton côté. Tu as souhaité voir ce que ça donnerait avec quelqu'un d'autre. Mais malgré tout ce qui nous a séparés  depuis sept mois, c'est ensemble que nous nous réveillons, sur ce lit défait, dans cette chambre en désordre qui est la tienne. C'est la gêne qui monte en moi lorsque je ne sais pas quoi te dire, et c'est ton  sourire qui me rassure lorsque tu t'en rends compte. C'est toi. Ça a toujours été toi.

Quand mon regard croise le tien, je retrouve tes yeux rieurs. Ce regard, je l'ai attendu, je l'ai espéré chaque jour depuis mon arrivée au Terrier. Et tu me l'accordes enfin. Je te retrouve réellement, et je me retrouve en même temps. S'il y a bien une chose dont je suis certaine, c'est que sans toi, je ne suis pas vraiment moi. Je n'avance pas de la même manière. Je titube. Je trébuche. Je m'écorche. Tout semble tellement plus simple lorsque tu es là. Je sais pourtant que ce n'est que de courte durée. Bientôt, trop rapidement, nous allons de nouveau être séparés. Là encore, il s'agit de mon choix, mais c'est non négociable. "Nous sommes tous les trois."

Tu tires la couverture vers toi et je ris lorsque mon corps rencontre l'air ambiant de la pièce. J'essaye de reprendre un peu de couvertures, mais je capitule rapidement. Au bord du lit, ton pied vient à la  rencontre du mien, et tu tournes ton visage pour me faire face. Tes yeux encore endormis et tes cheveux décoiffés plus que de coutume me font sourire. Je sais que je ne suis pas près de ressentir à nouveau une plénitude semblable à celle-ci. Nous faisons comme si rien ne s'est passé, comme si nous n'avons jamais été séparés, et je ne sais pas si c'est la bonne chose à faire. Mais je n'ai pas envie d'y réfléchir. Nous n'avons pas le temps d'y réfléchir. Je veux seulement pouvoir profiter de toi tant que je le peux.

- Tu as faim ? demandes-tu.
- Beaucoup.

Tu souris et tu te lèves en emportant la couverture avec toi, posée sur tes épaules. Je me lève à mon tour, et je grimace en constatant que je n'ai rien à me mettre aux pieds. Merci à toi d'avoir eu la fâcheuse envie de me faire transplaner pieds nus. Je te suis jusque dans la cuisine et je sursaute en voyant George, installé face au bar de votre petite cuisine. Je sens instantanément que je rougis alors que ton frère me regarde d'un air moqueur, et tu sembles aussi surpris que moi de le trouver ici.

- Je vois qu'il peut s'en passer des choses en une nuit..., commente George, amusé. Avant  que vous ne disiez quoi que ce soit, je tiens à souligner que c'était mon mug préféré qui a terminé en éclat contre le mur.

Je deviens rouge écarlate alors que tu ris et je ne sais plus où me mettre. C'est donc ça que tu as lancé contre le mur, il y a quelques heures. Tu me fais signe de venir m'asseoir sur l'un des tabourets  autour du bar, et je m'exécute en évitant soigneusement le regard de George. Sans me demander ce que je souhaite boire, tu me sers un verre de jus d'orange, ce que je t'aurais dans tous les cas demandé. T'en souviens-tu ? Tu te prépares ensuite un café, et j'essaye de me cacher derrière mon verre malheureusement trop petit.

- Qu'est-ce que tu fais là ?
- C'était moi ou maman, répond George. Maman était en panique ce matin, car on ne savait pas où tu étais, et Ginny a expliqué ce qui s'est passé dans la chambre. Lorsqu'elle a annoncé qu'elle allait voir si tu étais à l'appartement, j'ai pris le relai. Et je crois que j'ai bien fait, ajoute-t-il en m'adressant un clin d'œil.

Rivalisant avec le teint de Ron lorsqu'il est gêné, je me rends compte que tout le monde au Terrier est au courant. Et tout le monde, ce n'est pas peu dire. Les Weasley, les Delacour, Harry, même Hagrid. Je ne vais jamais être capable de remettre un pied là-bas...

Eternally Mine (Terminée) Donde viven las historias. Descúbrelo ahora