DANGEROUS BULLY

Chapitre 6

Owen

Le trajet du stade du lycée jusqu'à chez moi est rapide en voiture. En moins d'une dizaine de minutes, Jacob s'était garé devant chez moi. Je dois admettre que j'étais déçu que cela dure si peu de temps. Jacob coupe le contact de la voiture et se tourne vers moi. Il a les sourcils froncés et l'air sérieux. Je me sens impressionné, je suis obligé de me tourner pour éviter son regard. Je le trouve particulièrement attirant ce soir, sa large carrure est moulée dans son survêtement de sport. Je fixe mes genoux pour me concentrer et je prie pour que mes joues ne soient pas devenues rouges.

-Écoute, finit-il par dire pour briser le silence, je vais parler à Adam pour qu'il se calme avec toi.

J'ouvre grand les yeux et le regarde, interloqué. Mon cœur bat à toute vitesse dans ma poitrine. Je ne comprends pas ce qui est en train de se passer, c'est la première que quelqu'un se soucie de moi dans cette ville, et surtout, il s'agit de Jacob. Mais pourquoi ferait-il une chose pareille ? Qu'est-ce qu'il en a à foutre ?

Il sourit gentiment face à ma surprise.

-J'aime pas ce qu'il se passe. Même si c'est un de mes meilleures potes, ça m'fait chier qu'il t'embête. Ok ?

Mon cœur continue de tambouriner dans ma poitrine, cette fois, c'est sûr et certain que mes joues doivent être rouges. J'hoche rapidement la tête, presque de manière enfantine, pour acquiescer. Jacob Anderson se soucie de moi. Jacob Anderson sera celui qui va me sauver de cet enfer. Je me mords la lèvre pour ne pas sourire comme un débile. Soudain, je me rappelle qu'il est en train de vivre l'une des pires journées de sa vie et que ce n'est pas le moment de penser à ce genre de choses. Je ne suis vraiment pas le genre de personne qui est à l'aise avec tout ce qui est formelle ou protocolaire mais je sens que je dois dire quelque chose, j'en ai surtout envi. Je réunis tout le courage en moi et j'attrape timidement la manche de son survêtement. Jacob me regarde, étonné, mais loin d'être énervé.

-Jacob, je voulais te dire que j'étais d-désolé p-pour Adrienne.

Un silence de plomb s'installe dans la voiture. J'ai les yeux rivés sur sa manche, évitant à tout prix de croiser son regard. J'espère ne pas avoir dit quelque chose qui ne fallait pas. Il finit par relever mon menton doucement avec sa main. Ce geste me déstabilise, je n'ose plus bouger. Il me sourit tout en gardant ses lèvres fermées. Je lis dans ses yeux une pointe de tristesse, ce qui me touche plus que je ne le veuille.

-Merci Owen. Bonne nuit.

Je m'empresse de sortir de sa voiture, maladroitement. Pendant que je l'entends redémarrer et s'éloigner dans ma rue, je passe une main sur ma poitrine. Mon cœur bat à toute vitesse.

Merde.