Chapitre 13

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Adam

Cela fait plus de deux heures que je suis à cette soirée et je me fais chier. J'y vois les mêmes têtes de cons qu'au bahut et les mêmes grognasses que j'ai baisées et qui me collent aux basques. Je suis sur le point de rentrer lorsque je le vois. De ma hauteur, je peux le voir se frayer un chemin dans la foule en direction des escaliers. Je ne m'attendais pas à le voir ici, je me demande qui a pensé à inviter ce rat. Il monte les marches d'escaliers en courant, je suis curieux de savoir ce qui lui prend. Inconsciemment, un sourire se dessine sur mon visage, finalement la soirée risque d'être plus intéressante que je ne le pensais.

Je me précipite à ses trousses, je ne dois surtout pas perdre sa trace. Je monte les escaliers en quelques secondes et une fois à l'étage, j'ai à peine le temps de voir la porte d'une chambre se refermer. Je suis sur le point de la rejoindre lorsque je vois Owen en ressortir. Je me précipite derrière le mur pour qu'il ne me voit pas. C'était moins une. Je le vois pénétrer à nouveau dans une pièce. Cette fois, j'attends avant de le rejoindre, je prends même le temps de m'allumer une clope. Je crache une pouffée en soupirant. Peut-être que je devrais juste rentrer. En y repensant, je lui ai donné sa dose pour aujourd'hui. Si je vais trop loin, je risque de me faire attraper. Je porte ma main à ma bouche pour me ronger un ongle. Oui, mais c'est une période spéciale, je mérite de me détendre. L'expression terrorisée d'Owen et ses supplications me reviennent à l'esprit. Je sens mes poils se dressaient sur ma peau, j'en ai besoin, il me faut ma dose. Je jette ma cigarette dans un gobelet à moitié vide et rentre dans la chambre. Quand j'ouvre la porte, la chambre est plongée dans l'obscurité, Owen est là, affalé sur le lit. Lorsqu'il me voit, il se redresse maladroitement avant de s'effondrer sur le sol. Il me semble plus pathétique que d'habitude, comme si cela était possible.

-Mais qui voilà. Celui qui m'a frappé quelques heures plus tôt et à cause de qui je vais passer mes prochains samedis au lycée.

Mon ton se veut menaçant. J'adore commencer de cette manière, je l'effraie d'abord par des paroles, ensuite je le fais espérer jusqu'à la dernière seconde que je vais l'épargner et lorsqu'il est à point, je passe à la violence physique. Comme je m'y attends, je le vois se mettre à trembler comme une feuille. Malgré ça, je le vois se battre pour se relever et tenir debout sur ses jambes pour me faire face. Je dois admettre que son affront me distrait. Ca rend les choses plus drôles. Owen se met alors à tanguer sur place. J'ai moi-même bu donc je mets du temps à me rendre compte qu'il empeste l'alcool.

-Mais...T'es bourré ?

Je le vois rougir instantanément. C'est une de ses réactions que je préfère le plus. Je le pousse à peine, et sans la moindre difficulté, je le fais tomber sur le lit. Il ne réagit presque pas et se contente de rester allongé. J'explose de rire avant de sauter sur lui. Je dois admettre que de le voir encore plus vulnérable qu'il ne l'est déjà, me fait jubiler. Je plaque ses poignets au-dessus de sa tête pour l'empêcher de bouger. Il ne montre aucune résistance. J'ai l'impression de totalement le contrôler et j'aime ça.

-Tu fais moins le malin là, hein Owen ?

Je l'entends gémir, il finit enfin par tenter de se débattre mais se rend rapidement compte que c'est parfaitement inutile.

-Laisse-moi partir !

Il prononce ses mots sans aucune conviction, ses traits sont déformés, comme s'il avait mal. Je me contente de resserrer ma prise sur ses poignets et de m'alourdir sur son torse pour accentuer sa douleur. Il gémit plus fort, un courant électrique me traverse. Je le saisis par le visage.

-Qu'est-ce que tu as bu pour être dans cet état ?

Owen secoue sa tête pour s'échapper mais je compresse d'autant plus sa mâchoire.

-Aïe ! Arrête, j't'en supplie ! J'ai bu deux verres !

Je relâche sa mâchoire avant d'exploser de rire. Quelle tafiole. Être bourré après seulement deux verres. Décidément, tout chez lui me donne une bonne raison de le frapper. Je le vois me fusiller du regard mais je n'y prête pas attention, j'adore l'humilier en pleine face. Il tente à nouveau de m'échapper en me donnant un coup de genou dans l'entrejambe. Son geste est lent et maladroit, je l'esquive sans aucun problème. Je libère une de mes mains pour lui coller une gifle de plein fouet avant de la replacer autour de ses poignets. Je vois ses larmes couler à nouveau sur ses joues. J'ai réussi à le faire pleurer deux fois aujourd'hui.

-Tu sais que là, je peux faire ce que je veux de toi, hein Owen ?

Je m'approche un peu plus de son visage. Il arbore cette magnifique expression terrorisée sur son visage. Je suis collé de tout mon long contre son corps qui semble aussi épais qu'une baguette de pain, prêt à se briser à tout moment, je suis sûr qu'il doit être en train de souffrir sous mon poids. Je plonge ma tête dans son cou, je le sens se raidir. Il émane tellement de peur que je suis sûr que je peux la sentir. Je prends une profonde inspiration contre sa peau. Il sent une odeur fleurie, une odeur de fille. Cette pensée me donne soudainement envi de le frapper. Je contracte mon poing contre l'oreiller, je l'entends échapper un gémissement d'angoisse. Je reprends une profonde inspiration contre sa nuque. Ma respiration haletante est la seule chose qu'on peut entendre dans la pièce. Owen reste immobile sous mon corps, il n'ose pas bouger. Je ne le vois pas mais il doit probablement être à deux doigts de flancher. Je me demande si il peut entendre mon cœur battre à toute vitesse. Une chaleur envahit mon corps, cette chose met mon corps dans un état inexplicable. Je sens mon entrejambe se frotter contre la sienne. Je constate avec effroi que je bande. Je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. Comment je peux être en érection juste parce que je suis contre ce truc. Je finis par m'écarter de lui pour planter mon regard dans le sien. Lorsque je découvre son expression, j'ai l'impression de devenir fou. Ses joues sont devenues roses, ses yeux sont mi-clos, sa respiration rapide et ses lèvres sont gonflées et entrouvertes. Mes yeux ne peuvent plus les quitter du regard, mon pouls s'accélère. Elles m'invitent, si je ne le fais pas, je vais devenir fou. Sans réfléchir, je me penche et plaque mes lèvres contre les siennes. 

DANGEROUS BULLYWhere stories live. Discover now