CHAPITRE 5. Les cicatrices de l'âme

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ISIS.

You broke me first - Tate McRae 🎶

Ça fait une semaine que nous sommes rentrés à la maison. Notre séjour au Mexique m'a énormément fait du bien.

En revanche, mes insomnies se faisaient remarquer avec mon visage terrifiant rempli par la fatigue. Je peux tout dissimuler, mais ça impossible.

Ils se posaient énormément de questions. J'essayais de rassurer mes proches alors que dans ma tête, c'était l'anarchie.

L'abandon de ma mère me pourchasse chaque jour et chaque nuit, dans la mesure où ce n'était pas un simple abandon. Son geste était justifié injustement.

Ça m'arrive de me demander ce qu'elle devient ? Et pourtant, je ne le devrais pas. Elle est certainement enfermée dans un hôpital pour se faire sevrer de toutes ces drogues. Ou morte... Je me souviens qu'après la mort de papa, elle est tombée littéralement dans la drogue. C'était horrible de la voir perdre tous ses sens à petit feu.

Puis ce maudit enfermement me hante et par la suite, il y a eu Dante... sujet très sensible.

La personne que j'imaginais me sauver de cette noyade est l'individu qui m'a torturé et m'a englouti dans ma tragédie. Comme si l'on ne m'avait pas assez accablé depuis l'âge de huit ans.

Est-ce que je le méritais ?

Je sors de la douche et m'essuie. Je place la serviette sur la commode et je projette un œil à mon corps dénudé dans le miroir en tournant sur moi-même comme tous les jours pour me remémorer d'où je viens.

Mon ventre est complètement abîmé par les coups de Dante. Viennent ensuite les coups-de-poing et de pied reçus dans mon intimité parce que je ne voulais pas tomber enceinte de lui. Il annonçait qu'il allait m'abîmer comme ça plus aucun homme ne pourrait m'enfanter.

Je le méritais.

Je pâlis légèrement mes mains sur toutes les parois de mon corps abîmé en laissant chuter une larme brûlante sur mes joues. Même me toucher, j'en ai bien trop peur, j'ai l'impression que je vais me démolir.

Dans cette salle de bain, c'est le seul moment où je suis en mesure de me permettre de craquer, quand je fais face à ma réalité brutale. Ici, je suis loin des regards. Seul mon regard peut me juger.

Plus personne ne pourra t'avoir Isis.

C'est moi ou personne.

Tu ne veux pas me donner d'enfant ? Donc je vais détruire tout ce qui te constitue.

Des coups, des coups et encore des coups.

Tu es qu'une sale pute...

Il a raison.

Ma main agrippe violemment le lavabo pour m'efforcer de me tenir debout. Hormis que je m'effondre tout de même sur ce sol froid malgré ma résistance. Je ne possède plus aucune force.

Ton corps m'appartient, Isis.

Tu vas être ma femme.

Je vous déclare mari et femme.

Et mes sanglots ont fusé...

Je suis son épouse et il a raison, je lui appartiens définitivement à présent.

Il maîtrisait mon vécu, il savait tout ce que j'avais vécu dans cette maison. Mon enfermement pendant une année interminable dans ce trou. Sans douche, sans me brosser les dents et avoir comme unique compagnie des rats et des souris. Et de loin la voix d'Ayden pour m'apaiser.

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