CHAPITRE 24. Avalanche de désir

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ISIS.

Le soulagement qui m'envahit en voyant Javier sain et sauf éclipse presque totalement la dureté de ses paroles prononcées.

Il entre et je le suis activement et je me dépêche de sortir Neil pour lui faire savoir que tout est sous contrôle.

Puis d'un pas précipité, je pénètre dans la chambre de Javier. Je perçois du bruit dans sa salle de bain ce qui me pousse à continuer mon chemin jusqu'à là-bas.

— Javier, il s'est passé quoi ? Explique-moi ? Demandais-je prise par la colère et l'angoisse.

— Je veux rester seul, Isis, exige-t-il d'une voix chargée de ressentiment.

Il retire son t-shirt en le jetant sur le sol et je m'approche de lui inquiète. J'inspecte silencieusement son torse afin de m'assurer qu'aucune égratignure ne se loge dessus.

Sa soirée a été désastreuse, mais le découvrir dans ses retranchements me meurtrit. J'aime voir le Javier heureux et souriant, pas cet homme tourmenté et en colère.

Je pose mes mains sur son visage bien qu'il y ait du sang dessus, je lui offre de douces caresses, mais il n'est pas réceptif. J'ai l'impression que je ne serai pas en mesure de le calmer.

— Parle-moi, je suis là, tu sais ? Articulais-je d'une douce voix.

Il se pince l'arête du nez et m'explique la tournure que sa soirée a prise.

— Et s'il t'avait tiré dessus ? PUTAIN, je l'aurai assassiné de mes propres mains, dis-je d'une voix remplie de rage en tournant sur moi-même.

— Ce n'est pas le cas, c'est le risque de toute manière, annonce-t-il durement.

Je m'approche pour prendre son visage entre mes mains une nouvelle fois, mais il ne me regarde pas, et s'éloigne de mon contact.

— Je vais me prendre une douche et tu devrais en faire de même, mais dans ta chambre.

Je fronce les sourcils en le dévisageant.

— Demain, ne m'implore pas de venir prendre ta douche avec moi et va te faire foutre par la même occasion, crachais-je en partant, mais il me rattrape par la main sans aucune hésitation.

— J'ai besoin de me calmer. Tu ne mérites pas mon humeur détestable et surtout pas lorsque je suis dans cet état, dit-il en pointant sa main sur son visage.

Je secoue la tête et n'insiste pas davantage et je me dirige dans ma chambre.

Ma douche terminée, je vais vérifier comment se porte Neil et je constate qu'il s'est rendormi. Il était bien trop bourré pour comprendre quoi que ce soit de toute manière.

Hier soir avec Javier, nous avons eu une discussion à propos de Neil. Nous sommes tous deux des adultes et nous ne pouvons pas permettre davantage que le gamin vive comme nous.

Il doit poursuivre ses études, même s'il cela se fera à distance. Javier prendra en charge tous les frais nécessaires. De plus, il faut aussi qu'il se calme par rapport à l'alcool... Sinon ça va devenir n'importe quoi cette maison.

Je lui donne un tendre baiser et je referme sa porte. Quand je me retourne, je croise Javier dans le couloir habillé uniquement d'un simple jogging noir laissant tous ses abdos dominer son torse.

— Ça va mieux ? Demandais-je en écartant mes yeux dessus.

— Non, j'ai perdu un homme ce soir.

— C'est le risque, tu l'as dit toi-même. Tu as retiré deux vies. Cela ne fera pas revenir ton homme, mais au moins Riké ainsi que ses hommes savent qu'il ne faudra plus te provoquer, dis-je en hochant les épaules avec désinvolture.

IsisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant