CHAPITRE 43. La rédemption

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JAVIER.

Les yeux d'Isis, vides d'expression, sont rivés depuis plus d'une heure sur ses pieds, pèsent lourdement dans cette chambre d'hôpital.

Nous n'avons pas eu le choix de la conduire ici pour lui faire passer des examens. Sa chute était grave, et par précaution avec Miguel, nous n'avons pas hésité.

Avant notre arrivée, il était nécessaire de mettre en place une protection à l'étage où nous nous trouvons. Les médecins qui l'ont prise en charge étaient sous surveillance constante. Nous ne pouvions nous permettre de laisser passer une erreur.

Tout lui tombe en même temps dessus, et malheureusement, elle est désormais contrainte d'affronter cette rude réalité. Qu'elle soit désagréable, difficile au point d'en perdre la tête, aujourd'hui, elle n'a pas le choix et elle en est consciente.

Ce matin, avec les garçons, nous avons appris qu'Isis et Rubi étaient sœurs.

Étonnant, non ?

Lors de ma première rencontre avec cette jeune femme, je ne pouvais m'empêcher de trouver qu'elle me rappelait quelqu'un.

Le vert intense de ses yeux m'avait frappé d'une manière particulière. Malgré l'évidence de la situation, il m'était impossible d'identifier la personne à qui elle me faisait penser.

Lorsque Isis est revenue, je ne parvenais toujours pas à saisir pourquoi cette gamine me troublait autant quand je les voyais ensemble.

Ensuite, le jour où tous mes doutes se sont dissipés et où j'ai enfin eu la certitude que je ne devenais pas fou est arrivé.

Le jour où nous sommes partis chez les parents d'Isis, j'ai aperçu une photo de sa mère qui ressemblait drôlement à la mère de Rubi. Pour moi, c'était confirmé, mais il nous fallait des preuves.

Il était impensable d'arriver devant Isis et de lui avouer une telle vérité sans preuve tangible. Déterminés avec Miguel, nous avons fait réaliser des tests d'ADN. Il lui a volé sa brosse à dents tandis que j'ai récupéré un verre dans lequel Rubi avait bu.

Cela a mis plus de temps que prévu, mais les résultats étaient positifs. Elle ne devait pas se rendre à ce repas, c'est pour cette raison que Cameron a veillé à ce qu'Andrea n'y aille pas, en pensant qu'Isis allait suivre également.

En plus d'avoir été imprudente, cette histoire ne devait pas se passer de cette manière, mais elle est si têtue.

— On peut rentrer à présent, et si tu le souhaites, je dormirai chez toi ? Formule-t-elle en me dévisageant.

Ses yeux verts ont perdu de leur éclat.

En hochant négativement la tête, je me lève du fauteuil en lui montrant qu'elle ne me fera pas changer d'avis. Quitte à la menotter une fois de plus, elle ne sortira pas de cet hôpital.

Ce lieu est un endroit sûr. Pour notre sécurité, nous versons à l'établissement une somme conséquente d'argent. Cela permet de couvrir les frais médicaux de certains patients et également pour qu'ils puissent investir dans des équipements médicaux plus modernes.

— Tu dois rester en observation !

— Dans ce lit, je ne sers à rien, Javier, et tu le sais pourtant ! M'informe-t-elle tout en me suppliant du regard.

Je ne peux m'abstenir de la regarder avec insistance, me confirmant qu'elle ne sait pas à quel point cette situation est très compliquée et grave.

— Tu vas nous servir, mais pas sur le terrain, précisais-je en m'abstenant de poser clairement les mots.

IsisWhere stories live. Discover now