CHAPITRE 39. L'épreuve du feu

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ISIS.

Un fond de musique colombienne crée une atmosphère très agréable dans mon appartement. Mon corps se laisse emporter par la mélodie, chacun de mes mouvements est synchronisé.

Il est presque vingt-deux heures et comme à chaque fois, je n'ai pas sommeil. Je m'occupe comme je le peux pour passer le temps.

Je comptais faire à manger, mais après le désastre d'hier soir où j'ai souhaité préparer un gâteau, je n'ai plus posé un pied dans mon étroite cuisine.

Pourtant, j'avais suivi à la lettre la recette de Madame Margarita, la Mexicaine, qui m'avait donné un carnet entier de recettes lors de mon séjour au Mexique.

Mon ennui s'agrandit par le manque de Miguel qui est apparemment en vacances.

Quand je m'ennuie, il ne manque jamais de venir quelques minutes discuter avec moi, même s'il n'est pas très bavard. Il répond seulement à mes questions, mais ce soir, c'est intégralement le néant.

En mangeant mes chocolats à la guimauve, je fais quelques pas de danse lorsque mon téléphone sonne, ce qui arrête automatiquement ma musique.

Je le retire de ma poche en jetant un œil sur l'écran où la photo de Neil apparaît. Mon cœur rate instantanément un battement, n'hésitant pas à décrocher rapidement.

— Bébé, qu'est-ce qu'il y a ? Demandais-je avec inquiétude en posant mes chocolats.

Au même moment, quand je lui pose cette question, un bruit assourdissant comme des morceaux de verre explose.

— NEIL ??? Hurlais-je.

Dans le téléphone, j'entends son souffle se saccader. Je peux ressentir la panique d'un adolescent et non du Neil qui tente toujours de dissimuler ses émotions.

— Isis...Javier est en train de détruire la salle de sport...les vitres...il est blessé. Il n'y a pas de garde ce soir, j'ai besoin d'aide... Personne ne me répond. Miguel est injoignable...

Je reste silencieuse en l'écoutant attentivement.

Javier va mal et ça devait finir par exploser. Hier soir ça n'allait pas, il était vide.

J'enfile à toute allure mes baskets et prends un objet dans mon tiroir ainsi qu'une arme.

— Il s'est passé quoi ? J'arrive, je suis là dans dix minutes. Reste à l'écart. Il ne te fera aucun mal, mais tu ne dois pas approcher.

En courant, je sors de chez moi en faisant signe au garde que nous devons partir tout en restant au téléphone avec Neil.

— Il était étrange aujourd'hui. Ce n'est pas normal, ce n'est pas Javier. Il...il va tuer cet homme dans notre maison, panique-t-il.

— J'arrive, mon petit cœur. Ça va aller, lui rassurais-je en entendant un autre bruit qui me déchire les tympans.

Nous arrivons précipitamment et sans aucune explication, j'ordonne au garde de m'attendre à l'extérieur.

Je sors du véhicule et ouvre la porte lorsque je découvre Neil qui m'attend près de celle-ci en étant terrifié.

Il n'est pas terrifié parce qu'il a peur de Javier, mais plutôt pour ce qu'il est en train de s'infliger.

Je vérifie son état pour m'assurer qu'il va bien avant de lui informer :

— Je vais le voir.

— Non, Isis, il te fera du mal, dit-il en attrapant ma main afin de me retenir.

IsisWhere stories live. Discover now