CHAPITRE 13. Entre désir et interdit

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ISIS.

Après cette danse, on était tous les deux mis sous pression. J'avais besoin d'extérioriser ma colère contre cette sorcière et surtout pour ce que mon corps avait éprouvé pour Javier.

C'était un irrésistible péché.

Par la suite, quand je suis partie me coucher, ça s'est transformé en un tourment sans fin. Je me suis retrouvée piégée avec cette insomnie, en proie à ma propre faiblesse.

Je lui avais imposé de ne pas dormir avec moi. Mais je suis malgré tout partie trouver son torse après deux heures de lutte intensive. C'était une nécessité pour moi qui ne devrait pas l'être.

Quand j'ai écouté les battements de son cœur, une sensation d'apaisement m'a envahie. Et j'ai eu l'impression que cela l'avait également tranquillisé. En un claquement, mon angoisse de dormir seule s'est évaporée.

Sa respiration m'aidait, son cœur m'appelait.

Je devais ne plus dépendre de lui, d'ailleurs, je ne sais pas pourquoi les battements de son cœur sont devenus mon refuge ? Au diable les questions, ça m'énerve.

Ce matin, en me réveillant, je constate que nous nous retrouvons dans le lit. Je me rappelle nettement avoir dormi sur le canapé, donc je suis vaguement troublée. Je n'ébruite rien, je me focalise plus précisément sur ma bave qui se trouve dans son cou.

Je promène délicatement un mouchoir dessus avec une pointe de malaise. J'ai pris cette habitude de dormir la bouche légèrement ouverte depuis que je suis petite. Donc j'ai cette manie de baver à chaque fois.

Ce qui me rassure, c'est qu'il ne semble pas être dégoûté par cela, ce qui me permet de me détendre légèrement et de dissiper cet embarras.

Il me demande si nous pouvons parler sérieusement.

— Accouche ! Dis-je sans détour.

Il tourne des yeux en soufflant.

— Tu fais fréquemment des terreurs nocturnes ?

Sa question passe précipitamment dans mon cerveau et je lui remue positivement la tête sans lui mentir.

— J'en ai fait hier soir, c'est ça ? Dis-je en me pinçant les lèvres avec cette sensation d'humiliation encore une fois.

Personne ne devrait apercevoir ma faiblesse. Avec Dante, j'ai essayé d'être imbattable, je l'étais jusqu'à cette opération... Après ça, j'étais à sa merci.

Je regrette tellement d'avoir pu révéler mes faiblesses et encore plus quand ce sont mes proches qui doivent se les coltiner. J'ai commencé à en faire quand mon père est mort. Et ça a continué pendant des années.

— Oui, je t'ai retrouvé sur le sol...

Je ferme les yeux légèrement, prise de culpabilité qu'il a pu assister à ça ou surtout peur d'en avoir trop dévoilé. Je pensais en avoir terminé avec tout cela bordel.

— Je suis désolée, je ne m'en souviens plus. Parfois, je peux être très brutale, j'espère qu'hier soir, je ne t'ai pas blessé, dis-je en partant examiner son visage tout en dissimulant mes émotions.

IsisWhere stories live. Discover now