CHAPITRE 17. Les mots du pardon

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ISIS.

Je suis très heureuse et par-dessus tout, c'est un soulagement qu'Andrea, Aurora et Cameron viennent passer un séjour à la maison. Je ressentais cette exigence de détenir une amie et particulièrement une présence féminine sur qui compter.

On s'est eu au téléphone hier soir et je lui ai brièvement raconté que Javier et moi, nous nous parlons plus. Je ne lui ai pas précisé les raisons, j'étais bien trop honteuse. Mais malgré cela, elle n'a pas hésité une seule seconde pour venir à mon secours. C'est une amie bienveillante.

Il y a huit ans, lorsque nous avons emménagé ensemble, nous nous sommes immédiatement entendus. Au départ, j'étais sous la défensive comme Maxi m'avait enseigné dans la maison de correction. Mais au fil du temps, notre amitié s'est construite et développée tout naturellement.

Cette femme peut paraître froide au premier abord, hautaine... Mais au fond, c'est une crème et elle possède un bon cœur.

Elle est enceinte, oui encore une fois. Nous l'avions immédiatement su quand elle avait énormément de sauts d'humeur au Mexique. Ils le méritent tellement. Cameron pourra enfin suivre sa grossesse avec elle.

Quand elle était enceinte d'Aurora, son fiancé se trouvait dans le coma. Pendant deux ans, il a été privé de tout cela. Je sais qu'au fond ça le bouleverse toujours d'avoir raté la naissance de sa fille.

De mon côté, pendant ces deux années, j'ai suivi de loin le déroulement de sa grossesse qui s'est déroulée sans encombre. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de remarquer la détresse qui la dominait. Sa famille était brisée et déchirée. Seul Javier était à ses côtés pour la soutenir.

Donc, désormais, ces deux-là méritent enfin leur bonheur.

Je suis heureuse de partager avec elle ce moment. Parce que moi, je ne posséderai jamais cette chance de vivre quelque chose de similaire. Donc que mes copines puissent profiter d'un événement aussi heureux, je suis entièrement contente pour elles.

Bien que mon cœur me pince et pleure parce que j'en ai toujours rêvé. Je n'éprouve aucune jalousie. Au contraire, je pourrai les aider à s'occuper de leur bébé et à être la tata parfaite, pauvre, mais super sympa.

D'un coin de l'œil, je l'observe, elle est totalement épuisée. Elle vomit énormément et elle est obligée de maintenir un œil quasiment tout le temps sur Aurora parce que ma petite coccinelle a trouvé un nouveau jeu.

Elle adore la provocation et c'est pour ça qu'on s'entendra à merveille quand elle sera plus grande.

Son jeu, c'est de battre son front dans le mur uniquement pour provoquer ses parents. Elle se retrouve avec plusieurs bosses et ça n'a pas du tout l'air de la déranger plus que ça. Apparemment, c'est de famille, Javier réalisait exactement la même chose quand il était petit.

Javier. Même son prénom m'écorche la bouche. Il n'a pas idée à quel point je le déteste ce putain de connard. J'ai envie de l'étrangler dans son sommeil et de savourer ses supplices pour que je le relâche.

Oui, je suis sadique, je le sais.

— J'apprécie énormément ta chambre, annonce-t-elle en élevant son visage sur la vitre qui se trouve au-dessus de nos têtes.

IsisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant