CHAPITRE 9. Les ténèbres de la nuit

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J'ai été stupide, imprudente... Comment pourrais-je annoncer à Javier que j'appartiens officiellement à un mafieux déséquilibré ?

J'ai peur qu'il ne me croie pas et qu'il doute de ma sincérité ainsi que de ma loyauté.

Il y a des vidéos, je devais paraître radieuse. Être la femme comblée et épanouie sinon il aurait exécuté ces petites. Elles avaient des bombes accrochées à leur robe, un faux pas de ma part et elles explosaient sous mes yeux.

Je me devais de les protéger, je ne pouvais pas mettre davantage leur vie en danger.

Si Javier l'apprend, il pensera que j'ai menti comme Neil doit l'imaginer en ce moment. Il remettra toute mon histoire en question et m'abandonnera. Il me laissera comme tout le monde.

J'ai surtout bien trop honte pour le lui avouer, pour moi, c'est un châtiment à l'enfer ce qui m'accroche à ce malade.

Je m'empare rapidement de mon pull en l'enfilant quand je l'entends se garer.

Je suis certaine de posséder des marques dans mon cou. Il ne doit se douter de rien et principalement ne pas apercevoir ça, je sais comment il va réagir. Neil ne peut rien lui dévoiler sur tout ce qui s'est passé aujourd'hui.

Javier me regardera avec de la faiblesse et prendra soin de moi par pitié et ça, je refuse.

La porte d'entrée s'ouvre et se met à claquer. Il monte prestement les escaliers. Parfait, il n'a pas eu le temps de parler à Neil, je pourrais le devancer.

Ma princesse ? Il faut qu'on parle, dit-il d'une voix sereine quand il rejoint ma chambre.

Mes yeux partent le rencontrer et j'ai la sensation qu'il s'est calmé. Son regard est écarté de tout ressentiment et un sentiment de soulagement me prend directement.

— Eh, ça va ? Pourquoi tu es pâle comme ça ? Demande-t-il en s'avançant précipitamment vers moi.

Ses mains viennent s'écouler sur mon visage comme il le fait fréquemment pour pouvoir m'analyser avec acharnement.

Je le contemple un instant de la même manière en étudiant chaque fragment de son visage qui passe entièrement par de l'inquiétude et de la mélancolie.

— Oui, ça va, j'ai eu une petite baisse de tension, mais Neil s'est très bien occupé de moi.

Il fronce les sourcils et j'arrive à déchiffrer de la culpabilité dans son regard.

Crois-moi, je t'en supplie.

— Tu as fait une crise de panique ? Si c'est de ma faute, pardonne-moi, je ne voulais pas Isis...

Sa voix change radicalement. En jetant un œil à son torse, je discerne qu'il respire plus rapidement. Les montées précipitées de son thorax le témoignent.

Ce n'est pas de ta faute Javier, tu n'es pas responsable de mes traumatismes. Ça aurait pu être une autre personne.

— Absolument pas et je n'ai plus du tout repensé à notre dispute, dis-je avec un sourire assuré pour tenter de soulager mon ami.

Il se pince l'arête du nez en fermant les yeux.

— Mes paroles ont dépassé ma pensée. Même si tu t'immisces dans ma vie, je ne vois aucun inconvénient à ça. La situation me dépassait et je me suis emporté. J'ai été con, nous avons toujours été comme ça tous les deux, tu le sais n'est-ce pas ?

Je lui hoche la tête en le serrant dans mes bras tout en fondant mon visage dans son cou pour humer son odeur que j'affectionne. C'est envahi de quelque chose de froid et de boisé.

IsisWhere stories live. Discover now