CHAPITRE 6. Santiago Farias

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Ça fait de longues minutes que je suis allongée dans ce coffre. Et ça fait seulement cinq minutes que ce crétin est rentré dans sa voiture.

Il n'a jamais été habile concernant la conduite, il roule constamment d'une manière désinvolte tout en freinant comme s'il possédait plusieurs vies. Je roule dans tous les sens. Je vais l'assassiner, c'est indéniable.

Soudainement, je sens la voiture s'arrêter brusquement avec un freinage rude.

J'entends plusieurs portes se fermer et des bruits de moteur de moto. Javier discute avec ses hommes. Je pourrais l'écouter pendant des heures, mais là, je suis très clairement en train d'étouffer, je n'en peux plus.

Quelle idée d'entrer dans un coffre ? Et s'il ne m'entendait pas et qu'il se met à ma recherche uniquement demain ? Je vais mourir d'étouffement.

Javier serait capable de m'oublier et il va se mettre à penser à moi dans une semaine quand mon âme aura déjà déserté mon corps.

Une angoisse épouvantable commence à grimper le long de mon échine ou une sueur froide se met à couler.

— Au secours ! À l'aide, criais-je en frappant sur la vitre en panique.

Quelques secondes après mes hurlements, le coffre du véhicule s'ouvre et trois armes sont pointées sur moi.

— C'est qui cette putain de chica ? Demande un garde d'une voix sombre.

Javier écarquille les yeux en se pinçant l'arête du nez tout en insultant dans sa barbe.

Je reprends ma respiration avec l'air frais en laissant ma tête sortir de l'habitacle.

— Je vais la tuer, putain, dit-il en me faisant sortir du véhicule avec fureur.

L'un des gardes que je n'ai jamais aperçus me scrute de haut en bas avec mépris comme si je lui avais volé son repas.

— Patron cette chica (fille) on la bute ou pas ? Les Chiliens ne vont pas tarder à arriver.

— On ne bute personne Miguel, elle fait partie de ma famille.

Ce dernier m'examine avec lassitude alors que Javier n'arrête pas de me promettre une mort très lente.

Je profite pour dévisager ce garde en lui témoignant un sourire hypocrite. Je le tuerai bien avant qu'il ne tente quelque chose.

— Isis, je t'avais ordonné quoi ? Dit-il en me poussant dans un coin.

J'ai l'impression de me faire crier dessus par mon père.

— Il faut pimenter un peu la journée, tu ne penses pas Cardona ? Dis-je en contemplant sa beauté.

Javier est habillé tout en noir, il était déjà beau quand je l'ai rencontré il y a huit ans. Mais maintenant bordel, sa beauté est à couper le souffle.

— La livraison d'aujourd'hui est pour un gros client chilien. Tu parles, je t'étouffe avec tes sucreries, dit-il en me bousculant pour rejoindre ses hommes armés qui l'attendent.

J'aimerais bien voir ça.

Je le suis et je m'installe derrière lui. Pendant que Miguel n'arrête pas de me dévisager comme si je n'avais aucune importance dans ce monde.

— Quoi ? Tu as un morceau de merde coincé dans le cul pour me dévisager de cette manière ? Dis-je sous le ton de l'indifférence.

Il écarquille les yeux en contractant la mâchoire tout en plantant l'une de ses mains sur son arme pour m'impressionner.

IsisWhere stories live. Discover now