68 - Invraisemblable alliance

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[PDV Isaak Vinogradov]



D'un simple hochement de tête en signe d'acquiescement, l'un de mes hommes frappent à la porte en bois. Après quelques secondes, je remarque qu'aucune réponse n'est obtenue. Je pousse un long soupir d'agacement puis m'avance jusqu'à la porte pour frapper une seconde fois.

-C'est Isaak Vinogradov. Déclaré-je lourdement, sachant qu'elle n'ouvre probablement pas uniquement par peur.

Après quelques secondes, la porte s'entrouvre, laissant passer la moitié de son visage au niveau de l'embrasure.

-Qu'est-ce que vous faites là.

-On doit parler. Seul à seul. Ils resteront sur le pas de la porte. Ajouté-je en voyant qu'elle jette un coup d'œil aux cinq hommes dans mon dos.

-Parler de quoi ?

-De Davidson.

Etrangement, l'américaine accepte lorsque je prononce son nom, je décide alors d'entrer sans plus attendre, alors qu'elle referme derrière moi. Elle semble gênée et atrocement intimidée. Sans mon fils à ses côtés, il n'y a plus personne pour me faire face dignement.

-Wayne sait que vous êtes ici ? Alors que j'avance de quelques pas dans l'appartement tout en observant les lieux, la jeune femme se positionne derrière une chaise de cuise, sur laquelle elle pose nerveusement ses mains.

-Et sait-il que vous avez été enlevé par Davidson il y a de ça quelques jours ? Face à ma contre-attaque, la brune perd ses couleurs.

-C'était.. non, c'était il y a des mois, vous vous trompez.

-Je ne sais pas si mon fils te confie tous ses petits secrets sous l'oreiller, mais sache que lui et moi n'avons pas la même équipe. Mes hommes sont beaucoup plus discrets que les siens, et surtout, ils ne tombent pas amoureux de la première venue.

-Aleksandr n'est pas amoureux de Leslie.

-C'est toi qui parle d'Aleksandr, pas moi.

-Et donc, quel est le rapport avec vos hommes ? Ses poings se resserrent sur le dossier de la chaise et je conserve mon air impassible.

Elle semble déjà suffisamment effrayée comme ça, je n'ai pas besoin qu'elle se mette à chialer comme une fillette devant moi.

-Ils ont remarqué ta petite absence ce jour-là, cinq minutes, ce n'est pas grand chose, mais c'est suffisant pour Davidson, n'est-ce pas ?

Je patiente quelques secondes, mais voyant qu'elle ne répond rien, je décide de reprendre :

-Tu n'as rien dit à mon fils, juste ?

-Si vous saviez, pourquoi vous n'êtes pas intervenus !

-Parce que ta vie n'a pas beaucoup de valeur pour moi. Mais elle semble en avoir pour mon fils. Alors j'ai quelque chose à te proposer.

-A me proposer ?!

-Exactement. Malgré l'animosité entre nous, je crois que nous allons devoir apprendre à nous faire confiance. Déclaré-je, bien que ça soit à contre-cœur.

Inéluctable châtimentWhere stories live. Discover now