Chapitre 18

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Hélios

J'ai couché avec pas mal (beaucoup) de femmes. Mais coucher avec Effy s'est vraiment différent que de s'envoyer le dernier mannequin en vogue de Victoria Secret. Elle ne vous fait pas l'amour. Non, elle vous prend de tout son être. Je savais que c'était prévisible que l'on finisse par succomber, il y avait bien trop de tension  entre nous. Mais la manière dont cela s'est passé a été tellement surprenante. J'avais envie de la dévorer et pas seulement du regard. Je voulais la posséder, d'une façon indécente. Et quand je l'aperçois couchée sur le ventre en train de rire aux éclats pendant qu'elle se fait masser, je meurs d'envie de recommencer.

J'avance à pas de loup jusqu'à elle en faisant signe à la masseuse, qui n'ose pas me regarder, dans les yeux de ne pas s'arrêter. Miss singulière s'est calmée. Elle a reposé la tête et a fermé ses yeux. Des gémissements de plaisir s'échappent de ses lèvres pendant que la masseuse s'applique à malaxer ses cuisses de haut en bas jusqu'à la courbe de ses fesses recouvertes d'une foutue serviette. Omar aussi prend son pied. Mais ses cris à lui sont beaucoup moins excitants. Je tente de l'oublier et applique de l'huile sur mes mains. Je fais comprendre à la masseuse que je vais prendre le relais et elle s'écarte, les joues toutes rouges. Je me place sur le côté du dos luisant d'Effy et place mes mains dessus. Elle ne m'accorde pas plus de dix secondes avant de se rendre compte du traquenard et se retourne dans un sursaut. Les traits de son visage apaisés se tirent immédiatement. Mais elle a oublié qu'elle était nue et malgré son agacement je ne me prive pas de baver sur ses tétons. Elle comprend vite mon jeu et pose une serviette sur sa poitrine en me regardant sévèrement.

J'aimerais avoir cette fille dans mon lit tous les soirs.

Ses iris turquoises qui se sont plantées dans les miennes me déstabilisent. Mais je relève le défi, je ne détourne pas les yeux.

-Laissez-nous, j'ordonne aux masseuses sans bouger d'un cil.

Elle craque la première lorsque Omar s'apprête à les rejoindre. Le regard qu'elle lui lance est menaçant et il part se rasseoir à sa place immédiatement.

-Bonjour, je dis en souriant.

-Bonjour.

Elle joue la carte de la fille détachée mais ce que je lis dans ses yeux quand ils s'égarent sur mon cou, où elle a laissé des traces quelques heures plus tôt, ne trompe pas. Je ne la laisse toujours pas indifférente.

-Est-ce que tu as apprécié ta journée ?

-C'était dément ! répond Omar à sa place.

Effy lui lance à nouveau son regard assassin, qu'elle arbore un peu trop souvent à mon goût, avant de se tourner vers moi.

-C'était sympa, répond-t-elle sur un ton arrogant.

-J'espère que ça a aidé à te détendre, je t'ai senti plutôt à cran hier.

Elle passe sa langue sur ses lèvres et je devine que je l'ai piqué.

Un point pour Hélios !

-Je ne me rappelle pas de grand chose, j'ai dû abuser du champagne.

Elle ment, je le sais, je le vois !

-Et du scotch aussi.

Elle rougit et je marque encore un point. C'est un jeu dangereux, mais c'est un jeu qui me plaît. Un léger sourire se forme dans le coin de ses lèvres et je remporte la partie. Mais je ne m'arrête pas là et sort une nouvelle carte de ma manche.

-J'ai réservé un restaurant italien au bord de plage pour ce soir.

-Effy adore la bouffe italienne ! lance Omar.

L'intéressée le fusille encore du regard mais cette fois-ci Omar lui souffle un baiser en guise de réponse. Quand elle lui répond par un majeur en l'air je me met à rire.

Il faut croire que le spa n'aura pas réussi à la détendre.

-Alors est-ce que ça te dit ? je tente quand même.

-On aura fini à temps pour prendre l'avion ?

-Tu sais que l'avantage d'avoir son propre avion c'est de choisir l'heure à laquelle il décolle ?

L'étalement de richesse n'est pas ce qui marche sur elle mais voir ses yeux rouler sur un air méprisant est tellement sexy. Elle hésite encore et je sors alors mon joker.

-Omar tu es le bienvenu évidemment.

-C'est gentil mais j'ai un rencard ce soir. Je compte bien atteindre le septième ciel encore une fois avant de partir d'ici !

Je le comprends tellement !

Effy rougit à nouveau. Ça me plaît de savoir que l'on a les mêmes images qui nous reviennent en tête au même moment.

-Alors Miss singulière, tu me l'offres enfin ce verre ?

Je la défie.

Il y a plus qu'un simple verre en jeu, on le sait tous les deux. Elle me toise avec ses grands airs mais à son sourire je devine qu'elle va accepter.

-C'est d'accord, répond-t-elle.

J'esquisse un sourire satisfait.

Il est temps de jouer la dernière manche Miss singulière.

Nos âmes tourmentéesWhere stories live. Discover now