Chapitre 21

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Effy

J'ai fait semblant de dormir pendant tout le voyage du retour. Déjà parce que je n'arrivais pas à assumer mon comportement de ce week-end mais aussi parce que le regard magnétique d'Hélios a pesé sur moi pendant tout le vol. Et je le sens encore, alors que Omar et moi sommes en train de massacrer un tube légendaire de Britney Spears. La musique se termine et Omar demande à Estienne de le déposer ici. Je regarde à travers la fenêtre et ne reconnais pas notre immeuble. On est devant l'Absolut et Omar s'apprête à me laisser entre les mains de ce prince de malheur. Ne m'abandonne pas ! Je le fixe avec des yeux de chien battu en espérant qu'il entende le message mais ça ne marche pas, il ouvre la portière.

-Amuse-toi bien, chuchote-t-il dans le creux de mon oreille avant de descendre.

-Je te hais.

Il rit et dépose un baiser sur ma joue.

-Votre Altesse ce fut un plaisir !

Il fait un signe de la main et referme la portière en me laissant seule avec ce dangereux prédateur.

Ma peau encore salée par l'air marin semble être en feu tant le regard d'Hélios est brûlant. Je tente alors de détourner le mien,mais le souvenir du corps nu d'Hélios me soulevant dans les vagues tourne en boucle dans ma tête. Dans le déferlement de la marée nos lèvres s'étaient retrouvées extrêmement proches l'une de l'autre. J'ai bien failli l'embrasser à ce moment-là mais je ne l'ai pas fait. Pas parce que je n'en avais pas envie. Mais parce que je n'en avais pas le droit, pas après ce que je venais de lui dire.

Le silence qui règne dans l'habitacle est de plus en plus pesant et les dix minutes qu'il a fallut à Estienne pour me ramener chez moi m'ont semblé durer une éternité. Je rassemble mes affaires qui traînent sur la banquette et me prépare à sortir. Hélios ne dit rien et continue de me regarder comme le dessert que l'on a pas eu le temps de manger. Je ne compte pas m'attarder pour les au revoir. C'est déjà un miracle qu'il ne m'ait pas sauté dessus alors je ne vais pas le provoquer davantage. Je me contente d'un sourire poli et saisis la poignet. Mais avant que je parvienne à l'ouvrir il attrape mon bras et me force à rester en suspens, à deux centimètres de sa bouche.

-Il fait chaud dans tes yeux, murmure-t-il.

Il faut que je parte d'ici, tout de suite !

Je rassemble le peu de détermination qu'il me reste et sors sans me retourner. Je claque la portière et Hélios descend la vitre en me regardant avec des yeux charmeurs.

-Á bientôt Miss singulière.

-Adieu Votre Altesse, je réponds sûre de moi.

La vitre remonte et le visage envoûtant d'Hélios disparaît peu à peu.

Ce mec me déstabilise, je suis obligée de me l'avouer. Mais il est hors de question que je me laisse avoir.

Je rentre dans l'immeuble et monte les marches en me demandant comment je vais m'y prendre pour arranger tout ce bordel quand je tombe sur l'un des plus gros problèmes de ma vie.

Tyler.

Encore shootée par l'adrénaline de ce week-end je tente de rebrousser chemin. Mais il me fait signe de ne pas bouger. Je bascule alors un an et demi en arrière, quand ses beaux yeux verts arrivaient à me faire tout accepter. J'avance l'estomac noué et la gorge sèche vers celui qui a bousillé ma vie.

-Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu devrais être en prison.

J'essaie de dissimuler la peur dans ma voix mais mes mains tremblent. Tyler me dévisage avec un air supérieur qui fut un temps m'aurait fait mouiller ma petite culotte. Aujourd'hui il me donne envie de vomir.

Nos âmes tourmentéesWhere stories live. Discover now