Chapitre 1 : Rosalia Suarez

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J'observe les élèves de ma classe, montre luxueuse 7500$. Le dernier sac YSL4200$. La dernière paire de Basket collaboration entre Balanciaga et Gucci, 1000$.

« Tu pars où en vacances cet été ?

Je tourne la tête vers ma gauche, surprenant la discussion entre deux élèves de ma classe.

"Probablement dans la villa de mon père à Tahiti mais ça me saoule on y va tous les étés. Et toi ?

-Je fais un safari au Kenya mais la flemme c'est la 4ème fois qu'on y va.

-Vous parlez des vacances ? On pourrait s'organiser un truc ensemble j'ai eu un appart sur Tokyo pour mes 18
ans. »

Je tourne la tête en soupirant, mon regard tombe sur mes baskets, des vieilles Nike que j'ai récupéré à mon grand frère. Elles ne sont même pas à ma taille. Je passe la main dans mes cheveux.

Je déteste cette école, je déteste cette vie. Plus que trois mois à tenir je ne sais pas comment je vais y arriver. Depuis que je suis dans ce lycée de gosse de riche, j'ai l'impression de m'enfoncer. Je ne supporte plus leurs remarques, leurs réflexions et leur harcèlement. Cela me renvoie à ma propre situation d'élève boursière encore plus pauvre que la plus pauvre de leurs domestiques.

Je soupire en jetant un coup d'œil à mon téléphone, plus que 10 min de cours et je suis enfin en Week end. Bizarrement cela ne me réjouit pas plus que ça. Vivre au quartier c'est parfois difficile, j'ai l'impression de trouver ma place nulle part.

"Dring".
Enfin, la sonnerie retentit. Je ramasse mes affaires et les range dans mon sac. J'essaye de sortir rapidement de la classe pour éviter leurs remarques et leurs regards. Mais en sortant j'entends Emma et sa clique m'apostropher. Je soupire, j'essaye de passer mais elles me bloquent le passage.

"Eh gros boudin". Elles s'esclaffent.
Gros parce que je suis grosse, et boudin et bien comparé à ces filles je ne suis qu'un boudin. Emma me barre le passage. C'est un cliché ambulant, elle est grande blonde, bronzée. Des yeux d'un bleu profond un nez fin, une bouche pleine et un corps parfait. Des mensurations dignes des plus grandes mannequins de la planète. Comme vous pouvez l'imaginer, elle est pleine d'humilité.

"Laissez-moi passer".

Elle est accompagnée de Tessa une brune sublime d'origine coréenne, avec une montre à 20 000 dollars, c'est sa meilleure amie, même si je ne sais pas si on peut parler d'amitié, j'imagine que c'est leur méchanceté qui les a rapproché.

Elles rigolent, l'attroupement ameute d'autres élèves de la classe, bien évidemment le professeur garde la tête baissée sur son bureau. Emma est la fille du procureur général de Dismal City personne ne voudrait risquer de se mettre à dos cet homme. Et surtout pas un petit professeur comme lui.

"Dis-moi sale grosse vache, tu ne crois pas qu'il serait temps de te mettre au régime ? Moi qui croyais que les pauvres n'avaient rien à manger. Tu vois si tu étais mince tu pourrais mettre une jupe comme nous plutôt que ce pantalon difforme qui moulent tes cuisses d'hippopotame".
Les autres rigolent, certains chuchotent gros tas, gros boudin, sale grosse. Nous sommes en terminale et ils ont encore des comportements de collégiens. Ce serait mentir de dire que ça ne me fait pas de peine. L'on pourrait croire que je me serai habituée aux insultes mais j'ai une boule dans la gorge. Je l'avale et prends une grande respiration.

"Je suis grosse et ? Au moins rien n'est faux, contrairement à ton nez".
Elle devient rouge de colère. Je pense que c'est ça qui l'énerve encore plus, le fait que je ne me laisse pas faire. Je suis peut-être pauvre, grosse et moche mais j'ai une certaine dignité. A force d'entendre ces remarques j'ai fini par m'endurcir, mon cœur s'est endurci il s'est cristallisé.
J'entends quelques rires discrets personne ne veut se fâcher avec elle.

"Bouge, tu bloques le passage j'ai des trucs à faire" dit une voix grave et masculine.
Je pourrais reconnaître cette voix entre milles. Elle me fait frissonner et hante mes nuits lorsque je n'arrive pas à dormir.

Elle lève la tête et cligne des yeux.

"Oh euh pardon Enzo..." dit-elle d'une voix mielleuse.

Elle se décale avec Tessa de la porte de la classe, et j'en profite pour me faufiler derrière lui.

Enzo BIANCHI, comme son nom l'indique il est italien. Son père est l'un des parrains de la mafia de cette ville. C'est une famille de mafieux hyper puissante et importante. Sa famille est très fortunée ils ont fait fortune dans l'immobilier et la banque, mais surtout dans des affaires de drogue et de business pas très légaux. Personne ne sait exactement comment ils sont devenus l'une des familles mafiosi les plus importantes de la ville, mais ça lui donne une aura sombre qui a consacré sa popularité. Comme s'il avait besoin de ça.

Je me rends à mon casier pour récupérer mes affaires et rentrer, je le regarde avancer dans le couloir du lycée vers la porte d'entrée. Même de dos il est beau. Mon cœur s'emballe, comme celui de toutes les filles qui croisent son chemin.

Je secoue la tête, ce n'est pas le moment de penser à lui. Je dois quitter Business Center, le quartier huppé de la ville où se situe le lycée pour rentrer sur South Dismal, plus particulièrement dans le quartier latino.

Je sors du lycée je descends les marches des escaliers qui mènent au lycée. Tout sent le fric dans ce quartier, des rues propres et pavées, aux voitures qui passent dans la rue aux grands grattes ciel qui entourent le lycée. Mon lycée c'est un vieux bâtiment on dirait une espèce de château ancien. Il est grand construit avec des pierres sombres. C'est un petit Poudlard en plein cœur de la ville ça dénote un peu avec le reste des immeubles modernes du centre mais je le trouve tout simplement magnifique. Je me souviens, j'étais tellement heureuse lorsque j'ai été admise dans ce lycée. C'était un miracle qu'une pauvre comme moi venant d'un des collèges les moins côtés de la ville, me retrouve dans le meilleur lycée de Dismal. Mon père était tellement fier de moi, mon petit frère aussi. Mon abuelita en a pleuré de joie et a invité presque toute notre rue pour fêter ça.

Je ne sais si pas c'est un coup du sort ou du destin. Mais le maire de Dismal City aux États Unis a décidé de sponsoriser chaque année un élève de chaque sexe des pires établissements de la ville pour les envoyer dans les meilleurs lycées de Center Neighborhood. Il voulait, je pense, créer plus de mixité sociale. Même si ce n'est pas avec seulement 2 élèves que tout va changer. Je salue quand même l'initiative car tout est financé, l'école ainsi que les manuels scolaires, l'ordinateur qu'on nous demande de transporter à l'ère du numérique, et nous avons même un système de bourse pour les transports. Heureusement d'ailleurs, parce que je n'aurai jamais pu m'en sortir financièrement avec tout ça. C'est à peine si on arrive à joindre les deux bouts, alors que je travaille à côté. Dismal City fait partie des villes les plus riches mais aussi les plus dangereuses des États Unis. C'est une ville nouvelle, construire au XX ème siècle. C'est une ville énorme où s'y côtoie richesse et attractivité mais aussi corruption et misère. C'est une ville de paradoxe avec les plus taux de chômage du pays et les plus grosses fortunes du pays. Cette ville s'appelle Dismal car la ville a un côté lugubre elle fut construite sur une colline qui donne directement sur l'océan. La colline fait planer une ombre permanente sur la plage.

Mon père tenait un restaurant qui marchait plutôt bien, nous vivions toujours à South Dismal mais dans un quartier moins défavorisé. Sauf que ma mère est tombée gravement malade, le système de santé aux États-Unis est totalement injuste. Il a dû contracter des crédits pour pouvoir payer ses soins, et il a perdu le restaurant. Ma mère est décédée de cette foutu maladie, nous avons tout perdu avec son décès. Les créanciers ont récupéré le restaurant, mon père a plongé dans l'alcool pendant une période, heureusement mon abuelita nous a hébergé un moment. Mon grand frère a essayé de travailler pour nous, mais quand on est typé et qu'on vient d'un des quartiers les plus pourris de la ville c'est difficile de trouver du travail. Nous avons fini par trouver un logement dans le Sud de la ville, l'un des quartiers les plus défavorisés de DMC la contraction de Dismal City, où l'insécurité la violence et le trafic de drogue règnent.

Je pose ma tête sur la vitre du métro et je soupire, j'en ai marre de me faire martyriser par ces élèves. Quand on est née du mauvais côté, la vie n'est vraiment pas simple j'aimerais que les choses s'arrangent pour moi...

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Voilà la première partie! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire 😎 Little_Orchid 🥀

Bianchi Empire Tome 1 Where stories live. Discover now