Chapitre 3 Rosalia:

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J'arrive au quartier, il s'agit d'une longue rue avec tout un tas d'immeubles délabrés. Je marche vite car depuis que mon grand frère est en prison je ne me sens pas trop en sécurité. Même si je sais que personne n'osera me toucher après tout il travaille pour un gang qui a une certaine importance ici. Et il se retrouve en prison pour avoir protégé le chef du quartier. Ce n'est pas le grand chef du gang, c'est le sous sous sous chef, je n'y comprends pas grand-chose mais en gros c'est ce type qu'on appelle Kaiio qui gère la vente de drogue des petits du quartier. Enfin bref, un soir chose rare, la police a fait une descente dans leur entrepôt et mon grand frère pour protéger cet homme s'est livré lui-même à la police. Il n'a rien voulu dire ni avouer, alors on lui a collé 2 ans de prison. Depuis, au moins on n'embête pas ma famille. Même si je n'ai aucune confiance en ces types.

Je traverse la rue tête baissée, il y a des poubelles qui s'amoncellent sur le trottoir les éboueurs passent rarement. Personne ne vient ici, c'est totalement abandonné. Les camés sont avachis sur le trottoir, des jeunes sont posés devant un des immeubles avec de la musique et des cigarettes. Il y a plusieurs immeubles en brique rouge fonces collés les uns aux autres et abimés avec des tags comme "Fuck the police " dessus. Ça change de la vision que j'ai au lycée.

Je soupire et pousse la porte de mon immeuble. Je déteste vivre ici, même si j'ai grandi chez les pauvres, nous n'avons jamais été aussi pauvres que maintenant. Je monte les escaliers qui puent la pisse puis j'arrive à mon étage. J'ouvre la porte de chez moi. J'appréhende, car je ne sais pas dans quel état je vais trouver mon père.

L'appartement est petit, il y a trois chambres une petite entrée où je dépose mes chaussures les murs sont jaunes et délavés. J'avance et j'y trouve la cuisine c'est une petite cuisine d'époque toute blanche mais là aussi les murs ont jauni. Puis il y a le salon c'est vraiment très simple un canapé gris un fauteuil noir, le préféré de mon père une petite table basse en bois et une télé.

Je trouve mon père assis face à la tête il s'est endormi sa bière dans la main. Purée, qu'est-ce que je déteste l'alcool. Je m'approche de lui le secoue doucement pour le réveiller.

"Papa ?"

Il ouvre les yeux doucement.

Je déteste son odeur quand il boit, j'ai une grimace de dégoût. Il ouvre les yeux et sourit en me voyant.

"Oh mi hija..
Je déglutis.

-Papa il est bientôt 18h prépare toi pour aller au travail..."

Il se lève mais trébuche car il ne tient pas debout. Je déteste le voir comme ça j'ai les larmes qui me montent aux yeux, ça me brise le cœur. Mon père n'a pas supporté la perte de son restaurant, mais surtout la perte de ma mère, il a sombré dans l'alcool. Je sais qu'il essaye de faire des efforts mais depuis que mon frère est en prison son état empire. Je m'inquiète pour lui j'ai peur que son foie lâche. Il tient à peine debout il ne va pas pouvoir aller au travail ce soir. C'est de plus en plus fréquent, je vais devoir appeler son patron pour l'excuser. Il travaille à l'usine de nuit. Mais j'ai très peur qu'il se fasse renvoyer. Déjà qu'on tient à peine nous devons terminer de rembourser les dettes s'il est renvoyé je ne sais pas comment on va faire. Je soupire, et je le dépose dans sa chambre, il s'endort en deux secondes.

Je me rends dans la salle de bains pour me doucher rapidement je ne voudrais pas utiliser toute l'eau chaude, et je travaille ce soir. Je mouille mes cheveux et j'essaye de façonner mes boucles en me regardant dans le miroir. Je sais que j'ai l'air négligé je ne prends pas suffisamment soin de moi mais je n'ai pas d'argent à dépenser dans des produits de beauté. Je sors de la douche et enfile des sous-vêtements propres. Je regarde mon reflet et mon corps dans le miroir encastré de la salle de bains. Je repense aux paroles des filles de ma classe, j'essaye de paraître forte mais ça me fait mal. Je déteste mon corps je déteste cette forte poitrine qui parfois me fait mal au dos, je déteste ce ventre parfois j'ai envie de le couper pour le faire disparaître. Je déteste mes grosses cuisses et mes mollets et je ne parle pas de mes énormes fesses qui me complexent énormément. J'aurais tellement aimé avoir un beau corps au moins j'aurais eu ça pour moi. Mais non j'enchaîne tous les défauts un physique banale un corps ingrat et en plus je n'ai pas d'argent. Je prends une longue inspiration.

Bianchi Empire Tome 1 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant