Chapitre 10

70 10 22
                                    


Elena


Il est à peine 2 H de l'après-midi lorsqu'Ian se présente à mon bureau avec une part de gâteau à la main.

— Vous voulez goûter mon moelleux au chocolat ?

Je souffle d'agacement et penche la tête vers ce qu'il me tend. Comment lui dire que si je mange des salades tous les midis, c'est pour éviter d'être tentée par ce genre de gourmandises ?

— Non, merci.

Il hoquette de surprise, mais je sais qu'il se fiche de moi. Il ne peut pas s'en empêcher. Apparemment, c'est devenu un hobby.

— Vous me blessez. Allez, juste une bouchée ?

Je lève les yeux au ciel et cède. Peut-être qu'il finira par me laisser travailler après ça ! Et puis d'abord, qu'est-ce qu'il fiche à faire des gâteaux au lieu de surveiller ses mesures ?

Je fais pivoter ma chaise roulante jusqu'à lui et attrape la cuillère de ses mains que je fourre dans sa part. J'en récupère un petit bout et l'avale.

La texture est moelleuse, bien qu'un peu sèche. On... ne sent quasiment pas le chocolat. Combien de plaques a-t-il mis dedans ? Ou combien de carrés, plutôt ?

Ian me sourit et hausse plusieurs fois les sourcils.

— Alors ?

— C'est vraiment mauvais.

Je me retiens de sourire de satisfaction devant son air déchiré. Oh le pauvre, je l'ai blessé au plus profond de son être.

Eh bien on est quitte, mon bonhomme.

Je me recule en roulant jusqu'à mon poste ordinateur.

— Retournez bosser. Vous êtes meilleur dans votre travail qu'à la pâtisserie.

Je n'entends plus rien pendant un instant et suis soulagée de pouvoir me remettre à mes tâches lorsque son visage débarque à quelques centimètres du mien. Je sursaute et me pousse.

— Vous admettez enfin que vous me trouvez doué ?

Un pouffe de rire m'échappe.

— N'allez pas jusque-là.

Son sourire s'agrandit. Il ne va jamais me lâcher la grappe ! Je ne suis pas sa copine de récréer, mais sa collègue de TRA-VAI-L.

— Bon, laissez-moi maintenant !

Je le chasse en agitant mes mains et il finit par céder. Non sans rire de plus belle dans mon dos.

Ah...

Si on m'avait dit que j'hériterais d'un gamin pour collègue de prison, j'aurais tout de suite supplié monsieur Robinson de m'envoyer ailleurs. Même si, plus les jours passent, et oui, moins ça devient insupportable d'être ici. Parce que malgré tout, je suis toujours dans mon élément et je peux toujours faire quelques calculs dans mon coin.

Mes collègues me manquent de plus en plus aussi... ainsi que mon père, mais je ne suis pas seule. Même si la solitude est une copine de longue date, je crois que j'aurais fini par être mal à l'aise, seule, dans ce grand dôme. On peut dire que Ian fait l'animation.

Je devrais appeler mon père ce soir pour prendre des nouvelles et lui raconter mes propres... péripéties, si on peut appeler ça comme ça.

Je termine mes vérifications de données de la journée plus tôt que prévu. Je range toutes mes mesures et mes analyses graphiques dans un dossier pour que Ian y jette un œil sur notre espace numérique commun et éteint mon PC.

Les étoiles dans tes yeuxTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang