Les étoiles dans tes yeux

Chapitre 21

Elena

Les draps se froissent sous mon corps nu. Je le rabats avec prudence sur mon buste pour me cacher. Me cacher de qui ? De quoi ? Je l'ignore encore.

Les premiers rayons du soleil ont déjà pénétré dans la pièce, l'astre s'élevant dans le ciel. Je suis donc bien réveillée depuis trois bonnes heures. Mon cœur bat à cent à l'heure lorsque je me redresse doucement sur le bord du lit, par peur de le réveiller.

Je n'arrive pas à croire ce qui s'est passé cette nuit et j'arrive encore moins à croire que Ian soit, lui aussi, nu comme un vers dans mon dos. Sa respiration calme et régulière m'indique qu'il dort à poings fermés.

Ma gorge est si sèche.

Comment ai-je pu ? Comment ai-je pu me laisser séduire ? Comment ai-je pu finir par coucher avec mon collègue ?

Un mélange d'émotions alourdit ma poitrine tandis que je récupère mes vêtements jetés au sol. Il suffit que j'en touche un pour me rappeler instantanément de quelle manière Ian me l'a arraché. Mon corps s'embrase à nouveau et je pince les lèvres pour me retenir de faire le moindre bruit.

J'arrive à m'extirper de sa chambre et file sous ma douche, de l'autre côté du couloir.

C'est ça ! C'est parce que nous sommes colocs, donc collés l'un à l'autre toute la journée et que nous n'avons personne d'autre à qui nous confier. C'est pour cette raison que j'ai fini dans son lit.

Pourtant, j'ai beau essayer de me convaincre de cette foutaise, je sais que c'est faux. Call est là, Chan est là. Pourquoi est-ce que je ne ressens pas la même attirance pour eux ? Pourquoi mon corps ne palpite pas à la simple entente de leur prénom ?

Oh, je sais pourquoi... Mais c'est une mauvaise idée. Cette nuit ? C'était une monumentale erreur.

Des frissons parcourent mon corps sous l'eau chaude et délicate qui détend peu à peu mes muscles.

Je serre les poings contre le mur carrelé. Je me sens tellement impuissante et stupide ! C'est la première fois de ma vie que je suis aussi perdue et incapable de comprendre ce que je veux.

Ça me met foutrement en rogne !

J'ai beau être ensevelie par une tornade d'émotions contradictoires, je ne peux arrêter de penser à ses douces lèvres sur ma peau. Sa langue jouant avec la mienne, ses doigts glissant sur mes parties intimes.

Mon rythme cardiaque s'emballe. Je tourne le robinet sur l'eau froide pour m'aider à me calmer, en vain.

Ce que j'ai ressenti cette nuit était un pur plaisir. Je me suis sentie moi, avec Ian. Je me suis sentie libre et en confiance. Je ne me souviens pas avoir éprouvé ce type de sentiment avant-hier soir.

Mais je ne peux pas l'admettre. Non, je ne peux pas ! Ma vie est déjà un assez gros bordel pour que je rajoute une merde à l'équation...

N'est-ce pas ?

Je termine de me laver et sors de la douche en enroulant une serviette autour de ma peau humide. Séchée et vêtue, je m'échappe par la porte bétonnée que je referme avec délicatesse. Je ne pourrais l'éviter toute la journée, j'en ai conscience.

Alors que je me dirige vers le poste de sécurité pour rendre visite à l'agent Call, je le trouve devant un 4x4, prêt à partir.

— Call ?