Les étoiles dans tes yeux

Chapitre 22

Elena

 — L'ISS*, monsieur, a été construite en orbite en 1988. Voyager 1** est la première sonde à être allée aussi loin dans notre système solaire et à avoir dépassé Neptune. Et, Proxima Centauri*** est bien la planète la plus proche de chez nous à 4,244 années-lumières et pas 5 années-lumières. J'ai donc gagné la partie.

Ian en est bouche bée. Ses yeux exorbitants me fixent depuis la première seconde qui suit ma tirade.

Il a voulu tester mes connaissances ? Bien. Je suis à la pointe du savoir scientifique. Je peux même lui donner la distance qui sépare le trou noir au milieu de notre galaxie de celui d'Andromède, notre voisine. Les chiffres, ça me connaît, mais pas que.

Je lui souris en haussant un sourcil.

— C'est toi qui as voulu que je joue aux devinettes avec toi.

— Oui, pour essayer d'oublier qu'on a plus que deux jours pour préparer notre présentation au grand patron. Je n'en attendais pas moins de toi, c'est vrai, répond-il.

Mes lèvres s'agrandissent et j'acquiesce.

Parlons-en de cette présentation et du grand patron – alias mon bourreau, alias monsieur Robinson. Pas plus tard qu'hier soir, nous avons reçu un mail pour nous informer d'une date et d'une heure de réunion en visioconférence avec lui. Nous devons donc préparer un rapport à lui communiquer par mail, ainsi qu'un petit diaporama pour expliquer comment nous en sommes venus à calculer la vitesse de la lumière projetée par la nouvelle étoile que nous avons découverte.

C'est un projet à la fois excitant, parce que ça me rappelle mon vrai travail de recherche, mais aussi terrifiant parce que dans deux jours, après notre présentation orale avec Ian, je vais devoir m'entretenir en privée avec Robinson sur mon avenir au sein de la NASA. Dans ce cas précis, rien n'est moins sûr.

Ian commence à ranger peu à peu les cartes de jeu de son Quizz sur l'Espace tandis que je jette à la poubelle les déchets de notre repas.

Quatre jours se sont écoulés depuis que notre relation a... disons... évoluée. Je ne sais pas si je suis prête à donner un nom à ce qui nous relie, mais j'imagine que les baisers que nous échangeons le soir avant d'aller dormir ou le lendemain en nous retrouvons sont signifiants. Bien que nous soyons toujours sur notre lieu de travail, nous nous autorisons quelques libertés en dehors des heures propices.

Enfin, c'est surtout lui qui me vole des baisers, la plupart du temps. Il essaie actuellement de poser ses lèvres sur ma nuque. Un frisson me parcourt brutalement, mais je le refrène en serrant les dents pour ne pas sursauter.

Ses mains glissent contre mes hanches et ma peau frétille agréablement sous sa chaleur.

— Tu es la meilleure.

— Je sais, merci.

Le souffle qui se dégage de son ricanement caresse ma joue.

— Et dire que tu me trouves arrogant.

— Mais tu l'es ! Même Chan est d'accord avec moi, j'en suis certaine.

— Si tu le dis, marmonne-t-il avant de me retourner face à lui.

Il approche sa bouche de la mienne, mais je me recule à temps.

— Hop ! Hop ! On se remet au boulot, monsieur Chips.