Les étoiles dans tes yeux

Epilogue

Elena

Un an plus tard.

— Toujours barbecue, ce soir ? demande Call avant de passer la porte de mon bureau.

— Bien sûr ! m'offensé-je. On a déjà tout préparé pour l'occasion.

— C'est Chan qui le monte ?

— Ian l'aide.

— Oh, oui.

Je glousse devant mon ordinateur rempli de plot et de photos très floues du dernier quasar sur lequel mon équipe et moi travaillons à distance. L'agent de sécurité – et mon meilleur ami à ce jour – me laisse terminer ma journée de boulot avant que je ne les rejoigne ; lui, son compagnon, Chan et Ian.

Nous fêtons ce soir notre première année ensemble, depuis notre emménagement à Ian et moi. Nous avons invité nos plus proches amis, en petit comité, n'étant ni lui ni moi très fan des gros banquets plein de monde.

Un an, déjà...

J'ai un travail qui me comble, dans lequel je m'épanouis contre toute attente. Je mêle chiffres et observations. Je me complète parfaitement dans cet équilibre qui mélange ma passion pour l'astronomie récemment retrouvée et l'adrénaline de la recherche que j'adore.

La journée, je bosse dans mon bureau, non loin du poste de sécurité et du bâtiment des ingénieurs. Le soir, je retrouve Ian dans son dôme et j'ai toujours droit à un quizz sur un élément du ciel. C'est devenu notre petit rituel, mais dommage pour lui, je gagne toujours !

Ensuite, nous rentrons ensemble dans notre petite maison, juste en dessous de la vallée, à quelques kilomètres du village où Call et son mari habite. Ah oui, ils se sont mariés entre temps. Nous sommes tous allés en Californie pour fêter et célébrer leur union. J'en ai d'ailleurs profité pour inviter mon père et le présenter à Ian. Après une poignée de main bien ferme et – exagérément – virile, papà a eu l'air de bien apprécier mon petit ami.

***

Il est quasiment 21 H lorsque je rentre chez nous. Je m'excuse pour le retard et Ian embrasse ma joue. Chan et Call discutent autour du barbecue qui fume tandis que son compagnon ajuste la lunette de notre télescope.

— J'étais justement en train de lui montrer comment s'en servir, m'explique Ian.

Je troque ma chemise de travail contre quelque chose de plus décontractée dans notre chambre avant de descendre les escaliers pour les retrouver. Je m'empare d'un gobelet dont Chan me sert une bière locale. On discute un peu de mes recherches avant de bifurquer sur des sujets divers et variés sur la politique chilienne. J'ai découvert que Chan en était un grand passionné du sujet.

Plus tard dans la soirée, je m'éloigne du groupe et je lève les yeux vers la pleine lune. Elle est magnifique ce mois-ci, d'un bleu argenté hypnotique.

Un bras s'enroule soudain autour de ma hanche. L'air entre dans mes poumons comme si c'était la première fois et je me sens tout de suite alléger. Je blottis ma tête dans son cou sans détacher mon regard de l'astre.

— Ça va, mi estrella ?

— C'est nouveau ça ? m'esclaffé-je.

— Ton père me l'a apprit.

— Hum.

Ian laisse planer un petit silence.

— Tu sais, je suis certain qu'il est fier de toi.

L'émotion m'étreint la gorge et je souris. Il n'a pas besoin de préciser de qui il parle. Nos regards sont braqués vers lui.

— Je l'espère.

Je bouge un peu pour enrouler mes poignets autour de sa nuque et caresser ses cheveux de ma main libre. Nos nez à quelques centimètres l'un de l'autre.

— Tes parents aussi sont fiers de toi, Ian. Je suis certaine que même s'ils n'ont pas l'habitude de te le dire, ils le pensent.

Le sourire timide et sincère qu'il me renvoie me serre le cœur. Nous en avons souvent reparlé, quand j'ai voulu à mon tour rencontrer sa mère, mais elle était toujours trop occupée avec son entreprise de mannequinat.

— Je t'aime, Elena Dawson, répond-il avant de m'embrasser.

— Et je t'aime, Ian Dewittbukater.

Ses yeux s'écarquillent et sa bouche se fend d'un sourire taquin.

— Je rêve ?

— Quoi ?

— Tu as bien prononcé mon nom de famille ! Tu m'avais caché ce talent.

Je lève les yeux au ciel en riant et l'embrasse à nouveau à pleine bouche.

Petit arrogant.

FIN.