- Chapitre 11 -

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— T'es sûr que c'est là ?

— Oui... c'est ce qui est noté sur le message de Rob.

— J'aime pas ce mec, tu le sais, non ?

— Oui, tu me l'as répété une bonne vingtaine de fois, je crois.

J'avisai la rue qui s'allongeait devant nous, et me mordis la lèvre. Rob McClain m'avait donné rendez-vous, et m'avait promis que WillAnn serait là pour que nous puissions apaiser les tensions. J'avais hésité parce que je me sentais vraiment bête de devoir affronter cet homme après ce qu'il s'était passé entre nous. Je le reconnaissais, j'avais du mal à assumer ma petite crise de New Haven. Et je me voyais mal me tenir devant lui et sentir son regard sur moi. Il était toujours mon idole, après tout. Ça ne pouvait pas s'effacer comme ça, et je me demandais ce qu'il pouvait bien penser de moi. Rob n'avait rien dit. Uniquement qu'il serait là, et que nous pourrions discuter. En arrivant dans l'avenue, je cherchai le numéro sept, et m'arrêtai devant une maison blanche à l'appentis noble dotée de quelques marches et d'une rampe en fer forgé. D'immenses fenêtres quadrillées logeaient de chaque côté de la porte, et l'appartement était sur plusieurs étages.

— Tu crois que WillAnn vit ici ? me demanda Andrew en contemplant la façade.

— Je ne sais pas, mais c'est assez luxueux, j'imagine qu'il doit habiter dans un appartement au moins tout aussi riche, si ce n'est plus.

Je montai les marches, anxieux, tandis qu'Andrew observait son reflet dans les vitres et réarrangeait ses cheveux. Je sentis mon estomac se tordre d'angoisse.

— Tu sais ce que tu vas lui dire ?

— Non. J'attends de voir ce que lui veut me dire.

— Tu as raison ! argua mon meilleur ami. Et si c'est un connard fini, on s'barre !

Je respirai lentement par le nez et patientai un instant pour me préparer mentalement. Que devais-je dire ? Bonjour, je suis l'infâme gamin qui vous a hurlé dessus il y a une semaine, vous vous souvenez ?

— Ça va aller, Noah. Je suis avec toi, je ne laisserai pas ce vieux schnock te parler avec dédain.

Je ricanai.

— WillAnn n'est pas vieux, Andy ! Et ça ira, ne t'en fait pas.

— Tu veux qu'on établisse un code ? Si jamais ça se gâte ?

— Quoi, comme dans les films ?

— Ouais un truc du genre « Petit Indien à oiseau de proie, ça pue du cul, fuyons ! » souffla-t-il dans sa main pour imiter un talkie-walkie.

J'explosai d'un rire qui résonna dans la rue déserte et je me couvris la bouche de ma main pour ne pas faire plus de bruit. Andrew était vraiment un ami incroyable. Il avait le don de rendre les situations les plus embarrassantes, vraiment cocasses.

— Disons... « Il se fait tard » ? suggérai-je.

Il roula des yeux, l'air déçu.

— C'est beaucoup moins stylé que ma proposition, mais c'est toi qui décides...

Je me raclai la gorge et frappai contre la porte trois petits coups timides. J'entendis des pas, et Rob m'ouvrit en souriant.

— Noah...

Lorsque son regard tomba sur Andrew, il fronça les sourcils et son sourire disparut.

— Il n'était pas prévu dans l'équation, lui !

L'Envol du PapillonTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang