La Danse du Dragon et de l'Étoile

Seule

Si les deux ne se ressemblent pas du tout, je ressens une similitude dans l'énergie qu'ils dégagent. Ils sont aussi magnétique l'un que l'autre. Je me sens soudain intimidée, comme une biche au milieu d'une meute de loups.

- Nous ne sommes pas exactement frères, nous sommes demi-frères. Je suis né de l'union entre notre père et son épouse officielle, tandis qu'Orion est né de son union avec une de ses maitresses.

C'est Antioche qui brise le silence, répondant à la question que je me posais.

Je vois la mâchoire de l'ainé tressauter quand Antioche parle de sa mère. J'essaye de contrôler mon malaise. Je sens une tension entre les deux. Tension que le Commandant à l'air d'apprécier, il est très content de lui.

- Je croyais que nous ne devions pas faire de prisonniers.

La voix d'Orion est chaude, profonde, elle me fait frissonner.

- La reine Yliana n'est pas une prisonnière. Elle s'est proposée de nous guider vers les Terres Oubliées, là où nous devrions trouver de la lave souterraine que nous pourrons prélever sans déplacer son peuple.

L'ainé tourne à nouveau son regard vers moi. J'ai l'impression qu'il sent ma vulnérabilité, qu'il essaye de trouver une fissure dans mon masque de sérénité.

- Viens me trouver dans mon laboratoire dès que tu auras terminé, dit-il en détournant son regard de moi pour se concentrer sur son frère.

Son demi-frère hoche la tête et Orion se tourne à nouveau vers moi. Il s'incline légèrement et s'en va, laissant un silence gêné entre Antioche et moi.

- Que voulait-il dire par ''nous ne devions pas faire de prisonniers'' ?  demandais-je en me plantant face au Commandant.

- J'avais dit que toutes les personnes qui s'opposeraient à nous seraient tuées, me répond-il avec le plus grand calme, comme si c'était naturel.

Je ne peux m'empêcher de frissonner. Je n'ai pas peur mais je ne suis pas rassurée. Derrière ce calme apparent se cache un Être sans pitié, ça ne fait aucun doute.

- Mais ne vous inquiétez pas, vous cherchez à nous aider à trouver ce que nous cherchons donc vous ne risquez rien, ajoute-t-il, comme si il avait lu dans mes pensées.

Je hoche à nouveau la tête.

- Bien. A présent je dois aller voir mon frère. Ryk, raccompagne notre amie dans sa cabine.

Je vois l'homme qui m'a accompagné à l'allée entrer. Je ne vois pas à quoi il ressemble à cause de son casque, je vois simplement ses yeux, qui sont aussi sombres qu'une nuit sans étoiles.

Il me raccompagne jusqu'à ma cabine. Une fois seule je m'étale sur mon lit. Alors c'est ça ce qui m'attends si je m'oppose à eux.. La mort.

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Je marche dans une plaine.

Le vent souffle, le ciel est noir. J'arrive au bord de la falaise, l'océan s'écrase contre les rochers, rejetant une écume blanche et mousseuse.

Je ferme les yeux et abandonne mon visage aux gouttes de pluie qui commencent à tomber. J'entends un cri semblable au tonnerre, qui résonne dans le ciel. J'ouvre les yeux.

Vahyr arrive, il descend en piqué puis déploie ses immenses ailes. Il me passe au dessus de la tête et se pose doucement derrière moi. Je m'approche de lui.

- Tu m'as tellement manqué..

Il me répond par un petit cri, comme ceux qu'il faisait quand il était bébé. Il me pousse légèrement du bout de sa grande tête.