Le Prix des Erreurs

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Je suis en plein conseil quand le son d'une corne résonne dans l'air. Un son en trois temps.

Mes conseillers tournent en même temps la tête vers la fenêtre.

- Nos hommes sont de retour !  m'exclamais-je en me précipitant à la fenêtre.

Effectivement je vois un groupe de personnes qui entrent dans la cour du château en contrebas.

Alec et moi avions envoyé des hommes pour retrouver Lysandra, et l'espoir qu'ils l'aient retrouvé m'envahit.

Quand je me retourne je vois qu'Alec aussi s'est levé, et ses yeux sont emplis d'espoir.

- Nous reprendrons le conseil plus tard, lançais-je en sortant de la salle de conseil en courant, talonnée par Alec.

J'entends les voix de mes conseillers qui s'élèvent dans mon dos mais je n'en ai que faire. Lysandra, c'est tout ce qui importe.

Alec et moi arrivons dans la cour du château et nous tombons face aux cinq soldats. Ils sont épuisés, sales, mais ce qui m'interpelle le plus c'est leur expression. Ils ont l'air abattus par le chagrin.

Je regarde par dessus l'épaule de l'un d'eux et découvre une charrette remplie de bouts d'armures, et... d'ossements.

Mon sourire fond sur mes lèvres, et je n'ose m'approcher du soldat le plus proche.

Ce dernier lève ses yeux plein de larmes sur moi. Il s'incline légèrement et me dit :

- Reine Yliana. Nous n'avons pas trouvé la sœur du Général Alec, Lysandra.

J'acquiesce et je vois du coin de l'œil Alec qui s'approche de nous.

Ses sourcils sont froncés, son visage est figé dans une expression dure.

- Qu'est ce que c'est ?  demande-t-il à ses soldats.

Je ne m'en rends pas compte sur le moment, mais derrière, à l'entrée de la cour, un regroupement de villageois s'est formé. Comme derrière Alec et moi, sur les marches qui mènent au palais. Là se tiennent les conseillers.

Tous sont à portée de voix, et le silence règne. Jusqu'à ce que le soldat réponde.

- Ce sont les restes de nos camarades.

Il baisse la tête, et ses cheveux retombent sur son visage, cachant ses larmes.

Alec a les poings serrés, et les sourcils froncés.

Je porte une main tremblante à mes lèvres, sous le choc.J'arrive quand même à murmurer :

- Que s'est-il passé ?

Le soldat ne relève pas la tête, mais me répond.

- Je ne sais pas. Nous sommes arrivés dans la grande vallée, et il y avait des cendres, l'herbe était brulée à certains endroits, et il y avait beaucoup de sang. Nous avons ramené tout ce que nous pouvions, nous avons croisé un fermier sur la route qui nous a proposé de prendre sa charrette.

Je ne dis rien.

Je sens qu'Alec et moi ressentons la même culpabilité, parce qu'on a envoyé ces jeunes hommes à la mort.

L'un des soldats prend quelque chose dans la charrette et s'approche de nous.

- Nous avons trouvé ça dans l'herbe, me dit-il en me tendant l'objet.

C'est un masque qui s'attache autour de la tête avec deux fentes pour les yeux, des trous pour les narines, et un mécanisme au niveau du menton. C'est bien trop sophistiqué pour un peuple de cette planète.

La Danse du Dragon et de l'ÉtoileWhere stories live. Discover now